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Pendant douze mois, les péripéties de la préparation ont révélé pourquoi le président de la République avait des raisons de se faire du souci à propos des rapports que ses collaborateurs lui font tenir au sujet des grandes questions de la vie nationale. Le report de la manifestation diversement apprécié à Ebolowa.

Mardi matin, 14 Décembre 2010, à Ngallane village du comice à Ebolowa.La grande place  de la foire  du comice, aménagée depuis quelques mois par la fondation inter-progrès, affiche déjà un décor de fête. Les plaques publicitaires  qui ornent la façade extérieure de la clôture, la décoration des  stands d’exposition  réalisée  presqu’à 100 %  et les dizaines de drapeaux vert rouge jaune qui coiffent la devanture  de certaines cases, signalent bel et bien que la tenue du comice est imminente. Même si, à l’intérieur du village, d’où partaient les vibrations, qui distillaient de la musique à profusion, depuis quelques jours, c’est le silence total.

Sur place, des techniciens sous la houlette de l’ingénieur des sons, Jacques Ebongué démontent le dispositif de la console technique. Porte -voix, rallonges et autres pièces, branchés ou mis en place pour la sonorisation, sont démontés  de leurs supports, puis soigneusement rangés dans des emballages. “En attendant que la nouvelle date du comice agropastoral soit annoncée, nous devons protéger ce matériel de travail qui ne peut pas resté exposé comme cela, à l’air libre. Il faut prendre des précautions et ne pas regretter par la suite”, explique l’un des techniciens à l’œuvre. Certains accessoires au niveau  de la grande tribune présidentielle et du grand podium (implanté pour les concerts) seront également protégés. Seul le dispositif humain sur le plan de la sécurité, reste en place et veille 24h sur 24.

Selon Patrick Aviola, ingénieur concepteur du village du comice et directeur technique de la fondation inter-progrès, “il faut assurer la sécurité du camp en attendant janvier 2011” .Le report du comice en 2011, ne surprend pas d’ailleurs grand monde à Ngallane, à commencer par les techniciens en service au village du comice. A en croire Pierre Biwong, “L’on ne pouvait pas programmer  le comice dans une ville encore en chantier, où les problèmes d’électricité, de l’eau et de logement se posent encore avec acuité”. Cette décision du report du comice en janvier  2011, sonne à la fois comme un désaveu à l’endroit de la commission nationale d’organisation et du comité régional d’organisation de l’évènement que préside le gouverneur Jules Marcellin Ndjaga. Le chef de terre qui, lors de la dernière réunion à Ebolowa, avait déclaré et rassuré que les travaux étaient réalisés à 95%. Quelques jours après, La Nouvelle Expression, dans son édition du 02 décembre 2010, contestait cet argumentaire avec preuves à l’appui; allant même jusqu’à parler d’un “éventuel report” aujourd’hui effectif.

Un report qui, sur le plan  organisationnel, peut se justifier par l’état approximatif des préparatifs sur le terrain. L’on évoquera entre autres: la résidence présidentielle et les cases ministérielles, encore en chantier, les centres de santé de la ville (en l’occurrence Ngallane toujours en construction), Ekombitié, dispensaire urbain (en cours de  réfection),, les problèmes liés à l’éclairage public, malgré l’installation de six grands générateurs dans la ville, mais aussi et surtout, l’approvisionnement en eau de la ville d’Ebolowa. Jusqu’à ce jour, le village du comice, quartier général de la foire, n’est toujours pas alimenté en eau.

La commission nationale d’organisation, aurait opté pour  un système de ravitaillement semi-direct en eau (par citernes et barils) du village du comice. Un système qui qui ne risque que tenir sur du fil. Avec les deux semaines  supplémentaires  qui nous séparent

de janvier 2011, dernière date annoncée pour la tenue du comice, le problème nécessite donc une intervention urgente de la Camerounaise des eaux (Cde) et de Camwater, si l’on tient à ce que le quartier général du comice soit ravitaillé  en eau. Mais, le report du comice va surtout infliger des désagréments aux nombreuses délégations qui avaient déjà réservé des chambres dans les hôtels de la place. Ces délégations ne sont pas sures  de récupérer leurs suites, avec la forte demande et les enchères qui  profitent aux promoteurs de ces établissements.

Les plus grands désagréments sont aussi enregistrés du côté des opérateurs économiques, notamment les commerçants qui

avaient déjà arrêté des budgets et fait des dépenses, par rapport à la restauration et qui se trouvent dans l’obligation  soit d’écouler rapidement leurs denrées, périssables dans le temps, soit alors  de faire des dépenses supplémentaires pour  les conserver, jusqu’à la veille du démarrage du comice en janvier 2011.

Pour Gertrude Awong, restauratrice ayant aménagé non loin du carrefour Tame Zu “Il va falloir liquider certaines denrées alimentaires et voir comment se réorganiser d’ici début janvier 2011” Ce qui ne s’annonce pas du tout  facile.

Réactions :
Josué Assembe (Président Gic Plantain Mvangane)

“Je suis très frustré et déçu”

Le report de la date du comice pour 2011 nous surprend quelque peu, parce que, après le silence des autorités du 09 au 14 décembre, date initialement arrêté, nous pensions que  la date du 15 allait être retenue. Je crois que beaucoup d’agriculteurs de ma filière, qui avaient des régimes de plantain à exposer lors du comice vont les vendre pendant les fêtes de fin d’années. Moi j’ai donc peur que l’on se retrouve avec une production en moins pendant le comice alors même que les autorités auraient du prendre des mesures pour que ce comice se tienne une fois pour toute cette fin d’année. Les agriculteurs comme moi, n’ont aucun pouvoir de décision sur la date des grands évènements qui engagent le développement du pays, mais je suis très frustré et déçu par cette manière de faire.

Jean-Jacques Zam:“Garder les populations mobilisées”
Ce que nous pouvons dire après ce Report présidentiel d’un évènement attendu depuis une vingtaine d’années  c’est qu’il arrive à point nommé. Parce qu’il va permettre, d’ailleurs selon les termes du communiqué de monsieur le ministre, secrétaire général de la présidence de la République de parfaire les préparatifs de ce comice. Et nous pensons que cette mesure a été prise en parfaite connaissance de cause puisque nul, plus que le chef de l’Etat  n’a des informations sur ce qui se passe partout  sur le territoire national. Ce qui nous reste à faire, en tant que responsables politiques, en tant que  responsables locaux c’est de garder les populations mobilisées. Les populations sont d’ailleurs mobilisées à 100% comme vous l’aviez noté au sein de l’opinion.