Cameroun-Cap Vert: Jean Paul Akono se souvient de Sydney 2000

DOUALA - 02 Octobre 2012
© Lindovi Ndjio | La Nouvelle Expression

Les joueurs de cette expédition signent leur présence dans la liste du nouvel entraîneur publiée hier.

Le nouvel entraîneur national de football du Cameroun qui avait déjà donné le ton moins de 24h après sa nomination, en indiquant que «le capitaine c’est un ancien qui est titulaire…» a poursuivi dans sa logique, de colmater avec les anciens, pour sauver le Cameroun qui a compromis ses chances de qualification pour la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2013. Battu le 8 septembre dernier en aller du dernier tour par le Cap vert (2-0). Jean Paul Akono qui sait que la tanière est infestée depuis quelques temps par les démons des guerres de leadership, a cru facile de refaire avec la vieille garde qu’il connait mieux. Peut-être pour être sûr d’une ossature facilement malléable qui a déjà donné des résultats.

En commençant par les héros de Sydney 2000. Le technicien est allé exhumer Mbami Modeste qui, après avoir claqué la porte en 2004 en dénonçant le diktat de Rigobert Song et ses complices du 1984, avant de revenir pour ne plus être convoqué depuis la fin de la Can 2008. Le milieu de terrain signe son grand retour à l’heure de la réconciliation. En dehors d’Idriss Carlos Kameni qui, après une courte absence aux débuts de la crise en 2010, est vite revenu en grâce, il y a deux autres anciens de Sydney. Samuel Eto’o qui revient tambours battants, après huit mois de suspension au terme desquels l’attaquant d’Anzhi Makhachkala, a décliné la convocation pour le match de Praia. Le meilleur buteur de l’histoire de la Can vient pour certainement récupérer «son» brassard retiré en son absence par Denis Lavagne. Enfin, il y a le doyen Pierre Womé Nlend, 33 ans, qui clignote au gré des apparitions de Jean Paul Akono. Après une période de disette, l’homme dont le penalty manqué du 8 octobre 2005 a coûté la qualification des Lions indomptables pour le Mondial 2006, à Yaoundé contre l’Egypte, est réapparu sous l’ère du collectif d’entraîneurs que coordonnait Jean Paul Akono après le départ d’Otto Pfister. Mais son séjour n’avait pas dépassé celui de son «protecteur». Après une errance dans le monde, l’ex défenseur de Cologne, n’a vu que la terre de ses ancêtres lui rouvrir les portes de l’équipe nationale. L’arrière gauche fait le bonheur du Canon de Yaoundé dont il est devenu un buteur attitré.


De la nostalgie pour la vieille garde

Il y en a d’autres qui ne font pas partie de l’expédition de Sydney, mais qui s’alignent dans le rang des has been. On y classe un certain Idrissou Mohamadou qui semble toujours apparaître sous sa meilleure forme en club qu’en sélection. Le nouveau sociétaire de Kaiserslautern, revient comme milieu de terrain, après deux ans d’absence. Achille Wébo dont les principaux faits d’arme remontent à l’exploit du triplé d’Abidjan 2003, est un partenaire inconditionnel de Samuel Eto’o sur le terrain, mais n’est pas souvent très bien vu par l’opinion. Ce qui lui a valu un retrait dans la même période qu’Idrissou. Pas vraiment différent pour Jean II Makoun et Benoît Angbwa qui ne sont plus réguliers en sélection, depuis 2010. Les deux mutins de Marrakech avaient claqué la porte de la sélection, en solidarité avec Eto’o alors suspendu par la Fécafoot. Achille Emana n’en est pas moins un. Le milieu d’Al Ahli en Arabie saoudite, a des passages discontinus avec l’équipe nationale. Une situation qui s’est aggravé en 2010, lorsqu’il a voulu se présenter en cadre inaliénable aux côtés d’Eto’o. Mais tous ces gens sont des revenants sur qui Jean Paul Akono compte beaucoup.

Pour le reste, il y a trois grands absents: Choupo, Stéphane Mbia et Landry Nguémo. Le premier est blessé. Le second l’est également, mais selon le coach, «c’est surtout parce qu’il a eu deux cartons jaunes». En revanche, Idriss Carlos Kameni qui connaît une évolution descendante en club, a la possibilité de se refaire la santé en sélection. «Il peut jouer son rôle, mais il a un autre rôle à jouer; je n’en dis pas plus», se contente de dire le patron de l’encadrement technique. a un autre rôle à jouer en sélection». Il supplante Ndy Assembe et Joslain Mayebi que Paul Le Guen a tenté en vain d’insérer dans la tanière. Jean Paul Akono a fait appel à 5 attaquants, 8 milieux de terrain et 10 défenseurs dont Jean Armel Kana Biyik qui, après avoir (enfin) décidé de rester Camerounais, boude sa sélection nationale depuis plus d’un an. «Ça a été l’une des mes missions, j’ai discuté avec lui et je puis vous rassurer qu’il sera là», annonce le sélectionneur.

D’après Jean Paul Akono, «lorsqu’on m’a confié l’équipe nationale, ma première mission était de ramener la paix dans la tanière». Pour justifier le retour massif des poches de dissonance dans l’équipe. Et Akono peut se clamer que «ma mission en Europe s’est soldée très positivement». Mais «s’il y en a qui ne veulent pas suivre cette dynamique, ils vont s’éliminer d’eux-mêmes. J’y tiendrai, vraiment j’y tiendrai», avertit-il. Tentant d’imposer l’union sacrée: «que ce soit vous la presse ou n’importe qui à côté, je ne tolérerai pas que l’on vienne créer d’autres problèmes; j’y tiendrai», menace-t-il. «L’intérêt supérieur de la nation est en jeu. Je joue franc jeu avec vous; je vous dis (sic) aussi de faire bloc avec nous, ne serait-ce que jusqu’au soir du 14 car autant nous avons besoin de tous nos talents sur le terrain, autant nous avons besoin de vos voix, vos plumes pour venir à bout du Cap vert», supplie le coach.

Des inquiétudes persistent sur la vieillesse des joueurs convoqués. Jean Paul Akono se veut rassurant: «la question de vieillesse en sport me semble très aléatoire; tant qu’on peut être compétitif au haut niveau, même si on a 50 ans, si on fait les entraînements avec toutes les contraintes que cela demande, pour moi on est compétitif». D’ailleurs «on ne s’entraîne pas en équipe nationale, mais en clubs; et ce n’est pas moi qui les aligne dans leurs clubs», poursuit-il. En tout cas, «quand on est à ce niveau-ci, on ne peut avoir besoin que de résultats», conclut-il. Quid de Bédimo malade? «On lui a quand même donné quelques jours, pas trois semaines comme l’a dit le journal L’équipe. Je l’ai eu au téléphone et il m’a dit qu’il était prêt à jouer le 14. Nous avons pris le risque de l’appeler, tout en appelant quelqu’un d’autre au cas où…»


02/10/2012
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