Cameroun - Cambriolage au Minfi : Les non dits d’Essimi Menye

Cameroun - Cambriolage au Minfi : Les non dits d’Essimi Menye

Cameroun - Cambriolage au Minfi : Les non dits d’Essimi MenyeAlors que son secrétaire particulier est entendu, le ministre des Finances a indiqué sur la Crtv que rien n’a été emporté dans son bureau.

Cinq jours après le cambriolage survenu dans son bureau en début de week-end dernier, Essimi Menye a donné sa version sur ce qui s’est réellement passé dans la nuit de jeudi à vendredi dans son cabinet. « Je n’étais pas là, j’étais à l’extérieur ; mes services m’ont appelé pour m’informer que toutes les portes qui mènent au couloir du cabinet du ministre avaient été ouvertes, et on a constaté qu’une porte qui était restée longtemps fermée, on l’a fracassée. Ça a permis à ceux qui voulaient entrer dans le bureau d’y accéder», explique le ministre des Finances (Minfi).
Les interrogations sur le dispositif sécuritaire qui assure la protection de cet édifice amènent le Minfi à déclarer que son bureau n’est pas un coffre-fort. Pour lui, c’est une affaire de professionnels d’autant plus que dans un passé récent, suivant ses propos, des services de sécurité ont aussi été victimes de cambriolage.

«Ce sont les professionnels ; et vous pouvez constater qu’ils ont cassé les portes, fait sauté des verrous, ils ont ouvert la salle des coffres, ils ont ouvert quelques coffres, donc ce ne sont pas des enfants de cœur.» Aussi précise-t-il que des mesures de sécurité ont été prises pour éviter ce type d’incident. D’après lui, une patrouille de police garde le ministère des Finances 24h/24, à la quelle il faut ajouter des maîtres-chiens recrutés pour renforcer le dispositif dans la nuit aux alentours. Au sujet des 700 millions de Fcfa qu’auraient emporté les cambrioleurs, Essimi Menye indique qu’il n’en est rien. « Le cabinet du ministre n’est pas un endroit où on garde les valeurs de l’Etat ; c’est moi qui suis la victime et ce n’est pas qui moi ai déclaré le vol des 700 millions de Fcfa. Je voudrais que tout le monde sache que l’argent de l’Etat est gardé au Trésor, et le Trésor stocke ses valeurs à la banque centrale. Et je voudrais qu’on sache que 700 millions de Fcfa ça prend toute une camionnette».

Pour autant, de sources policières, le ministre des Finances a été entendu par la brigade des enquêtes criminelles au sujet de cette affaire lundi dernier. Comme d’ailleurs son chef de secrétariat particulier, Achille Tsala. D’après la police, de l’argent et des dossiers sensibles autres documents confidentiels ont été emportés. Ce que dément le ministre qui soutient que les dossiers ne sont qu’en transit dans son cabinet. «Nous ne conservons pas les dossiers secrets, tous les dossiers sont conservés dans les services techniques».
Pour ce qui est de l’or, «mes prédécesseurs avaient obtenu des lingots d’or du ministère des Mines ; vous savez que le Cameroun produit de l’or même si c’est en petite quantité. Mais ces lingots d’or étaient au-dessous d’une pile de documents qui datent des années 1970 ; ils n’ont pas été emportés parce qu’en réalité, ils cherchaient des billets. Les 12 lingots sont là», assure le ministre. La présence de ces lingots d’or, affirme le ministre, était jusqu’ici inconnue de lui. «On ne garde pas les valeurs dans le bureau du ministre», croit savoir Essimi Menye.

Le grand argentier n’a cependant pas tout dit sur cette affaire. Ainsi d’après des sources policières, le chef du secrétariat particulier du ministre Essimi Menye, l’inspecteur des impôts Achille Tsala, après avoir été interpellé puis relaxé, poursuivait des auditions à la direction de la police judiciaire au quartier Elig Essono tard dans la soirée d’hier. D’après les mêmes sources, ce dernier a été aperçu le lendemain du cambriolage en compagnie du commissaire divisionnaire, Victor Hugo Mbarga Mbarga dans le cabinet du ministre, après le passage du procureur de la République et des plus hautes autorités de la police et de la gendarmerie.
A l’heure qu’il est, les services de police annoncent une dizaine de personnes interpellées alors que les auditions se poursuivent au service des enquêtes criminelles. Dans le même temps, des sources policières annoncent que de forts soupçons pèsent sur le commissaire divisionnaire aperçu sur la scène de cambriolage, tenant, dit-on à la police judiciaire, une mallette dont le contenu n’a pas été révélé. «Son nom revient sans cesse, et on est en train d’organiser un dispositif autour de lui», précise une source policière à la direction de la police judiciaire.

© Mutations : Pierre Célestin Atangana


22/07/2010
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