Cameroun: 47% de séropositifs ont perdu leur emploi

YAOUNDE (Xinhua) - 28 NOV. 2012
© XINHUA

Une étude publiée en marge d’une semaine d’activités organisée par le ministère de la Santé publique en prélude à la Journée mondiale du Sida, le 1er décembre, révèle que 47% de séropositifs ont perdu leur emploi ou leurs revenus au Cameroun, en dehors d’une stigmatisation familiale très élevée, des attitudes dénoncées par l’Onusida.

"81% des personnes vivant avec le Vih/Sida (Pvvih) sont exclues des activités familiales en raison de leur séropositivité. 78% de ces citoyens sont exclus des activités religieuses tandis que 47% des pertes d’emplois ou de revenus des personnes séropositives sont dues à leur statut", rapporte l’enquête restituée lundi lors d’une visite du ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, à Douala, la métropole économique camerounaise.

D’après cette étude qui pointe les milieux familial, professionnel et hospitalier comme "foyers de stigmatisation des Pvvih", "42% des Pvvih ont vu leur statut sérologique dévoilé dans leur entourage professionnel et familial par le personnel soignant sans leur consentement", dans un pays qui se vantait d’une diminution de la séroprévalence de 5,1% en 2011 à 4,8% en 2012 sur une population de plus de 20,6 millions d’habitants.

En 2011, ce sont 120.000 malades sur un total de 570.000 personnes vivant avec le Vih dont 60% de femmes qui étaient déclarées sous antirétroviraux (ARV) issus de huit protocoles pour un coût global de 12 milliards de francs CFA (24 millions USD), avait indiqué le ministre Mama Fouda, qui a appelé à Douala à mettre un terme à la stigmatisation et à la discrimination.

Le nouveau représentant-résident de l’Onusida au Cameroun, Amadou Moctar Mbaye, joint par Xinhua mardi a aussi dénoncé "une stigmatisation et une discrimination malheureuses", dues à l’ ignorance, au moment où "les courbes de l’infection sont en train d’infléchir dans le monde", grâce aux progrès scientifiques.

Il a préconisé "un gros travail d’information et de suivi dans les communautés pour s’assurer que les gens ont l’information et que d’autres ne le font pas". "Quelqu’un est qui séropositif n’est pas contagieux, il n’y a pas un impact négatif par rapport à la structure qui l’emploie", a rappelé le responsable onusien.

Pour Mbaye, les efforts à fournir par la société doivent permettre aux malades de Vih de vivre leur état sans complexe et sans honte, au lieu de les pousser à se cacher.


28/11/2012
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