Cameroun : 460 entreprises créées à Yaoundé en un an

Cameroun : 460 entreprises créées à Yaoundé en un an

Cameroun : 460 entreprises créées à Yaoundé en un anMis sur pied le 15 Avril 2010, le Guichet unique permet de créer son entreprise en 72 heures. Immersion dans ce bâtiment avec de jeunes entrepreneurs.

Il a été mis sur pied pour amélioÒrer le climat des affaires au Cameroun. Précisément pour faciliter les procédures de création d’entreprises.  Il s’appelle le Centre de formalités de création d’entreprises ou encore le Guichet unique.
Un lieu qui regroupe les services du Trésor, de la Justice, des Impôts et de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps). Avant, il fallait attendre un, voire deux mois pour créer son entreprise au Cameroun.  Dans le classement  Doing Businnes de la Banque mondiale qui dresse l’état des lieux du climat des affaires dans 183 pays du monde, le Cameroun faisait et fait encore partie des mauvais élèves. 173e rang en 2010, 167e rang en 2009 et tout récemment en 2011, 168e rang.

Aujourd’hui, le Centre se donne pour objectif  d’inverser cette tendance et de créer une entreprise en trois jours. Une note du Premier ministre, Philemon Yang, l’a ordonné en avril 2010 lors de la création du Guichet unique. Après près d’un an d’activité, les responsables de ce guichet affirment qu’au 28 févier 2011, 460 entreprises ont été créées en 72 heures. Il s’agit des Sa, des Sarl ou encore des entreprises individuelles.  C’est du moins ce que révèle Justine Rouly Mbila Nkolo, coordonnatrice de ce Centre et par ailleurs déléguée régionale du ministère en charge des Pme pour la région du Centre.

Comment créer
Comment fonctionne donc ce Centre de formalités de création d’entreprises ? Dans la salle d’accueil, ce mercredi 02 mars 2011, trois jeunes fonctionnaires reçoivent les usagers. Il est 11h. 
Dans ce local en planche situé au cœur de la délégation régionale pour le Centre du ministère des Petites et moyennes entreprises, non loin de la Maison de la radio à Yaoundé, les clients sont essentiellement des jeunes. Ils sont six. L’un est venu s’enquérir des modalités à remplir pour la création d’une entreprise. Les cinq autres sont venus déposer leurs dossiers.

Parmi ces jeunes entrepreneurs, il y a Samuel Kouaep. Il est déterminé à créer une entreprise individuelle. Aujourd’hui, il est arrivé à 9h. Il s’était imprégné des modalités et des coûts quelques jours plus tôt.  Pour le recevoir, ce mercredi,  le service d’accueil, d’orientation et de liaison est composé de trois personnes. Bienvenu Ekenguele en fait partie. « Ici, c’est la porte d’entrée et de sortie du Guichet unique. Quand quelqu’un veut créer une entreprise, c’est ici qu’on lui donne les premières informations et c’est toujours ici qu’il vient retirer les documents de sa nouvelle entreprise », explique-t-il.

10% du bail
Pour le jeune homme qui vient s’enquérir des les modalités, il lui est remis un prospectus qui définit les coûts officiels et les documents nécessaires (Voir encadré). 
Samuel Kouaep, lui, a déjà tous ces documents. Il est simplement venu déposer ces documents et payer les frais y afférents. Il est orienté au bureau des impôts du Guichet unique. Ici, il doit enregistrer son bail. Il paye à cet effet 36 000 francs Cfa représentant 10% du montant de son bail annuel qui s’élève à  360 000 francs Cfa, soit 30 000 francs Cfa par mois.
« 36 000 francs Cfa, parce que, explique Jean-Michel Dang à Dang, étudiant en sciences de gestion, qui est également venu créer son entreprise, les responsables des impôts refusent d’enregistrer le bail quand le montant est moins de 30 000 francs Cfa ».

Explication de Raphaël Mbah, contrôleur principal des impôts qui y officie : « En fait, le contribuable veut toujours tirer la couverture de son côté. Certains sont venus ici pour déclarer un bail à 5 000 francs Cfa le mois. Ce qui ne fait pas sérieux. Donc, à présent, on essaye d’évaluer le bail déclaré en fonction des quartiers. On sait par exemple que vous ne pouvez pas louer une boutique au centre-ville à moins de 30 000 francs Cfa ».

Samuel Kouaep paye donc 36 000 francs cfa dans les services du Trésor qui y sont installés. Retour à l’accueil où il remplit le registre de commerce. Il doit payer cela au Greffe du Tribunal de grande instance de Yaoundé. Une responsable de ce service est présente. Mais, il devra un peu attendre, car un autre jeune, Jean Didier Avebe, est arrivé avant lui.

La Cnps
Ce dernier a déjà une entreprise et a tout récemment appris que son registre de commerce était un faux. On lui a donc conseillé de venir faire un autre au Guichet unique. « J’ai dépensé beaucoup d’argent pour qu’on m’établisse un faux  registre de commerce. Et pourtant, ici, on ne dépense que 53 000 francs Cfa. J’ai été informé trop tard », affirme-t-il.

Après Jean-Didier Avebe, Samuel Kouaep prend place et s’acquitte des frais qui s’élèvent à 53 000 francs Cfa. Tout juste à côté, il y a un bureau de la Cnps. Ici, il paye les frais de non-utilisation de personnel salarié qui est de 2 500 francs Cfa. La carte de contribuable, elle, est gratuite, ainsi que la patente pour les deux premières années.

Il est 12h09 et Samuel a terminé. Il va déposer le dossier entier à l’accueil. « Ils m’ont donné rendez-vous dans deux jours afin que je vienne retirer tout le dossier de mon entreprise,  y compris la carte de contribuable et le registre de Commerce  ».

Son avis est clair. Avec ce Guichet unique, il dit avoir gagné en temps et en dépenses. Un délai qui peut, de l’avis de Bienvenu Ekenguele, s’améliorer si le gouvernement informatise le processus.

Cameroun : 460 entreprises créées à Yaoundé en un an
© beaugasorain.blogspot.com : Beaugas-Orain DJOYUM


11/03/2011
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