Cameroun (1982-2009): La corruption et les détournements de deniers publics en question



Lutter contre la corruption et les détournements des deniers publics, ce noble et respectable combat, applaudi des deux mains, avec force et enthousiasme, ne pouvait qu’emporter l’adhésion massive d’un peuple au rancart.
Mais pourquoi diantre, avoir attendu plus de 15 ans au pouvoir avant de lancer enfin cette campagne de lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics à la fin des années 90 ? Suspendue sans la moindre explication en 1999, elle est reprise seulement en 2006, sous la pression des bailleurs de fonds, alors que tous les clignotants étaient au rouge depuis les années 83-84. En effet en 1987, au cours d’une des très rares interviews accordées à un média local en 27 ans de règne, à la question d’un célèbre journaliste télé lui demandant pourquoi les poursuites n’étaient jamais engagées contre les détourneurs de fonds publics, le prince répondit avec aplomb et agressivité par une question en retour : « avez-vous des preuves ? »

Qu’est ce qui justifie finalement le déclenchement et la conduite d’une opération « Epervier » à tête chercheuse qui, non seulement fait le tri des justiciables selon leur docilité au prince, au nom du sacro-saint principe de l’opportunité des poursuites, mais condamne contre les évidences en appliquant des traitements discriminatoires aux victimes tombées dans les mailles du justicier ?

Le credo actuellement en vogue est que M. BIYA a lancé une lutte sans merci contre les fléaux que sont la corruption et les détournements des deniers publics. Pour y voir plus clair, passons en revue les personnalités prises dans les mailles du filet de M. BIYA.

T. EDZOA : (64 ans), ce professeur agrégé de chirurgie, Grand Maître dans l’Ordre mystique de la Rose Croix, a officié pendant plus d’une décennie en qualité de médecin personnel et de confident de M. BIYA. Fidèle parmi les fidèles, tout puissant ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République au milieu des années 90, il finit par être piégé par le prince. En effet, s’étant laissé berner par son mentor qui lui faisait croire que sa succession était ouverte, T EDZOA imprudemment, annonça officiellement en 1996 sa candidature à l’élection présidentielle de 1997. Par ailleurs, il avait osé effleurer la question de la gestion opaque de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) dont il pouvait pourtant parler avec autorité pour en avoir été le Président du Conseil d’Administration (PCA) quelques mois plus tôt. Dès lors commença son long et terrible chemin de croix avec comme point d’orgue, son inculpation pour détournement de deniers publics en 1997. Immédiatement incarcéré, il s’en tira notamment avec une condamnation à 15 ans d’emprisonnement ferme et confiscation de tous ses biens pour avoir été, prétend-on, l’auteur d’un détournement de fonds publics à hauteur de 335 millions de FCFA. Il croupit toujours dans les geôles humides et obscures des sous-sols de la Gendarmerie Nationale à Yaoundé. D’autres chefs d’accusation restent pendants devant les juridictions.

A l’époque des faits, le célèbre écrivain MONGO BETI, véritable conscience nationale, commentant cette situation pour le moins insolite dans l’environnement local, s’écria en ces termes : « depuis quand met on les gens en prison au Cameroun pour avoir détourné les deniers publics ? N’est-ce pas le sport favori des Camerounais dans l’exercice du pouvoir ? ». Après cette réflexion, accumulant démêlé sur démêlé avec les hommes au pouvoir, il s’est tu pour l’éternité. L’y a- t-on aidé ?

P D ENGO : (68 ans), ce brillant administrateur civil principal, originaire de la même région que M. BIYA, est nommé au gouvernement 1979. Confirmé au poste de ministre de l’économie et du plan à l’arrivée au pouvoir de M. BIYA, il en est bientôt remercié moins d’un an plus tard. Il est néanmoins placé à la tête de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) qu’il dirige pendant plus de 15 ans à partir de 1983. Ce tiroir-caisse de l’Etat, en plus des missions officielles, supplée fréquemment le trésor public dans le paiement des salaires des fonctionnaires et autres dépenses de souveraineté, en raison de l’effondrement des finances publiques. Membre du bureau politique, instance suprême du parti au pouvoir, P D ENGO était perçu comme un proche de M. BIYA quand il a la malencontreuse idée de créer et d’animer une association destinée à perpétuer la mémoire de Martin Paul SAMBA, grand résistant camerounais assassiné par la colonisation allemande au début du vingtième siècle. Le dynamisme de cette fondation, qui finit par faire de l’ombre à M. BIYA dans son propre fief, devient un motif d’agacement pour le prince. La goutte d’eau qui fait déborder le vase viendra de l’opposition de P D ENGO à la braderie de la CNPS à un réseau mafieux corse appartenant à un ancien ministre français de l’intérieur dans les gouvernements de cohabitation. Le soutien de ce dernier à M. BIYA a puissamment contribué à sauver son fauteuil présidentiel. Le prince décide alors d’éjecter P.D ENDO de son poste de DG/CNPS pour le remplacer par son propre neveu. Ce dernier se charge de confectionner des dossiers accablants contre son prédécesseur. La cascade de procès qui en résultent verra P D ENGO accusé puis condamné à 10 et à 15 ans de prison ferme assortie de la confiscation des biens dans deux affaires de complicité de détournement de deniers publics. Il séjourne à la prison centrale de Yaoundé de sinistre réputation depuis 1999, en proie à l’assaut de l’insalubrité et à la maltraitance carcérale. Entre temps son successeur à la tête de la CNPS, le neveu de M. BIYA dont les frasques et le goût de l’ostentation ne sont pas mystère, après avoir creusé les déficits de l’organisme, a été promu Ministre de l’économie et du Plan.

A SIYAM SIEWE : (56 ans), cet ingénieur polytechnicien, bardé de diplômes, formé en Amérique du Nord, connu et reconnu pour sa pugnacité, son sens éprouvé de la répartie et pour sa vivacité d’esprit, a occupé les fonctions de ministre Secrétaire Général Adjoint de la Présidence de la République, de ministre des Mines et de l’Energie et de Directeur Général du Port Autonome de Douala. A ce dernier poste, il s’est attiré les foudres du prince en prenant sur lui, au mépris des instructions de son ministre de tutelle répercutant les ordres de M. BIYA, de résilier un important contrat d’une multinationale dont le prince est un obligé du propriétaire, très introduit dans les affaires en Afrique. Dans le même temps il affiche des ambitions politiques trop marquées dans sa région d’origine, en damant le pion aux poulains de M. BIYA. Cette attitude d’insoumission et de rébellion a conduit à son inculpation pour détournement de deniers publics de plusieurs milliards de F CFA sur la base de chefs d’accusation aussi burlesques les uns que les autres, portant notamment sur le paiement des primes indues à certains fonctionnaires (qui n’ont pourtant pas été interrogés), sur la modernisation du terminal à conteneurs sur appel d’offres, sur l’acquisition des licences informatiques sur appel d’offres, etc.…Incarcéré en février 2006 dans le cadre de « l’opération épervier ». Il est condamné à 30 ans de prison ferme et confiscation des biens en instance en décembre 2007. La peine sera aggravée en appel par une condamnation à vie en juin 2009. Il croupit dans une cellule de la légion de la gendarmerie de Douala où il est soumis à une discipline martiale.

E. ETONDE EKOTO : ce colonel à la retraite (72 ans) sorti de Saint Cyr au début des années 60, diplômé de l’école française de guerre, est une véritable icône de l’armée camerounaise où il jouit toujours d’un prestige et d’un grand respect, surtout auprès de la majorité des officiers supérieurs qu’il a formés pour la plupart. A la fin des années 70, il s’est converti avec beaucoup de bonheur dans les affaires, occupant ainsi une place de choix dans ce milieu, en devenant uns des plus grand exportateurs d’ananas, de fleurs et autres produits exotiques sur le marché de Rungis en France. Cet homme de réseaux a conservé un impressionnant carnet d’adresses dans tous les milieux. Fort de toute cette aura et au bénéfice du charisme qu’on lui reconnaît, il est nommé en 2001 Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Douala (super maire désigné par le chef de l’Etat) en remplacement d’un fidèle du prince, membre du Bureau politique du parti au pouvoir, dont les errements de gestion pendant 5 ans, ont causé son éviction du poste. E ETONDE EKOTO fut également désigné par le Chef de l’Etat Président du Conseil d’Administration du Port Autonome de Douala (PAD). C’est en cette qualité que, en soutenant le DG du PAD, A. SIYAM SIEWE dans son bras de fer avec le ministre des transports de l’époque, obligé du prince, en maintenant des relations tendues avec son prédécesseur à tête de la CUD et surtout, en ne démentant pas les rumeurs selon lesquelles il se poserait en recours pour remplacer le prince le cas échéant, il ouvre la porte à la terrible vindicte de M. BIYA. Dès lors, il est débarqué de ses postes de PCA du PAD et de Délégué du Gouvernement de Douala. L’Assemblée Nationale est convoquée en Septembre 2006 et reçoit l’ordre de le déchoir de son immunité parlementaire. Bien que n’étant point en charge de la gestion des fonds du PAD, il fut victime d’un dossier monté en toute hâte et inculpé de détournement de deniers publics. Condamné à 15 ans d’emprisonnement ferme fin 2007 en instance, il est aussitôt écroué à la prison centrale de Douala où les conditions déplorables de détention l’obligent à séjourner souvent dans les hôpitaux de la place.

A. BOOTO a NGON : cet élégant inspecteur des impôts, toujours tiré à quatre épingles, grand commis de l’Etat a occupé les fonctions de Directeur des Impôts pendant une quinzaine d’années dans les décennies 70-80, puis de ministre des Finances et de Ministre de la Fonction Publique à la fin des années 80 et au début des années 90. Il fut alors surnommé Monsieur Propre en raison de sa probité. Grâce à la confiance placée en lui par le prince, après son départ du gouvernement, il fut désigné Président du Conseil d’Administration de nombreuses sociétés dont le Crédit Foncier du Cameroun (CFC) en 1998 en même temps qu’il était élu député du parti au pouvoir, avec la bénédiction de M. BIYA. Pour faire bonne mesure et éviter d’éveiller les soupçons de chasse aux sorcières contre E ETONDE EKOTO, sur ordre du prince, A BOOTO a NGON fut déchu de son immunité parlementaire en même temps que le colonel à la retraite et éjecté de son poste de PCA du CFC. Bien que ne gérant pas les présumés fonds publics du CFC, il fut accusé de s’être rendu coupable de détournement de 6 milliards de FCFA en étant complice pêle-mêle du DG du CFC, des commissaires aux comptes du CFC, des fournisseurs et autres entreprises en relation d’affaires avec le CFC. En instance (juin 2008), il écopa de 30 ans d’emprisonnement ferme. A 70 ans, écroué à la prison centrale de Yaoundé, il mourut quelques mois plus tard en mars 2009, dans des conditions d’existence fort modestes pour ce haut fonctionnaire ayant occupé des fonctions aussi prestigieuses pendant quatre décennies. En réalité, A BOOTO a NGON est la victime des effets collatéraux de la recherche effrénée du prince à humilier et à faire disparaître E ETONDE EKOTO.

J. EDOU (58 ans) : économiste formé en France, proche de M. BIYA (parent de sa défunte 1ère épouse), a été son collaborateur au début des années 80 dans les services du Premier Ministre et par la suite à la Présidence de la République jusqu’en 2000, date à laquelle il quitte ses fonctions de Conseiller Technique du Chef de l’Etat pour la Direction du Crédit Foncier du Cameroun (CFC). Il reçut pour mission, non seulement de remettre à flots cet important établissement financier de l’Etat mais également d’assurer, en bonne intelligence, le retour sur investissement auprès de son mentor. Mal lui en prit, car il a été saisi du vertige des hautes cimes, en s’enrichissant à vue d’œil, déployant des signes ostentatoires de bien être et oubliant au passage de satisfaire convenablement son bienfaiteur. Cette attitude déloyale ne pouvait qu’ulcérer le prince dès 2002-2004, il ne manqua pas d’en faire quelques allusions à peine voilées à son entourage en direction de l’impertinent qui ne sut malheureusement saisir la perche tendue pour son repêchage. Le couperet tomba avec la 1ère cuvée de l’opération épervier en février 2006 ; il fut accusé de détournement de deniers publics d’un montant de 750 millions de FCFA, revu à la hausse en Décembre 2006 pour être porté à plus de 7 milliards. Condamné à 40 ans d’emprisonnement ferme en Juin 2008, il vit des jours cauchemardesques et inconfortables dans une cellule exiguë de la gendarmerie à Yaoundé.

G. R. BELINGA (56 ans) : ingénieur fort en thème, diplômé d’universités américaines en management, originaire de la même région que M. BIYA, homme à tout faire au Comité Central du RDPC, parti au pouvoir, il se présentait volontiers comme l’un des plus grands pourvoyeurs de fonds de ce parti au point d’avoir été désigné président de l’un des organes opérationnels de propagande de ce parti (CEPRIC). Il en faisait sans doute trop, c’est par exemple le cas des investissements pharaoniques réalisés dans son village, en pleine forêt équatoriale, qui défrayaient la chronique car n’étant d’aucune utilité pour les populations locales. Les échos de tout ce gâchis parvenus à M. BIYA, l’ont passablement agacé d’autant plus que d’une part la Société Immobilière du Cameroun (SIC) dont il était le Directeur Général depuis 1994 périclitait dangereusement, d’autre part il ne manquait aucune occasion pour se présenter comme un intouchable du régime de M. BIYA. Rappelé à l’ordre par l’entourage de M. BIYA, il n’a pas cru devoir s’exécuter. Débarqué brutalement de son piédestal de DG de la SIC en janvier 2006, il était mis sous mandat de dépôt un mois plus tard, accusé d’avoir détourné 475 millions de fonds d’une société anonyme qu’on a présentés pour la circonstance comme étant des deniers publics. Ce montant fut réévalué à la hausse en novembre 2006 pour passer à plus de 3,5 milliards de FCA, pour prendre en compte « les incidences des manques à gagner des ventes des logements subis par la SIC ». Il a été condamné à 35 ans d’emprisonnement ferme et confiscation de biens en Septembre 2007. Il partage les mêmes conditions de détention que J. EDOU l’ex DG du CFC.

E. G. ONDO NDONG (64 ans) : personnage haut en couleurs, partageant les mêmes origines ethniques que M. BIYA. Il fut désigné en 2001 – à quelques mois seulement de son départ à la retraite- Directeur Général du Fonds d’Equipement Inter Communal (FEICOM), banque des municipalités, dotée d’importants moyens financiers. Sur sa feuille de route, il lui était implicitement prescrit « de s’occuper » du financement de la fondation de l’épouse du prince, fortement impliquée dans les œuvres sociales. Il s’acquitta de cette mission avec beaucoup de zèle, au point de devenir –du moins le croyait-il – l’homme de confiance de M. BIYA. En effet en 2004, coup sur coup représentant de M. BIYA en sa qualité de Chef de parti politique à la commission de la Cour Suprême chargée de la vérification des votes à l’élection présidentielle de 2004, puis en tant qu’envoyé spécial du Chef de l’Etat aux festivités marquant l’anniversaire de l’indépendance de la Guinée Equatoriale. Convaincu qu’il était investi d’une mission quasi messianique, s’étant fait couronner chef de village, il se lança dans la dilapidation à tous vents des fonds du FEICOM, à travers des opérations clientélistes plus ubuesques les unes que les autres, avec pour épicentre Meyomessala, bourgade de laquelle dépend administrativement le village du prince qu’elle jouxte. La propension de E G ONDO NDONG à trop s’épancher en toutes circonstances et en tous lieux sur les nombreux services qu’il rendait à M. BIYA ainsi que son exubérance avaient fini par courroucer le prince qui n’avait d’autre choix que de se séparer de ce proche devenu trop encombrant. En février 2006, il fut mis sous mandat de dépôt et incarcéré à la gendarmerie à Yaoundé. En juin 2007, il fut condamné à 50 ans d’emprisonnement ferme et confiscation de ses biens pour détournement de plus de 11,5 milliards de FCFA, peine ramenée à 20 ans de prison ferme en appel en Juin 2008.

U. OLANGUENA AWONO (54 ans) : administrateur civil principal, il a occupé du début des années 80 à 2007 des hautes fonctions dans l’administration du pays, à savoir : Secrétaire d’Etat aux Finances, Secrétaire Général du ministère de l’Economie et des Finances, Président du Comité de Suivi du programme économique, Ministre de la Santé Publique. Au milieu des années 90, il était présenté comme l’une des éminences grises du RDPC, parti au pouvoir. La rumeur de la trop grande proximité qu’il entretiendrait avec l’épouse de M. BIYA a été à l’origine de l’ire de celui-ci à son endroit. La suite est connue, en septembre 2007 il est éjecté de son dernier poste de Ministre de la Santé sans ménagement et avec une brutalité jusque là insoupçonnée, puis mis sous mandat de dépôt sous l’œil des caméras en Avril 2008. Depuis lors, il séjourne à la prison centrale de Yaoundé en attendant d’être « jugé » et condamné !

P. ABAH ABAH (55 ans) : inspecteur principal des impôts discret et pondéré, successivement Chargé de Mission auprès du 1er Ministre, Directeur des Impôts pendant plus de 10 ans jusqu’en 2004, date à laquelle il est nommé Ministre de l’Economie et des Finances. Il est originaire du même département que M. Biya à qui il obéissait au doigt et à l’œil sans sourciller. En adhérant au G11 (groupe de personnalités se réunissant périodiquement pour réfléchir sur les problèmes du Cameroun de l’après BIYA) et en étant présenté comme le pourvoyeur de fonds de cette association –assimilé à un groupe de séditieux- P. ABAH ABAH s’est attiré les foudres de M. BIYA qui l’évinça de son poste de Ministre de l’Economie et des Finances en Septembre 2007, il fut mis sous mandat de dépôt en Avril 2008. Il séjourne également à la prison centrale de Yaoundé dans l’attente de son « jugement « (et de sa condamnation !).

J-M. ATANGANA MEBARA (54 ans) : Conseiller Technique de M. BIYA au début des années 90, puis Ministre de l’Enseignement Supérieur, il atteint l’apogée de sa carrière administrative lorsqu’il fut nommé aux cotés de M. BIYA en Août 2002, Ministre d’Etat Secrétaire Général de la Présidence de la République, une consécration pour ce haut fonctionnaire originaire de la capitale du pays que M. BIYA appelait affectueusement « fiston ». En Septembre 2006, il devint Ministre d’Etat en charge des Relations Extérieures ; tout en l’éloignant de lui, M. BIYA lui manifeste sa mauvaise humeur en apprenant que c’est lui qui dirige le G11. Comme suite logique à cette situation, il l’évince de son poste de Ministre des Relations Extérieures en Septembre 2007. Quelques mois plus tard, il est accusé d’atteinte à la sécurité de l’Etat et de détournement de deniers publics pour avoir, dit-on, commandité l’élimination physique de M. Biya. En effet, chargé de coordonner les opérations visant à l’acquisition d’un aéronef pour les déplacements du Chef de l’Etat, il aurait dissipé une partie des fonds, se contentant d’acheter un avion de seconde main, impropre à la mission à laquelle il était destiné. Depuis Juillet 2008, il est domicilié à la prison centrale de Yaoundé en compagnie d’autres collègues ex ministres, en attente de son « jugement » (et de sa condamnation).

J. MENDOUGA (71 ans) et NGAMO HAMANI (52 ans) : respectivement ancien ambassadeur du Cameroun aux USA, l’une des missions diplomatiques les plus prestigieuses et Administrateur Provisoire de Cameroon Airlines, tous deux nommés par M. BIYA. Tous les deux sont impliqués dans l’affaire de l’avion où le prince estime avoir risqué sa vie ainsi que celle de sa famille ; ils sont accusés de détournements de deniers publics et incarcérés depuis plusieurs mois respectivement à Yaoundé et à Douala en attente de leurs chefs de prévention, de l’instruction des dossiers, de leurs « jugements » (et de leurs condamnations !)



Dr Barthélemy Pouth Tjega, PhD.

Consultant



13/11/2014
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