Burkina Faso: 113 819 fonctionnaires enrôlés, 6 250 suspects, si le Cameroun pouvait en faire autant

Feyman:Camer.beAu titre du ministère de la Fonction publique, le Conseil a adopté le rapport provisoire des résultats du recensement biométrique des agents de la fonction publique. A l’issue de l’analyse, il se dégage un effectif réel de 113 819 agents enrôlés en situation régulière à la date du 5 août 2012 sur 120 420 agents présents dans la base de production SIGASPE du 31 juillet 2012. Par conséquent, 113 819 sont considérés comme étant les agents réels de la base assainie et 6 250 agents suspectés inexistants car non enrôlés et non justifiés. 351 agents non enrôlés ont apporté des justificatifs, plusieurs d'entre eux se trouvent en séjour illimités àl'étranger.

L’évaluation financière du salaire des agents non enrôlés et non justifiés donne un montant brut de deux milliards neuf cent vingt quatre millions huit cent soixante quatre mille six cent cinquante huit (2 924 864 658) F CFA pour la période de janvier à septembre 2012.

Pour Soungalo Ouattara, ministre burkinabé de la Fonction publique, il va de soi que les responsables de ces irrégularités seront sanctionnés : « Nous allons non seulement sanctionner les responsables, mais procéder au non mandatement des agents qui sont concernés. Nous allons mener des enquêtes approfondies pour savoir s’il y a des complicités. Par exemple, dans le cas où les agents en détachement, en disponibilité, ou des agents décédés dont les salaires étaient toujours mandatés ; évidemment nous allons pouvoir remonter à la source et vers tous ceux qui avaient intérêt à cette situation : ceux qui arrivaient donc à percevoir les salaires de ces agents ».

En attendant, pour le ministre, le principal objectif du recensement biométrique est atteint : doter le pays d’une base de données fiables sur les effectifs des fonctionnaires burkinabè.

En 2010, un recensement effectué dans la fonction publique camerounaise permettait de détecter 15.000 agents et fonctionnaires fictifs qui sirotaient chaque mois 8 milliards de francs CFA dans les caisses de l’Etat.

S'agissant du Cameroun comme le révèlait récemment l'asbl CEBAPH ( Cercle belgo-Africain pour la Promotion Humaine),dans une lettre adressée à la présidence de la république du Cameroun sur les fonctrionnaires fictifs,de nombreux camerounais ont déserté le Cameroun, vivent à l'étranger où ils émargent des revenus de leur pays d'accueil tout en continuant à percevoir leurs salaires au Cameroun.

Plusieurs de ces agents et fonctionnaires qui travaillent à l'étranger constituent une équipe  d'individus  qui  perçoivent  indûment l'argent de l'Etat grâce à de faux actes d'intégration à la fonction publique, en produisant des bulletins de salaires correspondant à des personnes décédées,  ou en touchant chaque mois trois ou quatre salaires avec des noms différents.

Au Cameroun, ces fraudeurs sont connus de tous mais, intouchables dit-on et entretenus par ceux qui gèrent le sommet de l'Etat

En septembre 2012, le ministre ivoirien de la Fonction publique et de la Réforme administrative annonçait qu'environ 3.000 fonctionnaires fictifs avaient été démasqués lors d’une opération de recensement.

Cette même année, ce sont 4.909 agents «virtuels» percevant illégalement plus de 8 milliards de francs CFA par an (12 millions d'euros) qui ont été décelés dans la fonction publique congolaise.

Au Tchad, en mars 2012, le ministre de la Fonction publique et du Travail annonçait avoir identifié 8.499 fonctionnaires fictifs. En Guinée, ce sont près de 5.000 fonctionnaires qui ont été jugés «imaginaires» et se retrouvent en instance de radiation du fichier de la fonction publique.

Selon une estimation du député PJD (Parti Justice et démocratie) Mohamed Najib Boulif, 90.000 fonctionnaires seraient fantômes dans l’administration marocaine, soit 12% de l’effectif!

Les chiffres donnent le tournis. A l’échelle du continent, le total de tous ces employés virtuels vaut la population de certains pays… Il est temps pour nos gouvernants de prendre des mesures subséquentes pour pallier à ce problème car, gagner malhonnêtement sa vie au détriment de ceux qui ne demandent qu'à travailler et qui sont bloqués est un crime économique

© Correpondance pour Camer.be : Kemta Soubi'i


27/10/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres