Braquage d’Ecobank : Un détenu libéré

Cameroun - Braquage d’Ecobank : Un détenu libéréDeekor Nenta, arrêté le 14 mars 2011, soit quatre jours avant le braquage d’une agence de cet établissement bancaire a été mis au courant hier par le Tribunal militaire.
Dans le braquage de l’agence Ecobank de Bonaberi survenu dans la nuit du 18 au 19 mars 2011, l’on vient de vivre ce qui s’apparente à un revirement de situation. En fait, Deekor Nenta, pêcheur de la région de Kangue mis aux arrêts par les éléments du Bir puis de la base navale de Douala le 14 mars 2011 et transféré à la prison centrale de New-Bell, a été informé hier de sa libération par le tribunal militaire de la ville de Douala.

L’information qui a d’abord circulé comme une rumeur au sein de la prison dans la matinée d’hier, a par la suite été confirmée par le concerné lui-même qui s’est dit très fier de vivre la fin d’un calvaire. Dans l’après midi d’hier, il attendait que la nouvelle soit répercutée officiellement à la prison pour les formalités de levée d’écrous.

Après 21 mois de détention que le concerné qualifiait dans une interview d’arbitraire, il recouvre enfin la liberté. L’on se souvient que ce pêcheur de Kangue, alors qu’il rentrait de pêche un soir du 26 février 2011, fut interpelé par des inconnus dans son village pour les accompagner dans un mystérieux voyage dans la localité de Bikekelly, bourgade de mangrove située au Nigeria. «J’étais chez moi à Kangue le 26 février 2011. Je venais de rentrer de la pêche et j’avais faim. Il était environ 21h30 ; j’ai entendu des gens crier mon nom chez moi. C’est ainsi que j’ai vu trois personnes s’avancer vers moi et ils m’ont demandé de les conduire à Bikekelly qui est un village nigérian», se souvient-il.

Mais une fois en haute mer, changement de programme. «Nous n’arrivons pas à Bikekelly. Pendant que nous sommes dans la nuit noire en haute mer, j’aperçois subitement des lumières de lampes torches qui m’éblouissent. Lorsque mes yeux s’accoutument à la lumière, je vois des hommes lourdement armés, habillés en tenue militaire. C’est alors qu’ils m’empoignent, et se mettent à me bastonner durement dans la pirogue ; ils m’immobilisent et m’emmènent avec eux.»

Après la prise d’otage, les assaillants l’emmènent dans leur embarcation et lui intiment l’ordre de leur indiquer la route qui mène plutôt à Cap Cameroun avant de l’abandonner à Carabot Kombo. C’est au réveil que les villageois le ramènent chez lui. Mais à sa grande surprise, les gendarmes et le Bir refusent qu’il se rende à Limbe question d’informer les autorités. Le Bir va le conduire dans sa base de Man’O War Bay où ses blessures seront soignées pendant quatre jours. Deekor Nenta sera ensuite conduit à la base navale de Douala où il passera quatre jours et sera ensuite présenté au juge d’instruction militaire qui décide le placer en détention préventive à la prison centrale de Douala le 14 mars 2011. Mais malgré ses mises en garde faites aux autorités militaires, l’agence Ecobank de Bonaberi sera attaquée par des assaillants.

Pendant son séjour au pénitencier, il aura subi divers traitements inhumains. Depuis hier, l’homme qui a alerté les autorités sur la survenance possible d’actes de terreur par des inconnus lourdement armés sur le sol camerounais, et clamé haut et fort qu’il n’a vu aucun élément des forces de défense parmi ces individus, retrouve enfin la liberté. Avec cette remise en liberté, les autres détenus qui ont eux aussi été pris en otage par ces assaillants ainsi que les militaires que le ministre de la Défense lui-même avait déjà dédouané dans cette affaire peuvent commencer à compter leurs jours dans les murs de ce pénitencier.

© Mutations : pierre Célestin Atangana


12/12/2012
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