Bertoua: Prison à vie pour une coiffeuse, pour avoir calciné son amant

YAOUNDE - 13 Février 2012
© Ange Johan Nkouol | L'Actu

La Cour d'Appel de l'Est a reconnu Lucrèce Azang coupable d'avoir calciné son amant, Francis Doui, il y a quatre ans. La Cour lui a accordé des circonstances atténuantes

A la fois comme un couperet et un soulagement pour la jeune coiffeuse de 22 ans, le verdict de la bouche de Mindjimba Mindjimba, l'un des membres de la collégialité qui était chargé de juger Lucrèce Azang. Bien qu'elle ait été reconnue coupable d'avoir assassiné le 03 juin 2008 son amant, Francis Doui, la Cour lui a accordé des circonstances atténuantes et suivi son conseil, Me Louis Tenzong, qui plaidait «une peine tenant compte de son attitude devant la barre». Le 29 septembre 2009, en instance, la juge Hortense Mbam lui avait infligé «la peine de mort par fusillade» au terme d'un procès au cours duquel «Mlle Lucrèce Azang avait brillé par une attitude irrévérencieuse envers la justice» estimait la juge.

Francis Doui, un mécanicien de 24 ans à l'époque des faits, qui s'était mis en ménage avec Lucrèce Azang quelques années auparavant, avait été retrouvé calciné le 3 juin 2008 dans sa chambre du quartier Bamvelé, à Bertoua. Selon un de ses voisins, le nommé Yves Marcellin Onbock Nang, «ce garçon avait l'habitude de se bagarrer avec ses copines». La veille du drame encore, et pendant longtemps, il eut sa énième dispute au cours de laquelle il avait refusé d'ouvrir sa porte. Selon plusieurs sources concordantes, «quelques minutes après la bagarre, on a constaté l'incendie qui a emporté Francis Doui, originaire du village Gounté, arrondissement de Nguélébog, département de la Kadey».

Selon les mêmes sources, «la victime avait décidé de prendre Lucrèce Azang comme épouse mais s'en était séparée plus tard sans explication». La jeune fille n'aurait-elle pas digéré cette séparation au point de se venger? L'on ne le saura jamais. Toujours est-il qu'à la suite de la descente sur le terrain des forces de sécurité et du Sous préfet de l'ancien arrondissement de Bertoua, une enquête avait été ouverte au commissariat central de Bertoua pour déterminer les causes de drame.

Les premières constatations vont diriger les fins limiers de la police vers le voisinage et montrent que «Francis Doui a été réduit en cendres par un feu qui s'était attaqué à sa maison à partir du dehors. En plus, les plaies sur la tête et la position du corps de la victime montrent que cette dernière avait été tuée avant d'être calcinée par ses bourreaux» Depuis son interpellation, Lucrèce Azang clamait son innocence et renvoyait la responsabilité du crime sur Moïse Meke, son cousin mort en prison et qui, selon elle, la menaçait. De quoi? Ce secret a été emporté ad patres.


14/02/2012
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