Bernard Acho Muna: Juste cinq ans pour remettre le Cameroun à plat

DOUALA - 28 Septembre 2011
© Souley ONOHIOLO | Le Messager

Le candidat de l'Alliance des forces progressistes (Afp), en se positionnant comme l'homme de la reconstruction et la réconciliation, se dit crédible, capable d'impulser le changement et la refondation d'une nouvelle société camerounaise portée vers des valeurs éthiques tt la métamorphose des mentalités. Il promet acter son projet de société au détour d'un régime de transition d'une durée de 05 ans.



Bernard MUNA
Photo: © BM
L'ex-bâtonnier du barreau national du Cameroun, directeur de campagne du Social democratic front (Sdf) entre 1991 et 1993, anciennement Procureur adjoint au Tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir) de 1997 en 2001, est d'un aplomb et d’une capacité de conviction indicibles; surtout lorsqu'il étale sa vision et ses ambitions pour le Cameroun si au soir du 9 octobre prochain, le verdict des urnes était en sa faveur. S'agissant du premier acte politique qu'il viendrait à poser, une fois élu, il n'en fait point un secret. «J’organiserai le rapatriement de la dépouille du premier président de la République du Cameroun, Ahmadou Ahidjo, et des obsèques dues à son rang. J'amnistierai tous ses proches encore vivants qui ont été bannis du Cameroun. C'est comme cela que j’ouvrirai le processus du pardon et de la réconciliation nationale», lance-t-il. Bernard Acho Muna a effectué un parcours professionnel et de militant des droits de manière assidue, sans forfaiture, ayant à l’esprit le sens du patriotisme et de la défense des droits et libertés pour tout homme. Ledit parcours lui a valu de bénéficier de la confiance de beaucoup d’organisations au niveau national (procureur de la République au Cameroun occidental, président du Tribunal de première instance dans le nord-ouest, Bâtonnier du barreau national directeur de campagne du candidat John Fru Ndi en 92 sanctionné d'une victoire, ...,) régional (président exécutif de l'Association pour une Afrique unie (Unafas), Président de l’Union des avocats de l’Afrique centrale ( Unaac), regroupant 10 pays réélu en 1991…) et international (procureur adjoint près le Tribunal pénal international pour le Rwanda Tpir, etc).

C’est sous la dispensation de Bernard Acho Muna que, le 28 mars 1990, au cours dune Assemblée générale des avocats tenue à Douala, le barreau adresse une lettre au chef de l’Etat pour exprimer leur adhésion à une démocratie multipartiste. Au mois d'août suivant, le chef de l’Etat avertira ses militants au cours de la convention de son parti de l’imminence de la compétition politique. «Contrairement aux calomnies entretenues ici et là par certains et pour des raisons qu'on connaît, j’ai bel et bien un parcours de combattant pour les libertés, les droits de l'homme et la démocratie. Fai donc le profil du métier. Ma candidature à l'élection présidentielle n'est pas pour moi une balade de santé. C'est une décision prise en âme et conscience par moi-même et entérinée ensuite par l’Afp au cours d'un congrès conformément à nos statuts» soutient-il.


Une candidature pour remettre de l'ordre au Cameroun

«Je suis un homme du troisième âge qui a bien rempli sa mission jusqu'ici. Je n'entends pas ternir mon image en fin de parcours. C'est en cela que mon âge et mon parcours sont aussi des garanties de ce que je suis le candidat idéal pour un gouvernement de transitoire. Je ne recherche plus le pres4e, ni le tapis rouge, j’ai été gâté par Dieu et je l'en remercie. Ce que je veux maintenant, c'est marquer l'histoire et tirer ma révérence (ce que Paul Biya s'est refusé de faire), après avoir remis de l'ordre dans mon cher et beau pays que je n'échangerai contre rien. Je suis candidat parce que je pense qu'il est grand temps de mettre un terme à la mal gouvernance qui sévit dans notre pays depuis bientôt 30 ans». Bernard Acho Muna s’engage solennellement auprès des Camerounais de n’effectuer qu'un seul mandat transitoire de 5 ans, le temps de redonner à l’Etat du Cameroun toutes ses lettres de prestige. Cela passe par 5 grands chantiers. L’élaboration d'une nouvelle constitution qui émane véritablement du peuple à travers un grand débat contradictoire réunissant tous les groupes d’intérêts, toutes les classes sociales, laquelle constitution sera votée par référendum avec une disposition interdisant à quiconque d’y soustraire une virgule sans passer par un référendum. L’ouverture du chantier de la grande réconciliation nationale après avoir fait un état des lieux objectif de notre pays, après ces cinquante ans de règne autocratique et néocolonial. Dans ce chantier, il sera question de donner une porte de sortie à tous ceux qui ont causé du tort au peuple camerounais, de faire mea culpa, et de réparer autant que faire se peut. De la même façon qu'il veut assurer la séparation du pouvoir, donner au pouvoir judiciaire l’indépendance dont il a besoin pour rendre notre pays attractif aux yeux des investisseurs; mettre le Cameroun à l’abri des conflits engendrés par les fraudes électorales en instituant un organe indépendant de gestion de toutes les élections à venir parer au plus urgent durant ces 5 années de mandat en affectant des fonds collectés dans les comptes des prévaricateurs pour réaliser les grands travaux d’intérêt général et social (routes, hôpitaux, écoles, équipements des universités et grandes écoles, adduction en eau potable, électricité pour tous ... etc,).


L'engagement sur l'honneur

«Je m'engage à investir toute mon expérience, mon savoir-faire et mes relations tant au niveau régional qu'international pour assurer aux Camerounais la victoire cette année même, Je m'engage solennellement à n'effectuer qu'un seul mandat de cinq ans. A 71 ans je n'ai pas besoin de m'éterniser au pouvoir. J’accepte de changer la société pour la laisser à une jeunesse consciente, responsable et crédible. Une jeunesse débarrassée des fléaux tels que la corruption«lance Bernard Acho Muna. Selon lui, les Camerounais ont besoin d'un candidat crédible, intègre, honnête, un homme qui a de l'amour pour son pays, quelqu'un qui est capable d'asseoir le changement tant souhaité et attendu. Il se dit prêt à œuvrer pour que le Cameroun s'ouvre à de nouveaux investisseurs en tordant le cou à la corruption qui, en plus d’être le frein au développement, est un véritable fléau. Sur le jugement de valeur qu’il accorde au pays en l'état actuel, Bernard Acho Muna, affirme sans coup férir que le Cameroun est à bout de force. «Il n'est pas encore exsangue pour la simple raison que Dieu a été particulièrement bien veillant vis-à-vis de notre pays. Nous avons énormément de richesses. Nous avons un peuple dynamique, pacifique, et une impressionnante intelligentsia. D'où l'incapacité du régime à justifier la misère ambiante qui contraste si radicalement avec le patrimoine à disposition. Lorsque dans un pays sous-développé il manque d'emploi, c'est le fait de l'incompétence politique et rien d'autre, parce que la logique voudrait qu’il y ait des chantiers partout et dans tous les secteurs pour occuper la main d'œuvre qui attend. Lorsque dam un pays fertile, on est obligé d’importer du riz et du poisson pour nourrir le peuple, c'est que les pouvoirs publics ont failli jusque dans leurs missions principales. Lorsque dans un pays où la pluviométrie est abondante, il n’y a pas d’eau potable pour tous, c’est la preuve que le pouvoir en place est préoccupé par tout, sauf le bien-être des populations. On peut citer des exemples comme ça à l’infini le Cameroun, au regard de soir potentiel, était parti pour être la mamelle nourricière de l’Afrique centrale, et non un pays tellement affamé qu'il soit indispensable d'importer toute sorte de denrées d'ailleurs dont la qualité n’est pas toujours garantie» tranche-t-il. Il ajoute que sur le plan de la démocratie, l’on peut dire que la «démocratie avancée» à la camerounaise, a malheureusement «avancé» qu'elle a fini par provoquer un court circuit dans le mécanisme normal de fonctionnement scientifique dune bonne démocratie. «Les principes élémentaires tels que l'alternance au sein des partis politiques et à la tête du pouvoir sont foulés au pied. La démocratie moderne n'est pas compatible avec le contrôle à vie du pouvoir par le dirigeant. Notre credo depuis 2007 se résume comme vous le savez en cette phrase: «Parce que le Cameroun peut mieux se porter». Nous sommes engagés dans cette compétition pour faire prendre conscience au peuple», lance-t-il.


Plaidoyer pour des institutions fortes et inviolables

Le candidat de l’Afp pense que la création d’un Cameroun fort, développé et prospère, passe inéluctablement par l’élaboration d'une constitution qui rencontre l'assentiment et les aspirations de tous les Camerounais. Une constitution où la séparation des pouvoirs est clairement établie; une loi fondamentale qui survit à ses géniteurs et qu'on ne peut toucher, ni taillée, dans le souci de faire plaisir à un homme; dans le souci de l'éterniser au pouvoir. «Travaillons dans le sens de toujours faire dominer l'intérêt général. Un pays de bâtisseurs se reconnaît par la solidité de sa constitution et le respect dû aux institutions. Je vais veiller à ce que chaque camerounais respecte la constitution. Nous ne sommes pas condamnés à être des éternels voleurs, corrupteurs et corrompus, des menteurs, des tricheurs et des imposteurs. Faire régner une justice sociale, redonner confiance aux Camerounais et améliorer leurs conditions de vie... J’en fais mon serment», tranche Bernard Muna. Réagissant sur le débat ayant eu cours durant la période préélectorale, Bernard Acho Muna pense qu’il ne faut pas omettre que les dispositifs juridique, institutionnel et organisationnel qui encadrent cette élection capitale pour la vie du Cameroun sont viciés de bout en bout pour favoriser le candidat sortant, Paul Biya. Elecam, malgré les nombreux amendements, reste de son point de vue un dispositif qui recèle plein de contradictions tant dans la loi qui l'organise, dans le personnel chargé de le faire fonctionner que dans les mécanismes techniques d'exécution de sa délicate fonction d'organisation des élections. «Nous sommes donc parfaitement conscients de cet environnement peu propice à l'organisation d'une élection pacifique, libre, juste et transparente. Pourtant, parallèlement à ces dénonciations, nous avons aussi pris soin d'exhorter lés citoyens camerounais à aller s'inscrire massivement sur les listes électorales et revendiquer leur Épissé d'inscription comme le prévoit la loi», lance-t-il. A le croire, plus que des mauvaises lois, le Cameroun souffre du cynisme, de l'immoralité des hommes qui ont à charge la gestion du pays. Cela est valable non seulement au niveau du régime en place, mais il est regrettable de constater que certains acteurs politiques dits de l’opposition se sont eux aussi rendus coupables de beaucoup d’exactions dm le dos du peuple. «Le peuple est manifestement en quête d'un nouveau leadership politique. Je pense pouvoir incarner ce nouveau leadership politique fondé sur l’éthique et le patriotisme. Ma candidature se pose donc en s'opposant à là politique du gain facile, de la manipulation et du double langage. Je suis un homme honnête, intègre et soucieux de justice et de paix. De plus, j’ai eu le privilège de côtoyer les acteurs du régime du renouveau jusqu'à Paul Biya et je puis donc dire que je sais exactement quelle est l'ampleur du gap entre le renouveau d1il y a 29 ans et la gouvernance calamiteuse de l'heure», clame-t-il.


Espoirs de changements et stratégie pour battre Biya

Quant À savoir si dans le contexte actuel, le changement est possible, Ben Muna répond par l’affirmative. «Oui trois fois oui ! Par la détermination du peuple et sous l'autorité du Dieu auquel je crois, Le changement est non seulement possible, mais il sera effectif, vous verrez Beaucoup de choses peuvent se passer en deux semaines». Pour lui, l’espoir du changement repose sur le peuple. «Nous ne cessons de travailler à déconstruire le discours du défaitisme, du c'est déjà perdu d'avance pour leur inculquer l’espoir. Nous en appelons à tous les citoyens, par delà les chapelles politiques, à agir au cours de ce dernier virage combien décisif pour imposer sa donne et choisir le candidat le mieux disant. Si l’on vous donne plusieurs cartes électorales ne les utilisez pas, ou alors utilisez les contre cm qui vous lu ma données. C’est cette année que nous allons décider soit de prendre notre destin en main, soit de laisser d'autres le faire à notre place et pour leur compte». Sur la stratégie à utiliser pour battre Biya, Bernard Acho Muna affirme que celle-ci doit normalement être confidentielle, même si les grands angles d'attaque doivent être portés vers la mobilisation du peuple pour l’action. Laquelle mobilisation passe par la déconstruction du discours défaitiste, malgré Elecam, le Minatd et le Minefi et les derniers caciques encore prêts à vendre le pays au régime de la décadence. «Je répète, la victoire c'est pour bientôt. Et malheur à, quiconque tentera d'entraver le processus inéluctable de reconstruction du nouveau Cameroun qui pointe à l'horizon. Chacun a intérêt à se mettre du bon côté de l'histoire pendant qu'il est encore temps. C’est valable tant pour les citoyens anonymes que pour les opérateurs économiques, les acteurs politiques, les autorités religieuses et traditionnelles, la société civile etc. Je suis prêt à combattre le Rdpc; car son candidat s'affaiblit à force de recevoir les coups. La démocratie ne tombe pas du ciel, Elle est une conquête perpétuelle».



29/09/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres