Bénin. Le paradis des réseaux de scammers


« Bonjour cher ami, Moi c’est Reine Salvador je suis originaire de Canada âgée de 28 ans je travail dans une administration comme secrétaire by Text-Enhance">bureautique dans la société SHELL ici a Londres ou je vis. J’ai eu votre adresse électronique par les cites de correspondance et de recherches sur le net, donc ne vous inquiéter pas... »

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Cotonou

Au Bénin depuis quelques années se développent à Cotonou des réseaux mafieux d’escrocs internationaux, les scammers dans le jargon.

Utilisant internet ces escrocs de petit ou haut vol se servent de mailing pour chercher et atteindre leurs cibles, leur but étant de soutirer de l’argent à des occidentaux crédules selon diverses méthodes qui feront sourire beaucoup d’entre nous mais qui font pourtant beaucoup de ravages. Le site anglophone 419 scammers exposed référence plusieurs dizaines d’entre eux mais ils sont des centaines, voire des milliers.

Ils sont jeunes, ils ont entre 13 et 30 ans, ce sont des hommes et ils utilisent la toile d’internet pour diffuser des demandes diverses. Leurs activités tournent autour de la vente de voitures, d’animaux de compagnies, de placements bancaires hypothétiques. Ces jeunes hommes surfent sur internet en utilisant les ordinateurs de cybercafés. Ils connaissent toutes les astuces élémentaires et agissent en groupe et en réseau. La première étape consiste à se fournir en adresses électroniques fraîches afin d’inonder les futurs et éventuels pigeons. Bien souvent il suffit d’un simple by Text-Enhance">programme qui récolte lui-même les adresses dans les entrailles d’internet, adresses que nous laissons au gré du vent sur des forums, sur les réseaux sociaux… C’est très facile.

Les arnaques sont grossières mais lorsqu’elles fonctionnent elles peuvent rapporter très gros, des centaines de milliers d’euros. Il s’agit de se faire passer pour une riche héritière d’une personnalité d’un pays d’Afrique troublé qui voudrait faire passer son by Text-Enhance">argent en Suisse, il s’agit de vous vendre des voitures qui sont la propriété d’autres personnes, de vous offrir des emplois fictifs, de vous vendre différents biens totalement virtuels jusqu’à des animaux de compagnies et aussi de vous proposer la grande histoire d’amour… Cette arnaque aux sentiments a été maintes fois signalée dans les médias mais le rêve qui s’attache à cette escroquerie est plus fort que la raison.

Ces escrocs se font passer pour des femmes, le plus souvent européennes mais aussi asiatiques. Ils inventent une série d’identités variées avec un profil minimum parfois étayé de comptes fantaisistes sur des réseaux sociaux comme LinkedIn par exemple. Une fois des adresses électroniques créées, une page ou deux sur un réseau fondées, un outil de discussion type MSN également créé, les escrocs à l’amour lancent dans le néant du virtuel internet leurs nombreuses bouteilles à la mer. Ce sont des milliers de message, et de l’aveu de certains scammers, ils gèrent par jour jusqu’à une centaine de « touches » ayant mordu à l’hameçon. Leur terrain de chasse se développe bien sûr sur les sites de rencontre où l’objectif est d’attirer à eux le vivier sans fin des hommes ou femmes en pleine déception amoureuse, dans les affres des divorces, rêvant de la belle histoire…

Ces escrocs vivent un âge d’or au Bénin où les autorités locales sont abreuvées par une partie des bénéfices afin de laisser tranquille une activité criminelle aussi rémunératrice. Entre eux, les scammers organisent même des concours, pour savoir chaque mois lequel aura remporté le plus gros magot, lequel aura réussi à escroquer le plus d’argent. Ils ont des ramifications jusqu’en Europe et en Amérique, ils parlent ou écrivent incorrectement plusieurs langues avec une préférence pour l’anglais et le français.

Mais vous retrouverez le hollandais, l’allemand, l’italien, le portugais, l’espagnol, le russe et la presque totalité des langues européennes ! Pour donner corps à leurs personnages, les escrocs n’hésitent pas à voler des identités, des photos qui sont prises sur Internet. L’un d’eux se dénomme « Reine Salvador » parfois écrit avec un « e » et est actuellement en activité.

Ce personnage a volé les images d’une star indonésienne dénommée Olivia Chelsea. Images qu’il utilise pour « appâter » ses victimes, et vous le comprendrez bien, en découvrant le minois de la belle. Pour un Français lambda, bien sûr, cette star est une parfaite inconnue et n’attirera que peu l’attention de « clients » déjà convaincus d’être l’heureux élu. Les victimes sont souvent des hommes, ils sont en souffrance, ils sont dans des histoires compliquées, ils n’attendent que cela : la femme de leurs rêves.

La suite est un échange de courriels qui ont été de toute façon écrit à l’avance. C’est une suite plus ou moins rapide de 10 à 60 lettres dans un français approximatif et qui conduit celui qui est « ferré » à envoyer par mandat une ou plusieurs sommes d’argent pour que la belle puisse se déplacer vers son prince… pour contribuer à une œuvre humanitaire ou un autre conte bien ficelé.

La caractéristique de ces escrocs est la suivante : ils sont toujours les premiers à écrire, les lettres ont vite un certain décalage entre le courrier de l’amoureux transi et les réponses de la dulcinée et surtout elles aboutissent toujours à une demande d’envoi d’argent. Certains des scammers comme celui dont nous parlions sont « des touches à tout » et vous demanderont aussi une copie de votre passeport, votre numéro de carte bancaire… ou d’investir dans quelque chose. Parfois ces escrocs peuvent jouer la carte « Cosette » dont le père est estropié et malade, dont les parents sont morts dans un accident de voiture ou victimes de la guerre. Et à d’autres moments Cosette devenue papillon travaillera dans une banque londonienne ou sera infirmière dans un service chirurgical avec des revenus confortables. C’est un peu selon les scénarios... L’occasion fait le larron.

Pour les contrer un seul système : avoir du bon sens, ne jamais envoyer d’argent, rentrer dans google-images les photos envoyées http://images.google.fr/ … et dans le cas d’une vraie demoiselle, se dire qu’il existe aussi des arnaques plus élaborées : les croqueuses de diamants ou l’espace Schengen…entre autre. Mais ceci est une autre histoire !

« Bonjour cher ami, Moi c’est Reine Salvador je suis originaire de Canada âgée de 28 ans je travail dans une administration comme secrétaire bureautique dans la société SHELL ici a Londres ou je vis. J’ai eu votre adresse électronique par les cites de correspondance et de recherches sur le net, donc ne vous inquiéter pas .

Si aujourd’hui mon message vous ai parvenu, c’est parce que je suis a la recherche d’un correspondant ou d’une correspondante avec qui échangé des idées et les valeurs culturelles. Par conséquent je suis disposé a toute sorte de relation car je suis encore célibataire après la trahison de mon copain il y a 2 ans passé. Merci de me réponde dans ma boite électronique: salvadorreine@yahoo.fr. Bonne réception ».

Le vrai-faux Facebook de l’escroc qui se cache derrière Reine Salvador : https://www.facebook.com/reine.salvadore?fref=ts vous y remarquerez de très nombreux amis originaires d’Afrique… premier indice curieux pour une indonésienne originaire du Canada… et vivant à Londres. Une partie d’entre eux sont des complices, d’autres des victimes, d’autres n’ont pas conscience de faire écran pour rendre crédible une fausse identité… Et la vraie Olivia Chelsea.. http://id.wikipedia.org/wiki/Chelsea_Olivia

Laurent Brayard




11/04/2013
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