Belgique- Cameroun: Jean Bosco Tagne "Partout où Biya et ses ministres iront,ils nous trouveront sur leur chemin"

Jean Bosco Tagne:Camer.beIl s'appelle Jean-Bosco Tagne, ancien « étudiant parlementaire » des années de braise à l’Université de Yaoundé, exclu de toutes les universités du Cameroun en 1993. Il est le chargé des affaires politiques et des programmes de la Camdiac (Cameroon Diaspora for Change). Dans la vie active, il est un scientifique, enseignant-chercheur à Boston University School of Medicine avec le titre officiel de Professeur assistant de médecine. Son organisation posera ses valises à Bruxelles du 5 au 6 Novembre 2010 dans le cadre de la phase II du forum de la diaspora camerounaise, après la phase I tenue au Howard University à Washington DC le 10 juillet dernier. Camer.be lui a tendu son micro. Lisez plutôt

Les  5 et 6 novembre prochains, vous organiserez à Bruxelles un forum de la diaspora camerounaise. Phase II après celle de Washington du mois de juillet dernier. Quelle est selon vous la symbolique de cette rencontre de Bruxelles ?

Tout d’abord, je voudrais dire merci à vous camer.be pour cette interview. Sans vouloir vous faire plaisir, permettez moi de vous dire que chaque fois que j’ouvre mon ordinateur, le premier site que je visite est Camer.be , non seulement  pour avoir des  nouvelles de notre cher et beau pays, mais aussi de m’informer de ce qui se passe à travers le monde. Vous faites un excellent travail d’information et  je vous en remercie profondément.
Ceci dit, nous organisons à Bruxelles du 5 au 6 Novembre 2010 la phase II de notre forum de la diaspora, après la phase I tenue au Howard University à Washington DC le 10 juillet dernier. Comme vous le savez, le 6 Novembre symbolise ce jour où le Président Ahmadou Ahidjo avait remis le pouvoir à cet homme d’esprit diabolique qu’est  Paul Biya. Cet homme qui a ruiné le Peuple camerounais et qui ne sait même plus que faire et où aller pour réparer le mal qu’il a fait afin de continuer, hélas !, à s’éterniser au pouvoir. Nous voulons lui dire, et de un, qu’à travers le monde nous ferons entendre notre voix dissidente, et de deux, qu’il n’y a pas seulement la voix de son parti qui, toute honte bue, présente un tel homme médiocre comme un Seigneur, voire un roi français tropical dont ils veulent prolonger la dictature insoutenable sur notre vaillant peuple au-delà des plus de 28 ans de malédiction historique qu’a été sa présence à la tête de notre beau et riche pays le Cameroun. C’est aussi pour nous de la diaspora l’occasion de mieux affiner notre plan d’action pour un changement, que je souhaite radical, au Cameroun d’ici la fin de 2011 avec une probable union des forces. Un changement non seulement de régime mais des structures qui aideront une démocratie soutenue dans notre pays.

Parlant  du forum de la diaspora du 10  juillet dernier qui a eu lieu à la Howard University  à Washington DC le 10. Pourquoi y a-t-il eu trop de suspense dans la publication des  conclusions de ce Forum?

Ce n’est un secret pour personne que deux jours après notre Convention aussi bien réussi de Washington, notre frère et héros, le célèbre journaliste Pius Njawe, a rendu l’âme dans un accident de la circulation après une embuscade mis sur pied par le pouvoir en place dans notre pays. Il était celui là qui avait la primeur à travers son journal Le Messager pour la publication des conclusions de ces travaux. Il s’y affairait encore lorsque la mort est venue le prendre. Nous ne pouvions donc que suspendre cette publication afin d’honorer sa mémoire.
Je ne sais pas si vous avez constaté que ce même pouvoir est entrain de le tuer une nième fois. Le site du Messager en ligne a disparu complètement depuis quelques jours. C’est cette mort du Messager que Njawe nous appelait à éviter lors de cette Convention du 10 Juillet à Washington en parlant justement du coût de ce web site alors que le gouvernement acculait son entreprise à la faillite en bloquant le paiement des factures publicitaires de plus de 10 millions de francs Cfa. Il nous demandait, à nous de la diaspora, de ne pas laisser cela arriver et de contribuer des fonds pour maintenir la parution du journal sur Internet. Nous voici entrain donc de le vivre. Cela m’attriste énormément. Mais nous travaillons pour le rectifier.

Pour le forum de Bruxelles, vous avez invité comme à Washington une kyrielle d'hommes, artistes, société civile etc. Qu'attendez-vous de vos invités?

Nous attendons d’eux qu’ils comprennent que le temps est grave pour notre pays. Que chacun doit une fois pour toute mettre à l’écart tout élan d’égoïsme individuel et penser au Cameroun d’abord. Que les discussions et les résolutions qui sortirons de nos travaux soient bien pensées. Que chacun soit prêt à donner même sa propre tête pour l’accomplissement de la  libération de notre vaillant peuple camerounais, qui souffre depuis bientôt 30 ans entre les mains de cet homme bizarre qui a peur même du cadavre de son prédécesseur et parrain. Vraiment, que ceux qui ne sont pas prêts à ce sacrifice extrême restent chez eux même si nous les avons invités. Car nous ne forçons personne à venir mais qu’ils viennent par amour pour notre peuple. Cette fois-ci, cet homme maudit de Biya va partir et aucune intimidation ne nous arrêtera.
Jusque la nous sommes très heureux des réponses qui viennent d’eux et même de ceux qui nous ont insultés partout lors de notre première rencontre à  Washington. Je crois que cette fois-ci beaucoup ont compris que ce n’est plus de la rigolade comme par le passé. Nous  les attendons donc à Bruxelles !

Certains de nos lecteurs affirment qu'un forum de la Camdiac organisée au Cameroun vous coutera moins qu'à l'étranger en terme d'argent. Qu'en pensez-vous ?

Nous voulons nous retrouver en dehors du Cameroun afin de pouvoir enfin, paisiblement sans crainte aucune, échanger nos plans d’actions. Car un tel échange est très important. Une multitude de discussions en privé et en tête-à-tête est extrêmement importante ces jours-ci. Au Cameroun, il est impossible de le faire actuellement, à cause des distractions que le régime Biya ne manquerait pas de nous imposer à travers la terreur de ses forces armées aveugles. Retenez cependant ceci : la phase III de notre Convention se tiendra justement au Cameroun. Ce sera la phase décisive, celle de la libération de notre peuple. Car, si Biya ne veut pas partir avec tous les « sycophantes » autour de lui, le Peuple camerounais l’y contraindra cette fois-ci, par tous les moyens. L’argent donc ne devrait pas être une barrière à la libération de notre pays. Nous à  Camdiac sommes prêt a y sacrifier tous nos salaires et bourses pour ceux qui sont encore des étudiants  pour cette cause juste de libération du peule Camerounais.

De quoi parlerez-vous concrètement à Bruxelles ?

Du Cameroun, ainsi que de la nécessité d’une transition paisible, comme en 1982. Pour ce faire, nous devons donc préparer une guerre féroce à ce régime tyrannique en place dans notre pays. Nous n’avons peut être pas les moyens actuellement où  je vous parle d’acheter les armes, mais même avec les mains nues nous allons les mettre hors de ce pouvoir une fois pour toute. Aucune option ne sera retirée de nos débats actuel même celle là. Nous parlerons donc de cela et des moyens pour atteindre cet objectif si jamais Biya ne veut pas paisiblement partir. Le Cameroun a besoin du sang neuf pour relever les grands défis. Il est temps que ceux qui travaillent avec ce monstre sachent que le peuple et l’histoire les jugera. Il est important pour ceux-ci de reconsidéré leur support a cet homme voir à ce régime, les politiciens aussi car aujourd’hui c’est le moment  où le peuple se prononcera sans faille ni peur que Biya doit partir. Nous ne voulons plus des excuses du genre qui va le remplacer. N’importe quel Camerounais peut faire mieux que cet homme.

Quel message allez-vous véhiculer à Bruxelles ?

Que les Camerounais se préparent au pire, si besoin sera. Nous de la diaspora sommes prêt et le peuple doit aussi l’être. Que Biya n’est plus éligible à une candidature à la présidence de la République du Cameroun. Qu’en 1996, il avait manipulé tout le monde et, par peur de voir le Cameroun revivre les années du maquis, tout le monde a privilégié la paix par rapport à la guerre en lui accordant deux mandats, qui ont pris fin ou prendront fin en 2011. Que ce n’était pas par peur d’un sacrifice, mais plutôt par amour de la paix pour un peuple aussi féroce que le nôtre que, cette fois-ci, malgré la manipulation de la constitution, malgré les tripatouillages au niveau des conditions des élections, ce peuple est prêt à tout donner pour le départ de ce dictateur. Plus important que le Cameroun n’appartient pas à  un « bunch » de vieillards aux cellules nerveuses détruites mais à  sa jeunesse marginalisée depuis plus de 28 ans… et que cette jeunesse enfin doit se lever comme un seul homme pour le faire partir et sauver ce pays meurtrie par plusieurs décennies de dictatures !
Ceci dit, Biya n’est pas éligible au Cameroun. Qu’il s’entête à se présenter illégalement aux prochaines élections présidentielles et on verra ! Nous l’avons dit aux partenaires camerounais de l’extérieur, comme les  sénateurs américains, ceux de l’Union Européenne, etc. Le 1er Octobre, je l’ai dit au président de l’Union Africaine, l’actuel président du Malawi à qui j’ai d’ailleurs remis une copie du livre de la Convention de Camdiac  du 10 Juillet 2010 à Washington. Nous ne voulons pas que l’une de ces instances vienne nous dire qu’elle n’était pas informée de ce qui se passera au Cameroun  si jamais ce Biya se présente aux prochaines élections, qu’on ne le leur avait pas dit. Car, les Camerounais ne se laisseront plus faire cette fois-ci. Voila notre message !

Vous voulez dire par là qu’au sortir de la rencontre de Bruxelles, l’opposition camerounaise aura suffisamment d'arme pour préparer les échéances futures ?

Bien sûr que oui. Car les échéances futures au Cameroun se feront sous de nouvelles bases, avec une démocratie vraiment « avancée », mais sans Biya. Vous voyez, nous à Camdiac ne sommes pas des politiciens et ne voulons aucun poste au Cameroun. Donc, nous voulons voir notre pays aussi bien gouverné. Ceux qui seront au pouvoir le seront avec le vote légitime du peuple Camerounais, sur des bases saines, bien préparées et huilées par le peuple lui-même. Pour ce faire, Biya doit partir, comme il a refusé de le faire pour son peuple. Cet homme est un monstre, je vous dis. Je ne comprends pas pourquoi les grandes puissances s’en prennent à un Mugabe, mais pas à un Biya !
La plus grande opposition à ce régime Biya devrait et je crois est la jeunesse Camerounaise. Comment  comprendre qu’en 2010 Biya va chercher un homme de presque 80 ans pour nommer comme son directeur général de la sécurité nationale ! N’est ce pas là une arme donnée à  cette jeunesse pour les échéances futures ?  Imaginons ceux qui ont 25 à 35 ans aujourd’hui prendre un autre 14 ans de Biya si jamais Dieu l’aime bien pour continuer à le garder en vie. Ils seront dans les 39-49 ans l’âge approximatif des actuels dirigeants des pays industrialisés comme l’Angleterre et les USA. La vraie opposition au Cameroun aujourd’hui est la jeunesse ceux avec qui nous allons beaucoup travailler à Bruxelles.

Comment depuis l'étranger, pensez-vous que Camdiac  peut influencer la vie politique du Cameroun ?

Nous le faisons déjà. Vous n’avez qu’à voir ce que nous subissons pour comprendre. Ils sont allés jusqu'à tirer sur ma résidence, détruire mon véhicule, contacter mon employeur et les membres de ma famille qui sont aussi bien en danger au Cameroun qu’à l’étranger etc. Les enquêtes sont en cours à cet effet.
Regardez comment ils se sont embrouillés à organiser vaille que vaille une convention parallèle de la diaspora à Yaoundé, dans l’espoir  d’éteindre les échos de notre Convention bien réussie de Washington. Savez vous que son premier ministre était ici pour résoudre l’un des problèmes crée par nous à la banque mondiale ? Nous savons ce donc il leur a été dit… Savez-vous pourquoi  c’est maintenant qu’ils se préparent pour célébrer le 6 Novembre ? Ils sont financièrement à genoux. Parce que nous les court-circuitons partout où ils vont pour demander de l’argent. Toute institution qui donnera l’argent à ces voyous en portera partagera la responsabilité des crimes de ce régime tyrannique. Oui, c’est ce que nous faisons et disons à travers le monde. Nous invitons toutes les organisations patriotiques camerounaises à travers le monde, tous les patriotes à se donner pour devoir de présenter le vrai visage du régime néocolonial de Paul Biya à tout partenaire présent ou futur du Cameroun.
A ce jour, nous avons lancé une vaste campagne à travers le monde. Partout où Biya, ainsi que ses ministres, iront, ils nous trouveront sur leur chemin. Nous camperons partout pour les ridiculiser à travers le monde. L’argent des contribuables qu’ils dilapident actuellement, sous forme de frais de missions exorbitants pour des équipes des fonctionnaires et d’agents de renseignement envoyés à travers le monde afin de soigner l’image de Biya auprès de la diaspora, cette même diaspora dont il a depuis des décennies méprisé les moindres appels au simple droit de vote, est voué à l’échec total. Car il ne pourra jamais contrer une diaspora déterminée à le combattre, même financièrement. Il oublie l’aide financière de la diaspora camerounaise est supérieure à toute aide de la coopération bilatérale et multilatérale que son gouvernement puisse recevoir.
Comme ils ont décidé rester au pouvoir, qu’ils le fassent donc là-bas sur place si les Camerounais de l’intérieur ainsi que leurs leaders politiques le leur laisse la chance. Car, à travers le monde, en plus de la force financière que la diaspora sera capable de mobiliser, nous avons aussi décidé de les suivre avec des banderoles, des œufs pourris, ainsi que les déchets fécaux, puisque nous n’avons pas d’armes pour en finir avec eux comme le peuple le souhaiterait. Croyez-moi, si nous en avions, nous les utiliserions sur eux. Je n’ai plus peur de le dire. Car nous autres de la diaspora, le Peuple camerounais avec, sommes à bout. Depuis qu’on nous a dit que Philémon Yang or whatever son nom était ici aux USA nous le cherchons !

Un mot sur la diaspora camerounaise ?

La Diaspora camerounaise, comme bien d’autres diasporas africaines, est enfin entrain de se réveiller. Je crois que c’est un début très prometteur. Contrairement à bien d’autres diasporas, la  diaspora camerounaise est un peu à l’image de ceux qui la gouvernent. C’est juste une question de temps. Car, nous sommes persuadés qu’elle changera. Car, il y a déjà beaucoup de bons signes de ce coté là. Nous sommes contraints de nous unir. Cela viendra avec le temps. Mais cette fois-ci, le ras-le-bol du peuple surtout de sa jeunesse qui n’a plus aucun espoir envers ce mauvais régime en place, définitivement ne va que nous  aider énormément.
Cette fois-ci nous sommes convaincus que Biya ainsi que sa clique partiront. Cette diaspora partout à travers le monde est déterminée même si les actions ne sont pas coordonnées et que nous ne sommes pas soudées. Que ceux qui y crois nous rejoignent dans la lutte chacun où il ou elle se trouve ; cette lute donc nous savons ne sera pas facile car, cet homme est prêt à mourir au pouvoir par tous les moyens et nous ne lui donnerions pas cette chance là cette fois-ci comme l’ont fait certains de nos ainés en 1992 avec le vol de la victoire des élections et aussi bien en 1996 avec leur soit disant tripartite.

Jean Bosco Tagne au récent forum de la diaspora camerounaise de Washington
Tagne:Camer.be
© Camer.be : Propos recueillis par Hugues SEUMO


04/09/2012
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