Barrage hydroélectrique de Memve’ele : DE L’ACTION PALPABLE ET NON LES… COMMENTAIRES

Barrage hydroélectrique de Memve’ele : DE L’ACTION PALPABLE ET NON LES… COMMENTAIRES

Cameroun - Barrage hydroélectrique de Memve’ele  : DE L’ACTION PALPABLE ET NON LES… COMMENTAIRESTrois phases-clé de la prise de parole du Président Paul Biya couronnent l’interprétation globale que l’on peut se faire de la cérémonie solennelle de la pose de la première pierre du futur barrage hydroélectrique de Memve’ele, le 15 juin 2012 dans la localité de Nyabizan. Une phase de phrases supplémentaires prononcées dans le même cadre, a eu lieu lors de l’interview accordée à la presse par le chef de l’Etat pour faire comprendre aux comploteurs que la priorité du septennat qui commence est au primat de l’action palpable, et non aux effluves incandescentes de la polémique. Ces quatre phases de phrases correspondent aux quatre séquences et résument, à mon avis, le contenu sémantique de la dernière sortie provinciale du Président de la République.

En portant mon analyse sur les dires et sur les non-dits du Président, je suis parvenu à une interprétation pragmatique de son action sociale. L’homme est resté constant dans l’usage habile de la litote et de l’allégorie comme mode d’expression publique et pudique, sans aucune confusion de priorité, et se limitant à l’essentiel : l’utile. Sans déroger à l’agréable esthétique de sa rhétorique mesurée et pondérée. A travers les trois phases des phrases du discours présidentiel prononcé à Nyabizan et de la phrase-clé énoncée au cours de l’interview subséquente, nous tentons de comprendre le sens connoté de Memve’ele, et d’interpréter les messages larvés contenus dans les phases séquentielles de la nouvelle politique du Renouveau.

La première se réduit à l’importance du courant électrique dans le monde moderne, autant que cette phase du discours présidentiel souligne l’importance et la nécessité du barrage qui se profile sur le site naturel et forestier de Memve’ele : « Au cours des dernières années, j’ai eu bien souvent l’occasion de vous dire que l’accès à l’énergie était un enjeu majeur pour notre pays. (…) Sans énergie en effet il ne peut y avoir de développement véritable. Il ne peut y avoir d’industrie. Il ne peut y avoir de transformation de nos matières premières agricoles ou minérales. Bref, il ne peut y avoir d’économie moderne… » Et Paul Biya sait de quoi il parle, au moment où le septennat actuel se met sur les rails de l’émergence, à l’orée de 2035. Oui ! Le Cameroun, fort de son important réseau hydrologique (le deuxième en Afrique, après la République Démocratique du Congo) exprime actuellement un besoin urgent d’exploiter son richissime potentiel naturel.

Aucune nation au monde ne se développe sans un solide tissu industriel, quelque soit le secteur d’activité. Nul n’ignore cet impératif. Pour mener à bien notre boum industriel claironné sous le chapiteau des Grandes Réalisations, il nous faut de l’énergie… beaucoup d’énergie électrique pour que nous nous assurions du décollage effectif de notre croissance économique dont l’objectif sous-jacent est qu’il atteigne deux chiffres d’ici 15 ans. Or, les interminables délestages s’arriment mal avec la vie moderne, le développement économique, et avec la boulimie du machinisme. Savez-vous, par exemple, que la méga société de fonte de l’aluminium d’Édéa fonctionne au rabais parce que le barrage de la même ville qui lui fournit habituellement ¾ de sa production dépanne le réseau national ? Savez-vous que le Port en eau profonde de Kribi qui se met progressivement en place pour un coût de 282 milliards de FCFA, a besoin de Memve’ele pour devenir l’un des plus grands ports du monde ?

Savez-vous que les projets extractifs sont gourmands en énergie électrique, à l’instar des gisements de fer de Mballam dont le projet d’investissement est de l’ordre de 7 milliards de dollars, autant que le site d’extraction de diamant de Mobilong  dans la Région de l’Est ? L’importance du barrage de Memve’ele n’est donc plus à démontrer. Pas plus que la pose symbolique de la première pierre sous la truelle énergique du Président Paul Biya. Memve’ele passe du rêve à la réalité, à la grande satisfaction du peuple camerounais tout entier. Cette cérémonie très courue brillait à juste titre par la présence du Gouvernement, une délégation du Parlement, les membres du corps diplomatique, les élites et natifs du Sud. Une grande fête en somme, au cours de laquelle la modernité du chantier qui voit le jour s’accouple avec la témérité des artifices traditionnels blindant pour l’éternité, la solidité d’une œuvre qui sera utile aux contemporains de son promoteur, M. Paul Biya, et à la postérité…

Un coup de frein dans l’accélérateur
La deuxième phase des phrases à retenir comme un instant majeur du discours du chef de l’Etat porte un constat malheureux ; un détail que peu d’auditeurs ont remarqué : le sabotage des projets structurants par des mains malhabiles, vénales, hypocrites, fourbes et bénévolement malveillantes : « J’ai aussi souvent déploré que les projets de cet ordre que nous avions étudiés et mis au point n’aient pu voir le jour. J’en ai mesuré les conséquences… ». Une fois de plus, Paul Biya sait de qui il parle. Et de quoi il parle… Les Camerounais identifiés comme les principaux destinataires référentiels de ce message codé savent eux-aussi pertinemment pourquoi le Président en parle… maintenant. Par ces temps troubles où la confusion et la délation cheminent ensemble, à l’effet de nuire et de ternir l’image du chef de l’Etat, quitte à saboter les projets et de freiner les avancées du développement du Cameroun… le ver est manifestement dans le fruit.

Avec une telle adversité incubée de l’intérieur, qui s’étonnerait encore que les projets profitables à tous les Camerounais meurent dans les tiroirs, et que notre pays devienne le miroir aux alouettes ? Pourquoi ne pas dire ici, pour le condamner, que certains compatriotes passent le clair de leur temps à dénigrer le Cameroun à l’extérieur sous le prétexte que Biya must go ! D’autres antipatriotes préfèrent que des investissements étrangers ne profitent pas aux camerounais tant que Paul Biya est au pouvoir… D’où l’inertie savamment entretenue. D’où le piétinement des projets, parce que les responsables en charge des études ne trouvent pas leurs comptes personnels… C’est çà qu’ils mangent ? Comment s’étonner de ce que les investissements publics tarissent au profit des enrichissements privés et puérilement illicites ?

Comment comprendre l’attitude dommageable des taupes tapis dans l’ombre et dont l’activité principale consiste à sevrer les Camerounais des retombées des projets bénéfiques à la collectivité, à cause des ambitions politiciennes ? Les conséquences sont déplorables ainsi que l’a précisé le Président Paul Biya à Nyabizan : « Le déficit d’énergie a lourdement pénalisé notre secteur industriel, mais aussi notre secteur tertiaire très  dépendant de la fourniture d’électricité. La pénurie d’électricité a eu également pour conséquence de rendre insupportable la vie quotidienne d’une grande partie de notre population. Mais les délestages, parfois prolongés, ont également perturbé le fonctionnement de l’administration, des services sociaux, tels que les hôpitaux, et même des organismes de sécurité. Quand ils n’ont pas provoqué des pertes en vies humaines et des dégâts matériels… »

La troisième phase des phrases prononcées par le chef de l’Etat sur le site de Nyabizan porte sur un message d’optimisme, de réalisme et d’espoir. « Certes, dit-il, les interruptions de courant électrique n’ont hélas pas disparu mais l’espoir apparaît enfin de doter notre pays d’une fourniture d’énergie à la mesure de ses besoins. En attendant d’équiper  la plupart de  nos cours d’eau d’infrastructures hydro-électriques – la meilleure solution parce que pérenne et moins coûteuse à long terme – nous avons eu recours aux centrales thermiques qui ont permis de répondre partiellement aux besoins les plus urgents. Aujourd’hui, c’est une nouvelle phase de notre développement hydro-électrique qui commence ou plutôt qui recommence, car je n’oublie pas l’apport inestimable des centrales d’Edéa, de Song-Loulou et de Lagdo. (…) J’avais annoncé dans mon message à la Nation, le 31 décembre dernier, que nous poserions  prochainement la première pierre de l’aménagement hydro-électrique de Memve’ele. Eh bien, nous y voici effectivement ! »

Le temps est aux actes et non au verbiage

Memve’ele est non seulement une réalité palpable, mais, surtout, le début effectif d’une chaine de chantiers qu’énumère le chef de l’Etat, la maitre d’ouvrages : « Dans  quelques années, on pourra voir ici se dresser un barrage alimentant une centrale d’environ 200 mégawatts, qui permettra de renforcer en énergie le réseau interconnecté-sud et  d’approvisionner le futur complexe industriel et portuaire de Kribi, la région du Sud et peut-être nos voisins, s’ils en expriment le désir. Il va de soi que l’on peut également en attendre des retombées en  matière d’emploi, d’infrastructures de communications (par exemple le bitumage de la route jusqu’à Nyabizan) et de développement de l’économie locale. (…) Dans les prochains mois, les travaux de construction des barrages et des centrales de Lom Pangar et de Mekin seront lancés, tandis que les études complémentaires pour les barrages hydro-électriques de Warak et  de  Mentchum seront entreprises.  Ceci en attendant la réalisation complète de l’aménagement hydro-électrique de la Sanaga ».

Comme on peut le constater, la pose de cette première pierre marque le début effectif des travaux de construction du barrage hydroélectrique de Memve’ele sur le lit escarpé du fleuve Ntem. Cet ouvrage gigantesque qui sera bientôt visible au cœur de la forêt vierge de Nyabizan constitue par sa grandeur, l’une des icones frétillantes des projets structurants annoncés il y a quelques mois par le chef de l’Etat, lorsqu’il inaugurait le septennat des Grandes Réalisations. C’est un atout majeur indéniable, tant c’est à la faveur des chantiers annoncés au cours de sa campagne électorale que le Président Paul Biya a été largement plébiscité avec un score de 77,78 % des suffrages exprimés en sa faveur. Chose promise, chose due, le barrage qui rentre en chantier consolide les promesses et le champ d’action du chef de l’Etat.

Avec le barrage de Memve’ele, « les Grandes Réalisations » sont effectives. Ledit barrage permettra d’accroitre les disponibilités énergétiques du Cameroun et de dépanner les pays voisins comme le Gabon et la Guinée équatoriale qui connaissent de graves déficits énergétiques et des coupures récurrentes du courant électrique dans les villes que sont Bata et Libreville. L’objectif définit par le Président de la République est d’accroître la production énergétique au Cameroun. Autrement dit, passer de la production actuelle de 974 à 3000 mégawatts d’ici l’horizon 2020. C’est désormais possible avec les prochaines rentrées en fonctions des autres barrages sus-évoqués, en sus de la Centrale à gaz de Kribi. Toutes choses  qui font dire au Président Paul Biya, sûr de son fait, que « la politique des Grandes réalisations se met progressivement en mouvement. Il  s’agit aujourd’hui de l’énergie. Demain, c’est le secteur minier qui s’animera. Et puis, l’agriculture qui fera sa révolution silencieuse. Les autres secteurs suivront. Notre économie sera alors sur la voie de l’émergence. »

La quatrième et dernière séquence expressive de Paul Biya à Memve’ele s’est produite à l’achèvement de la découverte de la maquette du barrage. Le sujet peut paraitre hors contexte, tant il porte sur la néo aventure épistolaire d’un ancien ministre d’Etat en détention préventive pour des présomptions de détournements de deniers publics. Paul Biya qui remontant dans sa limousine fit la politesse à la presse d’en faire un non-événement :« La justice est indépendante. On la laisse agir et les résultats qui en sortiront, nous les accepterons. D’autre part, je n’ai pas à commenter les commentaires. ». Voilà qui restitue la prééminence des priorités de l’action présidentielle, du reste dépoussiérée de subterfuges, d’amalgames sensationnistes et de verbiages inutiles. Le temps de l’action ne s’encombre pas de jérémiades subjectivistes pour un nouveau  Cameroun qui se dessine dorénavant comme un grand producteur et un puissant exportateur du courant électrique. Les grandes réalisations sont en marche. Au Président Paul Biya d’égrener, rasséréné : « Et ceci n’est qu’un début… Le meilleur est à venir.»

© Correspondance de : M. Haman Pitoa à Maroua


25/06/2012
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