Barrage de Lom Pangar: enième report de la date de démarrage des travaux

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Barrage de Lom Pangar: enième report de la date de démarrage des travaux
(journal du cameroun 24/12/2010)


Entre-temps, les autres projets y rattachés, Nachtigal, Songmbengue, Rio Tinto ALCAN, etc. sont bloqués

Aucune explication sur les mobiles du renvoi

Les populations de Lom Pangar doivent encore s’armer de patience. Et attendre. La cérémonie de pose de la première pierre du barrage de retenue dans cette localité située à 80 KM environ de Bertoua, la capitale régionale de l’Est, n’a plus eu lieu le 21 décembre 2010. Pourtant, cette date était présentée comme la bonne, surtout que le Chef de l’Etat, Paul Biya, d’après les informations concordantes, devrait personnellement gérer ce rituel. C’est le directeur général d’Electricity development corporation (EDC) qui a donné toutes les assurances. Invité par le Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM) le 5 novembre 2010 pour présenter l’état des lieux des grands projets énergétiques, Théodore Nsangou a insisté sur cette date.

Au regard des avancées notées dans la phase des préalables, a relevé l’ancien sous-directeur de l’entreprise spécialisée dans la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique au Cameroun, AES SONEL. Finalement, rien de tel n’a eu lieu. Et personne ne donne d’explications jusqu’ici. Le ministère de l’énergie et de l’eau (Minee) qui a participé à cet échange avec le patronat via son sous-directeur du contrôle des activités de transport et de distribution est muet. Tout comme EDC qui est le maitre d’œuvre de ce grand projet. Rien à se mettre donc sous la dent pour l’instant au sujet de ce report sine die. Un de trop selon le patronat. Car, avant le 21 décembre, relèvent quelques membres du GICAM, EDC avait déjà avancé la date du 20 décembre 2010.

Au moins trois dates manquées en l’espace de neuf mois

Longtemps avant, Théodore Nsangou avait déjà effectué au moins deux sorties publiques où il donnait à chaque fois une date pour la cérémonie de pose de la première pierre. La plus médiatisée est celle de Bertoua, en mars 2010. En effet, ce jour-là, au cours d’une réunion d’information, en présence du gouverneur de la région de l'Est, Adolphe Lele Lafrique et de tout le staff administratif de la ville, le DG d’EDC a indiqué que la pose de la première pierre du barrage de retenue d'eau de Lom-Pangar devrait avoir lieu en novembre 2010.

Après avoir fait un exposé flatteur qui présentait l’état d’avancement des préparatifs. Malheureusement, ce rendez-vous n’a pas eu lieu. C’est donc la énième fois que la cérémonie de pose de la première pierre de cet ouvrage avorte. Au moins trois dates manquées en l’espace de neuf mois. Et entre-temps, les projets qui dépendent essentiellement de ce barrage sont aussi bloqués.

Il s’agit du barrage de Nachtigal, Songmbengue et des grands projet Rio Tinto ALCAN, l’actionnaire majoritaire d’Aluminium du Cameroun (ALUCAM) qui compte sur ce projet pour doubler sa capacité de production. Le retard accusé est de plus en plus inquiétant. Ce projet de barrage de retenue est situé précisément dans le département du Lom et Djerem, sur le bassin de la Sanaga, à quatre km environ en aval de la confluence des rivières Lom et Pangar. Il comprend plusieurs aspects. D’abord d’un barrage réservoir qui vise à apporter des éléments de réponse opérationnels au déficit chronique d’eau dans la Sanaga pendant la saison sèche.

Concrètement, le projet d’aménagement hydroélectrique vise à la constitution d’une retenue de régulation de la Sanaga en vue de saturer les capacités installées à Songloulou et Edéa. Il est envisagé une augmentation de 320 m3/s du débit d’étiage, une puissance garantie supplémentaire de 168 Mw et une production supplémentaire de 848 GWH/an. Le projet prévoit ensuite la construction d’une usine de 51 mégawatts (MW) au pied du barrage. Des mesures d’accompagnement sont envisagées afin de prévenir, minimiser ou compenser les effets négatifs ou perturbateurs de l’aménagement sur l’environnement, le tissu socio-économique local, les infrastructures existantes, le patrimoine culturel régional, etc.

Projet le plus important du DCSE

D’après le MINEE, Lom Pangar est le projet le plus important du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DCSE) et c’est un projet structurant qui conditionne tous les autres projets structurants. En effet, apprend-on, l’échec de Lom Pangar sera synonyme de l’échec des grands projets du gouvernement dans l’ensemble. Tout comme tout retard accusé dans la réalisation dudit ouvrage va fausser les projections de l’Etat qui compte doubler la production énergétique à l’horizon 2015 et la tripler à l’horizon 2025.

Bien plus, le projet Lom Pangar se présente comme étant le déclencheur de la croissance au Cameroun. Parmi ses aspects positifs, on cite l’amélioration du bien-être des populations, l’accès facile à l’électricité, la baisse des tarifs d’électricité, la production de l’hydroélectricité pour la région de l’Est qui, jusqu’ici se contente du thermique, la création de milliers d’emplois. Pour l’instant, informe EDC, seuls les travaux connexes avancent. Il s’agit principalement des travaux de la cité du barrage et de la construction du tronçon Deng-Deng.

Le 5 novembre 2010, Théodore Nsangou a affirmé que les premiers étaient réalisés à hauteur de 40% et seront achevés d’ici janvier 2011 et que les seconds démarrés le 4 septembre 2010 avançaient sereinement. En tout cas, l’évolution en accordéon de ce projet ne va pas permettre de respecter les dernières projections, faisant état de la mise en eau du barrage en juillet 2013. Sauf miracle bien sûr.


Par Hervé Endong, camereco.com - 23/12/2010


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24/12/2010
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