Ayos-Bonis: Amadou Ali annonce une enquête contre Messengue Avom

YAOUNDE - 25 Novembre 2011
© Georges Alain Boyomo avec Pascal Dibamou | Mutations

Le vice premier ministre affirme que le président de la République a instruit les magistrats par rapport au cas du ministre des travaux publics; D’après le garde des sceaux, la directive présidentielle concerne toutes les autres personnalités citées par le rapport de la Conac

Ayos-Bonis: Amadou Ali annonce une enquête contre Messengue Avom

Le vice-Premier ministre est intervenu hier en plénière à l’Assemblée nationale. Le rapport de la Commission nationale anti-corruption (Conac), mettant en cause Bernard Messengue Avom, a alimenté hier les échanges entre le vice-Premier ministre et les députés. Le président de la République a déjà saisi la justice pour mener des enquêtes sur les personnes concernées par le rapport de la Conac.

Le rapport de la Commission nationale anti-corruption (Conac), mettant notamment en cause le ministre des Travaux publics (Mintp), Bernard Messengue Avom, a alimenté hier les échanges entre le vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Amadou Ali et les députés à l’occasion de la plénière d’adoption de la loi autorisant le président de la République à ratifier la convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption. A la question du député du département de l’Océan, Martin Oyono de savoir pourquoi des dysfonctionnements se dégagent du dernier rapport de la Conac, notamment le fait que ce rapport ait jeté des personnalités de la place à la vindicte populaire, le ministre de la Justice s’est voulu sentencieux : «le décret créant la Conac fixe le rôle est les missions de cette structure dans un certain nombre d’articles (…)

Les articles 23 et 24 de l’organigramme de la Conac indiquent que la Conac peut rendre public et que le chef de l’Etat peut saisir la justice pour l’ouverture d’une enquête. Il est tout à fait normal qu’après la publication d’un tel document que des réactions fusent, le contraire nous aurait en tout cas surpris.

D’ailleurs, le président de la République a déjà saisi la justice pour mener des enquêtes sur les personnes concernées par le rapport de la Conac. Dans cette affaire, chaque institution joue son rôle. Seule la justice peut dire que telle ou telle personne impliquée est reconnue d’acte de corruption. A la fin de notre enquête, nous allons informer la Conac. Lorsque les magistrats travaillent, ils ne font pas de bruit».

Autre question de député: «Pourquoi Cameroon tribune a publié le communiqué du ministre des Travaux publics portant sur l’appel à manifestation d’intérêt pour la conduite d’un audit international relativement aux travaux sur la route Ayos-Bonis? Est-ce que cet audit ne met pas en cause la légitimité de la Conac? Qui va financer cet audit? Pourquoi l’Etat ne renforce-t-il pas le pouvoir de la Conac?». Réponse du vice-Pm: «ce dossier fait l’objet d’une enquête. Je vous rappelle que ce dossier concernant la route Ayos-Bonis a été suivi par plusieurs ministres. Ce n’est pas nécessairement le ministre en poste qui est mis en cause. Mais les responsabilités des uns et des autres seront connues à l’issue de l’enquête conduite par les magistrats. Les mis en cause auront l’occasion de venir se défendre lors des audiences publiques. Vous êtes sans ignorer qu’en matière d’enquête, les auditions sont tenues secrètes. Même si les avocats qui assistent aux audiences les rendent publiques».

Par ailleurs, le député Nkodo Dang a révélé au Minjustice, qu’il est impérieux d’augmenter les salaires des fonctionnaires, estimant que «les fonctionnaires sont mal payés, raison pour laquelle ils sont parfois obligés de voler, car plus on gagne, moins on vole». Réponse du vice-Pm: «Ce n’est pas le niveau de salaire qui fait du fonctionnaire un honnête homme. Les gens qui gagnent plus dans les entreprises qui payent de gros salaires sont souvent les plus corrompus, puisque le pourcentage des sommes détournées est comparable à leur niveau de salaire. Cela ne veut pas pour autant dire que ceux qui volent peu ne sont pas punis, et je suis rigoureux à ce niveau. En ce qui concerne l’augmentation des salaires, au fur et à mesure qu’un Etat gagne de l’argent, il peut augmenter les salaires, mais je dois dire que cela ne relève pas de nos prérogatives», a affirmé Amadou Ali.

Le projet de loi autorisant le chef de l’Etat a ratifier la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption a été adoptée hier au même titre que la loi portant loi de règlement de l’exercice budgétaire 2010 et la loi régissant le secteur de l’électricité au Cameroun.



27/11/2011
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