Au Port de Douala: Dayas Mounoumè débarqué, les employés jubilent!

DOUALA - 28 Mars 2012
© Jacques Willy NTOUAL | Le Messager

C'est une ambiance de fête qui prévalait hier mardi, 27 mars 2012 au siège de cette entreprise parapublique à Douala suite à l'annonce du limogeage de l'ancien directeur général remplacé par l'initiateur de la prime trimestrielle supprimée par le partant.

«Nous avons pleuré à son départ, nous jubilons à son retour!» C'est l'exclamation d'une cadre des Ressources humaines hier mardi, 27 courant alors qu'elle attendait l'ascenseur. Une attitude qui illustre à suffire l'effervescence qui s'est emparée des employés du Port autonome de Douala, Pad, à l'annonce du départ de Dayas Mounoumè à la tête de cette entreprise d'Etat depuis le 29 janvier 2008. Dès la cour, le visiteur est frappé par une forte mobilisation des employés du Pad qui se congratulent, lancent des quolibets à l'encontre du partant et des cris de victoire pour le retour à la maison du nouveau. Non loin, une huitaine de gendarmes veillent. Mais il n'y a pas de débordement pour une intervention musclée, l'ambiance est à la fête. André, un portuaire rencontré se lâche: «C'est tout ce que nous attendions. C'est une victoire pour l'ensemble des portuaires qui ont broyé du noir tout au long du passage de Dayas Mounoumè à la tête du port. Il a supprimé tous nos avantages au bénéfice d'une minorité. Vous comprenez mon émotion.» lorsqu'André parle des «avantages», il évoque subrepticement la fameuse prime trimestrielle que l'ancien Dg a proscrite dès son arrivée aux affaires.

On comprend mieux son émotion quand on sait que cette prime qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive, est l'émanation de celui-là même qui a été désigné hier par le conseil d'administration pour remplacer Dayas Mounoumè. Emmanuel Etoundi Oyono. Pour un cadre de la direction de la communication et de la coopération, qui a requis l'anonymat, cette (nouvelle) nomination de l'ancien directeur général de la Maetur est un cinglant désaveu pour ceux qui trouvaient que l'institution de cette prime était inopportune. «Au-delà des contingences sociales et professionnelles, a-t-il indiqué, le fait que l'ancien Dg revienne est un indicateur fort et prospère pour les personnels et fait mentir ceux qui ont brandi la thèse des caisses vides pour ne pas payer la prime.» A en croire notre source, cette dernière visait à arrimer le standing de traitement des portuaires aux standards internationaux. Poursuivant, il donne sa lecture de ce changement inédit (un Dg remplacé par celui qui lui a passé le témoin): «Le retour de Etoundi Oyono démontre que son bilan n'était pas aussi mauvais. Mieux encore, sa bataille pour une gestion rationnelle des travaux du chenal qui coûtent des milliards au contribuable camerounais, est tout aussi légitime et encouragée en haut lieu.»


Les attentes de ses collaborateurs

Même son de cloche chez les syndicalistes. Le président du Syndicat national des employés des ports du Cameroun, Djoumessi Benjamin, malgré une retenue qui dissimule mal sa joie, voire sa victoire, n'en est pas moins heureux de l'issue de cette bataille (professionnelle) qui l'a opposé à l'ancien exécutif du Pad. «Mes remerciements, a-t-il confié à la presse, vont d'abord au chef de l'Etat qui a su trouver une solution au mal des portuaires. Nous sommes heureux que celui qui vient a déjà fait ses preuves qui parlent pour lui. On a enlevé ceux qui -ne voulaient pas entendre les cris des Camerounais pour mettre celui qui a une vision sociale du management. Nous en sommes reconnaissants.»

Reste que celui qui (re) prend les rênes du Port autonome de Douala dès ce jour à Douala, est un administrateur civil principal rompu à la tâche et qui a su laisser bonne impression partout où il est passé. Par conséquent, il n'ignore par ce qui l'attend et les attentes de ses collaborateurs ainsi que de sa hiérarchie.




28/03/2012
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