Assemblee Nationale - Questions orales: Patricia Ndam Njoya déroute Issa Tchiroma

YAOUNDÉ - 02 avril 2012
© Le Jour

La députée de l'Udc a interrogé le Mincom sur les états généraux de la communication.


Patricia Ndam Njoya
Photo: © Archives
Les questions orales des députés au gouvernement ont eu lieu vendredi dernier à l'Assemblée nationale. Le premier ministre Philemon Yang, accompagné d'une dizaine de collègues, s’est prêté à cet exercice bien convenu… Beaucoup de députés sont venus avec des journaux qu'ils lisaient pendant les réponses des ministres quand ils ne tenaient pas la conversation en s'esclaffant.

Cela promettait une soirée terne jusqu’à 17h quand le président de l'Assemblée nationale (Pan) a appelé au perchoir Patricia Tomaino Ndam Njoya. Elle avait une question à poser au ministre de la Communication.

L'élue de l'Udc, sanglée dans un ensemble tailleur pantalon gris pétrole de bonne facture, s'est installée au pupitre. Seulement, au lieu de se contenter de lire la question telle qu'elle dit l'avoir formulée «depuis la session de novembre 2011», elle a profité de cette occasion pour exprimer d'autres préoccupations.


Désuet

Elle a commencé par planter le décor, en parlant d'une presse qui figure au «129ème rang sur 175 au classement mondial de la liberté de la presse», puis a posé des questions «convenables»: à quand la date des états généraux de la communication ? N’est-ce pas une priorité ? Qui est journaliste? Qui a droit à la carte de presse? Qui l’attribue? Quels sont les droits et obligations afférant à cette dernière? Et elle constate aussi que l'aide publique à la presse privée est insignifiante.

Le Pan, absorbé par la lecture d'un dossier, a sursauté quand elle a abordé la question de la dépénalisation des délits de presse. Djibril Cavaye Yéguié, s'est rué sur son marteau quand la députée Udc a commencé a interroger le Mincom sur la tournée qu'il a effectué avant l'élection présidentielle dans des rédactions. «Tous les Camerounais ont vu le ministre de la Communication faire le tour des médias privés. Avait-il une mallette fournie de FCfa?»

Le Pan a martelé fébrilement sa table pour interrompre l’élue: «Contentez-vous de poser la question, telle que vous l'avez envoyée au Mincom», a-t-il ordonné. Après un grand soupir, la députée a enrobé un peu la question et est repartie de plus belle dans une direction où elle n'était pas attendue. Le Pan rejoue du marteau et demande au Mincom de répondre à la question qu'on lui a envoyée.


Autoritaire

Pour autant, l'élue congédiée ne quitte pas l'estrade. Ignorant le Mincom armé de sa chemise dans laquelle il avait sa réponse, elle tente une autre percée interrompue par un Pan plus autoritaire que jamais: «Veuillez regagner votre place et la question ne sera pas consignée sur procès verbal», a-t-il intimé. Des lazzis des autres députés ont répondu à cette sortie du Pan en même temps qu'ils accompagnaient la députée P. T. Ndam Njoya qui, très digne, est sortie de la salle. Elle a fustigé «un règlement intérieur désuet».


Le Mincom, pour sa part, a lu sa réponse avant de sortir en trombe de la salle. Il a dit aux journalistes qui l'attendaient à la porte que toutes les questions que P. T. Ndam Njoya a soulevées seront approfondies lors des états généraux de la communication qui auront lieu «dans deux ou trois mois», selon Issa Tchiroma Bakary.




02/04/2012
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