Assemblée Nationale : Nkuété sauve Cavage Yéguié Djibril

Yaoundé, 25 mars 2013
© Nelson Ze Evina | Le Soir

Jean Nkuété a ferraillé pour le maintien du PAN. Le Secrétaire Général du Comité central du RDPC aurait intercédé auprès du Président National et Chef de l'Etat pour la reconduction de Cavaye Yéguié Djibril au perchoir, jusqu'à la fin de la mandature.

Les carottes pour son départ à la tête de l'hémicycle étaient pourtant déjà cuites, après l'échec de son investiture aux sénatoriales, suite à l'arbitrage de Paul Biya lequel, avait biffé toutes les candidatures des députés à la conquête de la Haute Chambre. Le Président de l'Assemblée Nationale figure en pôle position des recalés de la compétition pour la première cuvée de sénateurs camerounais.

Dans son sillage, de nombreux autres parlementaires voulaient claquer la porte de la Chambre Basse pour mettre Paul Biya en minorité à l'Assemblée Nationale avant la fin de la mandature. La posture ambiguë de ce député de Mayo Sava depuis les années 70, suscitait déjà de vives polémiques dans l'auguste chambre. Les députés en avaient déjà ras-le-bol de sa longévité au poste de PAN. En effet, il est sujet à des intrigues et railleries dans les couloirs du Palais de Verre de Ngoa-Ekelle à la suite de sa défection. Cavaye espérait par sa sortie pour le Sénat, rattraper le gap pour le combler. Bien qu'ayant pris le soin de préparer sa retraite en coupe réglée avec des textes taillés à sa juste mesure, le reléguant à la deuxième personnalité de l'Etat est venu tout gâcher dans ses calculs politiques. Car selon le statut minutieusement chapeauté par l'actuel PAN en ce qui concerne le traitement salarial et autres avantages du PAN à la retraite mieux vaudrait encore se contenter du statut de retraité que celui de PAN en activité.

Sa longévité polluait, ulcérait et donnait déjà des vertiges aux parlementaires. Ses velléités pour le moins abjectes de mener l'Assemblée Nationale en bateau en frappant à la porte du sénat, sont à l'origine de la surchauffe. Laquelle, s'est très vite cristallisée en affrontements guerriers avec le sommet du parti proche du pouvoir, majoritaire à l'Assemblée Nationale. La loyauté et la fidélité à Paul Biya jouant aux abonnés absents, le très Honorable Cavaye vient d'effectuer une reculade énorme pour un homme politique de sa carrure. Ce vétéran des rouages du régime et des lois de la République, n'aurait certainement voulu quitter le Parlement sans surtout nourrir l'intention de poignarder Paul Biya dans le dos. Le PAN serait devenu un fardeau encombrant pour le RDPC. Accusé de transfuge par l'opinion, il ne lui était plus possible de continuer à occuper le perchoir. Les observateurs de la scène politique, que ce soit dans les salons huppés ou dans les chaumières, n'hésitent pas de le taxer de perfide, félon et de pouvoiriste. A cela, s'ajoutent l'impopularité, la sclérose et la sénilité pathologiques dans lesquelles patauge l'actuel PAN. Jean Nkuété vient une fois de plus poser un acte d'extrême importance pour préserver la crédibilité et l'harmonie dans le RDPC, en bataillant dur pour différer de quelques mois, la chute avec fracas que Paul Biya aurait réservé à Cavaye ces derniers temps. Pour preuve, le SG du Comité central du RDPC tient toujours le gouvernail, malgré la zone de turbulences que traverse le parti au pouvoir. Il est allé même jusqu’à gérer les cas les plus désespérés. Qui l'eût cru, Jean Nkuété porter le plaidoyer auprès du prince d'Etoudi en vue d'accorder des circonstances atténuantes à Cavaye ! Lui qui avait été à l'origine de la brouille avec l'actuel SG du Comité central, vice- PM et Ministre de l'Agriculture en son temps au sujet de la prétendue mauvaise gestion de la SODECOTON par lya Mohamed. Ce grossier mensonge a été soulevé par Cavaye pour enfoncer le DG de cette agro-industrie. Allégations balayées du revers de la main par la tutelle qui a rétorqué pour confondre le PAN en arguant que la SODECOTON jouit d'une excellente santé économique. Aujourd'hui, c'est Cavaye qui doit à Jean Nkuété, ses derniers jours à la tête du Parlement au nom de la tolérance. Laquelle, demeure l'une des vertus cardinales des meneurs d'hommes dans un contexte de démocratie apaisée comme celui du Cameroun.


26/03/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres