Assemblée nationale: La dynastie Cavaye s'installe

Yaoundé, 29 Juillet 2013
© MOT NNAM | L'Anecdote

Les dernières nominations survenues la semaine dernière à l'hémicycle de verre de Ngoa Ekellé consacrent l'essentiel des pouvoirs entre les mains d'Ali Bappa, le fils du Président de l'Assemblée nationale.

Ça bouillonne véritablement dans les entrailles de la Chambre Basse du parlement depuis la publication des derniers mouvements du personnel ici. Incertain de sa reconduction au poste de Président de l'Assemblée nationale, le Député du Mayo Sava s'est lancé dans une course de positionnement des membres de sa famille, de leurs proches ainsi que de tous ceux qui ont opté de lui faire allégeance depuis sa dernière forfaiture à l'investiture pour le Sénat.


Chasse aux chrétiens

Dans cet élan autocratique aux relents des empires moyenâgeux, tous les chrétiens du Nord vont être mis à l'écart à tous les niveaux des processus décisionnels de l'Assemblée nationale au profit des musulmans. Bien plus le dernier chrétien en poste ici et qui officiait à la tête de la Direction de l'information documentaire (le garage comme on l'appelle ici) a été démis de ses fonctions au profit de Monsieur Ali Garga, un autre musulman. L'acte du PAN faisant ainsi dire à ses détracteurs que l'islamisation des employés prétendants à des postes de responsabilité est la condition sine qua none pour leur accession dans la cours royale du Prince de l'hémicycle.

Même si près de 70% du personnel de l'Assemblée nationale est originaire du grand Nord, reste que ici ce sont les chrétiens qui sont pourchassés. Écartés de tout poste de responsabilité et discriminés lors de la distribution des avantages de services et autres primes.


Héritier au trône

L'ex sous-directeur à la Direction de l'information documentaire et non moins fruit des amours de Cavaye Yéguié Djibril serait celui qui contrôlerait l'Assemblée nationale aujourd'hui. Au propre comme au figuré. A preuve, du temps de son magistère comme sous-directeur à la DID, aura été le seul à avoir tous les avantages dus aux Directeurs: véhicule de service, téléphone, carburant, secrétaire... Même si déplore notre source, ce diplômé de l'Enam n'a jamais daigné occuper le bureau qui lui avait été attribué.

Bien au-delà, Cavaye Yéguié Djibril aurait d'ailleurs permit à son fils de «reformer» un véhicule de l'Assemblée nationale. Une Peugeot 207 selon notre informateur et qui sera finalement revendu à une proche du fils à papa qui n'est ni plus ni moins que la fille de l'agent comptable de l'hémicycle. Ce qui a contribué à frustrer d'avantage les cadres du parle-ment, chrétiens et musulmans confondus de qualifier ce mode de fonctionnement «de médiéval et de dictatorial dans le but de confisquer l'Assemblée».

A Cavaye, on accuse aussi le délit d'initié. La rédaction de votre journal à justement appris que le Pan accorderait la plus part des marchés juteux à son fils et aux siens à travers des établissements parfois fictifs dont les revenus seraient partagés entre le Pan et sa progéniture la plus aimée. En témoigne d'ailleurs les récents éclats de voix dans la dynastie Cavaye entre les autres enfants près d'une quarantaine et Ali Bappa.


Le coup de grâce

Depuis quelques jours, le Pan a fait de son fils le patron de la Direction des Affaires communes de l'Assemblée nationale. Sorte d'alfa et d'oméga dans l'organigramme de la Chambre. Trait d'union entre le bureau et les directions parallèles. Autrement dit, plus aucun directeur n'ira «au ciel» sans passer par le fils Cavaye. Chargé de mission, il hérite ainsi d'un poste qui statutairement est au-dessus des directeurs. Un poste qui jusqu'alors n'aura été occupé que par des personnes d'un âge avancé eut égard à la qualité des dossiers à traiter ici. Pascal Dikamba, un autre «adolescent» professionnel et fils de Bruno Ahanda un proche de Cavaye est propulsé comme chargé de mission à la DLAL.


Colère de personnel

Fort de tout ceci, le personnel a entrepris de rédiger un mémorandum au Chef de l’État en dénonciation de cette prise en otage de l'Assemblée par un clan. Tout droit de grève leur étant interdit, le personnel sous tension est au bord d'une crise de nerfs. D'aucuns ne souhaitant plus que le rejet et le remplace¬ment du Pan à la tête de l'institution. Sa gestion étant désormais sujette à critique et controverse.



30/07/2013
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