Assemblée Nationale: Ambassa Zang négocie son retour au Cameroun

Yaoundé, 31 Janvier 2013
© Jean Marie Biongolo | L'Avocat

A coups d'encensoir au régime de Yaoundé, exilé au Canada depuis 2009, le député de la Mefou et Afamba veut s'enticher du Président Biya pour regagner ses pénates.

C’est en juillet 2009 que sorti du pays, dit-on, pour les raisons de santé, l'ancien Ministre des Travaux publics n'a plus foulé son sol. En fait, le député Rdpc de la Mefou et Afamba avait saisi cette occasion pout s'exiler afin d'échapper au passage sous des fourches caudines de la justice, ce d'autant que les vérificateurs du Conseil supérieur de l'Etat avaient porté à sa charge plusieurs accusations. Il s'agissait entre autres: des détournements faits sur les opérations de réhabilitation des ponts du Wouri et d'Ebebda financées respectivement par l'AFD (France) et la KFR (RFA). L'ancien membre du gouvernement bat en brèche ces accusations qu'il qualifie de «malveillantes». A cet effet, il soutient avoir agi uniquement dans l'intérêt supérieur du pays. Pour se justifier il déclare concernant le pont d'Ebebda: «les paiements concernés ont été faits en septembre 2005 alors que je suis sorti du gouvernement le 08 décembre 2004; le bailleur de fonds allemand (KFW), lequel a procédé lui-même auxdits paiements affirme avoir obtenu le remboursement des sommes en cause auprès des banques qui s'étaient portées caution du groupement UDECTO/ETIC» Quant au pont du Wouri, Dieudonné Ambassa Zang pour sa défense parle du «recours à la procédure de gré à gré autorisée par le Premier Ministre (Autorité des marchés publics) en parfaite conformité avec la réglementation des marchés publics et en accord avec l'Agence française de développement, sur la proposition de la commission de passation des marchés compétente. Le Ministre des Marchés publics, maître d'ouvrage n'a jamais été partie prenante dans le processus de paiement des décomptes, les règlements étant effectués (AFD) a donné au maître d'ouvrage l'avis formel de non-objection pour la signature du marché aux termes des négociations avec le groupe UDECTO/ETIC INTERNATIONAL, négociations conduites par une équipe technique sous la supervision d'un ingénieur divisionnaire du Ministère français de l'équipement».

On donnerait Dieu sans confession à ce présumé gangster économique si l'on ajoutait foi à ses versions des faits qui, non seulement ne bénéficient d'aucun label officiel mais également, ne sont étayées d'aucune preuve comptable. Tout le monde peut se tenir à mille lieux pour pérorer dans l'optique de faire accréditer la thèse d'un complot contre sa personne. Les Camerounais savent bien comment ça se passe aux Travaux publics, ce véritable laboratoire de corruption et des manœuvres de détournement de fonds publics.

A la vérité, quelle peut-être la raison pour laquelle des inspecteurs du Contrôle supérieur de l'Etat peuvent-ils coudre une histoire de fil blanc seulement pour accabler un citoyen? Aucun Camerounais ne peut le croire. Et comment un individu qui croit en son pays et qui bénéficie de plusieurs faveurs économiques et politiques peut-il, pour des accusations qu'il qualifie d'erronées, trouver l'occasion de s'exiler? Toute chose pour dire qu'il y a anguille sous roche. Il est très facile d'exciper d'une cabale du Consupe pour se dédouaner, surtout si on ne s'appelle pas Dieudonné Ambassa Zang, un homme dont la renommée de détourneur précède partout où il passe.

Ballon d'essai

En fait la sortie médiatique de l'ancien Ministre des Travaux publics est un ballon d'essai. Il est pour lui question de voir quel effet auront ses élucubrations dans l'opinion nationale afin si possible, de négocier son retour au bercail. La démarche est connue de tous. Et pour se faire, il faut commencer par se muer en chantre du Renouveau, en portant le Président de la République au rang de divinité, sans manquer de reconnaître la pertinence de l'opération d'assainissement des mœurs publiques baptisée « Épervier». Pour autant la presse ne pourrait empêcher à un Camerounais encore moins un député à l'Assemblée nationale en exil, d'épancher son cœur en parlant de son pays et de son Président. DAZ comme l'appellent ses intimes, reconnait tout de même qu'«au delà de toutes querelles partisanes, homme exceptionnel, le Président Paul Biya a apporté à notre pays trois choses essentielles, lesquelles sont perçues comme des préalables par le Nepad: la paix, l'unité nationale et la libéralisation (économique et politique)». L'on peut alors se demander comment quelqu'un qui a une grande idée de son Président de la République peut-il délibérément choisir de se situer aux antipodes des lois du pays en sacrifiant sur l'autel du matérialisme les intérêts publics, se demandent Certains.


03/02/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres