Assassinat du cadre de la Béac: Le meurtrier livre enfin son commanditaire

Yaoundé,19 Novembre 2012
© Charles Nwé | La Nouvelle

Haut responsable en service à la présidence de la République, il serait à la tête d'un réseau de buveurs de sang humain. Lâché par ses commanditaires depuis son incarcération à la prison centrale de Kondengui, le présumé assassin aurait craqué et livré ses commanditaires. Retour sur un crime crapuleux qui a longtemps animé la chronique des faits divers au Cameroun depuis février 2012.

L'affaire de l'assassinat de Mlle Elisabeth Ngo Ond Gwet, cadre en service à la Banque des Etats de l'Afrique centrale (Beac), froidement assassinée le 16 février 2012, n'a pas fini de livrer tous ses secrets. Et pour cause, les dernières révélations de Joël Nguetti depuis son cachot de la prison centrale de Kondengui où il médite son sort depuis son acte barbare de février 2012 ont de quoi donner du froid au dos C'est ainsi que de sources dignes de foi, Joël Nguetti se serait confié à un codétenu qui le menaçait d'en finir avec lui en prison, comme il l'a fait de son «amante». Il n'en a pas fallu plus pour ce codétenu vende la mèche à une amie de la défunte en lui révélant les véritables mobiles du crime qu'il aura posé, ainsi que les commanditaires. S'agissant d'ailleurs de ses commanditaires, le meurtrier aurait alors affirmé à son interlocuteur qu'il n'avait fait qu'exécuter les ordres d'un réseau de hautes personnalités qui s'abreuvent du sang humain. Joël Nguetti serait même allé plus loin en indexant un haut responsable de la présidence de la République - dont nous taisons volontairement le nom - d'être le commanditaire de ce crime crapuleux pour les besoins de la cause. Toujours selon les mêmes confidences de l'assassin, ces commanditaires auraient bu du sang de cette jeune dame à l'intelligence vive.

En effet, le salaire de Joël Nguetti, présenté comme le particulier du président du Conseil d'administration de la Sopecam, aurait été la nomination d'un poste de prestige à la présidence de la République ou à la Sopecam à défaut de remplacer la jeune cadre assassiné à son poste à la Béac. Mais qu'est-ce qui a donc poussé l'assassin à se mettre à table? Nos sources indiquent que depuis son incarcération à la prison centrale de Kondengui, Joël Nguetti a été abandonné par tous ses proches. A commencer par le président du Conseil d'administration de la Sopecam qui avait tôt fait de se désolidariser de cet acte macabre, après avoir découvert que celui-ci était un fieffé menteur. En effet, cherchant à savoir où il se trouvait le jour du drame, Joseph Le aura constaté que Joël Nguetti était bel et bien à Yaoundé alors qu'il se disait être à Bertoua. Un mensonge qui a conduit ses propres frères à le bannir du cercle familial. Même les commanditaires, après avoir tenté en vain de sortir des cellules de la police, Ont finalement coupé tout contact avec l'assassin. Habitué à la vie facile et désormais coupé de son cadre de vie, Joël Nguetti aura alors craqué. Mais nos sources indiquent qu'il aura davantage craqué lorsqu'il aura constaté que la famille de la défunte qui a tout remis au seigneur n'a entrepris aucune action en signe de vengeance, ni sur lui-même, ni sur ses enfants qui vivaient avec la défunte.


Coups de couteau

Le moins que l'on puisse dire, c est que ces nouvelles révélations de Joël Nguetti sur le meurtre barbare d'Elisabeth Ngo Ond Gwet qui circulent déjà dans les couloirs de la Béac remettent au gout du jour ces pratiques magico-ésotériques que la jet-set camerounaise exerce sur la jeunesse. Et Elisabeth Ngo Ond Gwet était la cible parfaite. Parce que brillante de part son parcours scolaire et intelligente dans la vie. L'on se souviendra que c'est une autre cadre de la Béac qui la mettra en contact avec l'assassin qui avait sans doute opéré le repérage parfait. Et qui n'hésitera pas à la séduire - avec les écorces du village pour son compte bancaire d'abord, ensuite pour le réseau. Les rapports entre les 2 vont vite péricliter lorsque la jeune fille soupçonne son amant de pratiques magiques et ésotériques auxquelles celui-ci se livrent avec certaines personnalités de la République. Et lorsque la famille de la défunte refuse catégoriquement que le mariage soit consacré, la piste du meurtre était plus que jamais ouverte. Le signal fort est donné le 24 décembre 2011 lorsqu’elle échappe miraculeusement à un accident de circulation, Ce qui est à mettre à l'actif de sa vie pieuse notamment au sein de la congrégation de la «dévotion mariale». Mais elle n'échappera pas aux coups de couteau d'un assassin déchaîné et sous la pression des commanditaires sans scrupule.

Pour la petite histoire, c'est le 16 février 2012 que le corps sans vie d'Élisabeth Ngo Ond Gwet est découvert dans un terrain vague du quartier Emana à Yaoundé dans sa voiture de marque Rav4 de couleur bleue. Les soupçons vont immédiatement se porter sur son amant, Joël Nguetti. Devant les enquêteurs, il va se complaire à varier sa version des faits. Tantôt il passe aux aveux, tantôt il revient sur sa déposition. Si la dernière version qu'il donne aujourd'hui à partir de la prison centrale de Kondengui parait des plus plausibles, - de quoi donner raison à Charles Ateba Eyene dans son dernier livre-, il ne reste plus que le cours de la procédure s'accélère désormais pour que justice soit faite. Pas celle des hommes que les commanditaires démasqués pourraient mettre en branle pour éliminer un pion devenu gênant par ses nouveaux aveux à Kondengui.


20/11/2012
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