Manifestations anti-Biya : Ces hommes d'affaires qui ont financé les "tracts"

Journal la Meteo

Des personnes  proches du régime et pleines aux as auraient  clandestinement appuyé les " opposants ", qui appelaient le 23 février dernier, au soulèvement populaire contre Paul Biya.

Selon des informations concordantes, Certains magnats de la finance auraient tiré dans l'ombre les ficelles de la campagne anti-Biya, dont une des manifestations la plus visible fut le déversement des tracts dans les grandes villes du Cameroun. Nos sources généralement dignes de foi indiquent que des personnes influentes au sein du Rdpc, parti au pouvoir, auraient donné "d'importantes sommes d'argent à quelques groupuscules se réclamant de la jeunesse camerounaise". Double jeu ? Il est établi aujourd'hui que cet argent a servi, entre autres, à confectionner par centaine de milliers des tracts. Ces petits papiers anonymes ne trompaient guère sur l'idéologie de leurs auteurs : "Paul Biya dégage", en était le message principal. Au lendemain du 23 février et du fiasco de la "marche", des pans de vérités semblent surgir peu à peu des dessous de la propagande anti-Biya, dont Internet a pris une part active. Grâce notamment à Brice Nitcheu, Mboua Massock… et les activistes du Code. Localement, plusieurs noms, à tort ou à raison, reviennent avec insistance dont ceux de Jean Ketcha, Sylvestre Ngouchingué et un certain Bogne (propriétaire des stations services Bocom, qui jouerait un rôle trouble auprès de son beau frère le Sg du Comité central du Rdpc pour semer la zizanie dans les troupes du parti au pouvoir). Bien que les proches de ces derniers nient toute implication et déclament l'allégeance de leurs bienfaiteurs au président de la République, un faisceau de faits tend à les confondre.

Peser sur l'alternance à venir.

D'après nos informations, ces hommes d'affaires qui se servent du parti au pouvoir, croient dur comme fer que Paul Biya vit ses derniers jours. Certains s'en  seraient remis à leurs partenaires étrangers. Apparemment, le conseil qui leur aurait été donné consisterait à "mettre les œufs dans des paniers différents". Sur le plan pratique, cela se traduit par un soutien financier fort aux organisations qui réclament un changement à la tête de l'Etat. Cela se traduit également par la multiplication d'allégeances (sincères ?) à ce pouvoir honni. Paradoxalement, cette stratégie de la chauve-souris est aussi logique qu'un théorème mathématique. "Au finish, analyse un politologue, lorsqu'on joue sur deux tableaux, on n'en sort jamais perdant. Car, à l'issue de la bataille, on est toujours sûr d'appartenir au camp du vainqueur. En réalité, lorsqu'on appuie deux fronts, on prend une option certaine sur l'avenir".

Le choix de  la "jeunesse". Aussi curieux que cela puisse paraître, les  hommes d'affaires, auraient jeté leur dévolu sur la "jeunesse". L'opposition traditionnelle en paye donc les frais. Deux explications se chevauchent. La première : la révolution tunisio-égyptienne a placé les jeunes au centre des attentions. Au Cameroun, beaucoup de ces grosses fortunes restent persuadées qu'ils (les jeunes) sont la menace la plus sérieuse au pouvoir en place. En février 2008, c'est un vent juvénile spontané qui a ébranlé le régime, et obtenu du chef de l'Etat quelques mesures sociales, parmi lesquelles la revalorisation des salaires à la fonction publique et la subvention de la consommation. Voulant à coup sûr miser sur le bon cheval, ces hommes d'affaires entrés en politique plus par intérêt que par conviction, auraient consciencieusement "sponsorisé" des groupuscules se réclamant pompeusement "porte-parole de la jeunesse". Et auteurs des tracts dont l'effet sur les foules a été de les tétaniser, plutôt que de provoquer en elles un sentiment de révolte.  

La deuxième explication tient du fait que "l'opposition est au bout du rouleau. Incapable de s'unir parce que ses chefs  se livrent  une guerre de chiffonnier, tout en s'espionnant mutuellement. La société civile, quant à elle, est hétéroclite et prise en otage par des individus cupides et de surcroît impopulaires pour la plupart", décrypte un universitaire.  

Fru Ndi se venge… N'en démordant pas du lâchage de ses soutiens financiers d'hier, le leader du Sdf a pris royalement le contrepied des appels à soulèvement populaire. 24h avant, soit le 22 février, il a tenu un meeting à Garoua exhortant les jeunes à la paix. Un discours similaire à celui que tenait sur les ondes de la Crtv le Secrétaire à la communication du Rdpc, Jacques Fame Ndongo. Cette volte-face de Fru Ndi est révélatrice d'une chose : les hommes d'affaires ont misé sur l'alternance, mais pas avec l'ancien libraire comme pressenti en 1992. Et cela déclenche forcément une vendetta !

Yves Marc Kamdoum



11/03/2011
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