Avis de vente: L’Etat brade son ciment durci au port de Douala

DOUALA - 05 AOUT 2014
© Alain NOAH AWANA | Cameroon Tribune

Le Crédit foncier du Cameroun compte brader cette marchandise devenue avariée et qui encombre l’infrastructure portuaire à 1 000 Fcfa le sac.

Près de 20 000 tonnes de ciment, selon le Groupement professionnel des acconiers du Cameroun (Gpac), encombrent toujours le Port autonome de Douala (Pad). Une situation étonnante plus de trois semaines après les recommandations du comité Fal, réuni en début juillet 2014, qui avait demandé de trouver des solutions urgentes pour décongestionner l’infrastructure portuaire. Il était surtout question de l’enlèvement de ce ciment, qui appartient au Crédit foncier du Cameroun (Cfc), et qui est devenu avarié. D’après les explications de certains acteurs cités par Cameroon-tribune, un des acconiers ne serait pas d’accord et exige que ses créances lui soient d’abord payées avant l’enlèvement de la marchandise encombrante. D’où le retard observé dans la procédure, même s’il faut croire que cette dernière pourrait avancer dans les prochains jours.
Le Crédit foncier du Cameroun (Cfc) a en effet publié, hier lundi 4 août 2014, un avis de vente du stock résiduel de ce ciment désormais durci, dans le but de libérer les aires de stockage du Pad. Le stock total de ciment mis en vente est de 3 096 tonnes, réparties en trois lots de 1 032 tonnes chacun. Le communiqué de Jean Paul Missi, directeur général du Cfc, révèle également que la tonne de ciment coûtera 20 000 Fcfa, soit 1 000 Fcfa le sac de ciment. Autre précision : la présente offre est exclusivement adressée aux entreprises spécialisées dans les domaines de l’exploitation de carrière et de production d’agrégats, ainsi que dans les travaux publics.


Impropre à son utilisation première

Normalement, ces entreprises auraient dû déposer leurs offres au plus tard le 29 juillet, comme le leur demande le communiqué qui a plutôt été rendu public hier (Sic !). Quoi qu’il en soit, toutes les dispositions ont déjà été prises pour la mise à disposition des acquéreurs de ce ciment avarié. Le Crédit foncier a en effet sollicité, en avril dernier, les services du Labogénie pour réaliser des tests de qualité relatifs aux usages possibles de ces stocks résiduels de ciment. Les résultats de ces tests montrent que le niveau de durcissement devrait contraindre tout acquéreur à l’utiliser conformément aux normes en vigueur. L’Agence nationale des normes et de la qualité (Anor) a délivré au Crédit foncier du Cameroun une lettre de déclaration de non-conformité qui rend cette marchandise impropre à son utilisation première. Le ciment ainsi bradé par le Cfc n’est utilisable que pour la fabrication des ourdis, les remblais, et la couche de forme des travaux routiers.

En rappel, ce stock résiduel de ciment durci est issu du programme gouvernemental spécial d’importation mis sur pied en 2008 pour importer 100 000 tonnes de ciment et faire face à la pénurie qui sévissait dans le pays. Ce ciment portland avait été cautionné par le Crédit foncier du Cameroun. Et à l’issue des opérations de commercialisation, le programme a généré un stock résiduel invendu qui est désormais la propriété du Cfc, mais qui encombrait les magasins de stockage du Pad depuis 2010. La situation quasi-dramatique de congestion traversée depuis de longs mois par la place portuaire a donc poussé les autorités camerounaises à s’en débarrasser. Les acteurs intéressés sont attendus.

Alain NOAH AWANA


05/08/2014
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres