Après l'Afrique du Sud, l'Angola lâche Laurent Gbagbo

Après l'Afrique du Sud, l'Angola lâche Laurent Gbagbo

Laurent Gbagbo et José Eduardo dos Santos.Soutien indéfectible de Laurent Gbagbo, le président angolais José Eduardo dos Santos vient à son tour de reconnaître la position de l’Union africaine, qui considère Alassane Ouattara comme le seul président élu de Côte d’Ivoire. Lâchage en règle du président ivoirien sortant ? Tout n’est pas si simple.

De plus en plus seul, Laurent Gbagbo ? Le président sortant de la Côte d’Ivoire qui refuse de reconnaître Alassane Ouattara comme son successeur, viendrait de « perdre » son plus fidèle soutien, le président angolais José Eduardo dos Santos. Le ministre angolais des Affaires étrangères Georges Chikoti a publiquement déclaré, mardi 22 mars sur la « Televisao Publica de Angola » (télévision d’État) que son pays s’alignait sur la position de l’Union africaine - qui reconnaît Alassane Ouattara comme le seul président élu de Côte d’Ivoire.

Selon une dépêche de l’agence officielle angolaise AngolaPress, qui rapporte des propos du ministre des Affaires étrangères, l’Angola continue « à défendre l'option du dialogue dans la crise en Côte d'Ivoire ». « L'Union africaine a recommandé aux parties engagées dans la crise l'application d'un accord qui permette un gouvernement d'union et de réconciliation nationale. […] Cette position de l'organisation continentale est également celle de l'Angola », indique la dépêche. Mais il faut peut-être nuancer ce qui apparaît comme un sérieux revers pour le président ivoirien sortant, qui a lui-même déclaré attendre le représentant de l’UA à Abidjan pour la mise en œuvre d’une solution négociée (même s’il rejette avec force les propositions de l’UA allant en ce sens). Gbagbo a même affirmé vouloir laisser la porte ouverte à un « dialogue interivoirien », le 18 mars dernier.

Attitude dilatoire

Et visiblement, l’Angola continue de ménager le président ivoirien sortant. Georges Chikoti a souligné que, selon son pays, « les institutions nationales, notamment le Conseil constitutionnel devraient être reconnues comme unique institution qui puisse nous donner la vérité […] », rapporte AngolaPress.

En reconnaissant à demi-mot Alassane Ouattara, l’Angola emboîte certes le pas à l’Afrique du Sud, dont le président Jacob Zuma a longtemps conservé une position neutre sur la crise ivoirienne avant de se ranger derrière l’UA le 17 mars dernier. Mais c’est pour mieux réaffirmer que le dialogue est la solution, alors que, sur le terrain, la guerre civile a bel et bien commencé. Alors, Luanda au service de l’attitude dilatoire de Gbagbo ? Rien n'est moins sûr, quand on sait la proximité entre Zuma et Dos Santos.

Une chose est cependant certaine. Le 7 mars dernier, le camp Gbagbo affirmait encore disposer du soutien d’« au moins sept pays alliés », dont l’Afrique du Sud et l’Angola étaient les principaux piliers. Aujourd’hui, il apparaît plus isolé que jamais sur la scène diplomatique.

 

Jeune Afrique



23/03/2011
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