Appel pressant pour la libération des dirigeants de l'ADEC détenus dans les cellules du commissariat de SOA

Appel pressant pour la libération des dirigeants de l'ADEC détenus dans les cellules du commissariat de SOA

Herve Nzouabet:Camer.beDans l’après-midi du vendredi 29 juin 2012, des responsables du bureau de l’Association de Défense Des Etudiants du Cameroun (ADDEC), notamment ZOUABET Hervé, NJONKOU SOULEMANOU et TCHALEU Barthélémy, se sont rendus dans le campus de l’université de SOA, pour s’enquérir du sort de leur camarade, DENIS ATANGANA, étudiant en 2ème année de droit, qui avait été arrêté le matin. Ils ont à leur tour été arrêtés et sont depuis détenus dans les cellules du commissariat de sécurité publique de SOA.

La Commission rappelle que DENIS ATANGANA n’a commis aucun acte illégal ni outrageant, et que son crime c’est d’avoir pris la tête d’un mouvement d’étudiants baptisé “sauvons notre université”, dont le but était d’obtenir la démission du recteur de l’université de Yaoundé II, monsieur Jean TABI MANGA, mis en cause pour des fautes graves de gestion par les conclusions d’une mission du contrôle de l’Etat.

La Commission rappelle également, que les responsables de l’ADDEC n’ont posé aucun acte illégal, et que leur seul crime c’est d’avoir pris l’initiative courageuse de se rendre dans le campus, pour exprimer publiquement leur solidarité avec leur camarade, et interroger les autorités universitaires sur sa situation.

La Commission précise que si les trois autres membres du bureau sont effectivement détenus dans les cellules du commissariat de SOA, le lieu de détention de DENIS ATANGANA tout comme son état de santé, demeurent inconnus.

La Commission alerte l’opinion publique sur la condition de détention des étudiants, lesquels sont privés de visite. Par ailleurs, lors de leur interpellation, l’étudiant ZOUABET a été gravement blessé au bras et est toujours sans soins.

La Commission signale que les étudiants détenus, composent dès le lundi 02 juillet dans leurs différentes facultés pour le compte du deuxième semestre, et par conséquent que leur maintien dans la condition de privation de liberté s’assimile à une volonté politique de ruiner leur année académique et de sacrifier leur formation.

La Commission s’étonne que des étudiants manifestant pour la démission d’un recteur officiellement mis en cause pour des faits de malversation et de mauvaise gestion, soient séquestrés et torturés.

La Commission note que les brutalités imposées à ces étudiants, interviennent le même jour où le recteur contre lequel ils exprimaient leur désapprobation et réclamaient la démission, a été promptement limogé par un décret du président de la république. Il y a ici un parallèle inévitable avec le cas de la jeune TCHATCHOU VANESSA, qui avait été brutalement expulsée de l’hôpital où elle résistait depuis sept mois pour réclamer son bébé volé, immédiatement après le limogeage du Directeur de la formation hospitalière. CYNISME?

En tout état de cause, la Commission lance un appel pressant, aux autorités camerounaises au plus haut niveau, pour la libération immédiate et sans condition, de tous les étudiants actuellement séquestrés, en commençant bien évidemment par DENIS ATANGANA dont on est, c’est plus que inquiétant, sans nouvelles depuis son interpellation.

La Commission en appelle à la solidarité et à la pression multiforme, de tous les citoyens et citoyennes, de toutes les âmes sensibles et attachées à la justice, à la liberté et aux droits humains, pour œuvrer à obtenir la libération des étudiants.

La Commission rappelle, que l’ADDEC est une association légalement constituée, non violente, citoyenne, civile, et engagée explicitement et uniquement pour la défense des intérêts des étudiants. Ses responsables et ses membres ne sauraient par conséquent être pourchassés, discriminés, marginalisés, bâillonnés, séquestrés et jetés dans des cachots comme de vulgaires criminels, sans une remise en cause fondamentale des principes élémentaires de bonne gouvernance et de promotion du dialogue social.

La Commission estime, que le Cameroun devrait être fier de compter des jeunes capables d’engagement pour des grandes causes de justice, volontaires pour lutter contre la corruption, déterminés à se porter au secours d’un camarade en difficulté, et désireux de participer à la construction d’une société de justice et de liberté./.

Fait à Yaoundé, le 30 Juin 2012
Le Président de la Commission

© Comicodi.org : SHANDA TONME, Médiateur universel


01/07/2012
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