Anniversaire RDPC: Evocation de 27 ans de batailles

DOUALA - 23 MARS 2012
© Christophe Mvondo | La Nouvelle Expression

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le parti politique créé par Paul Biya, a survécu au vent d’ouverture au multipartisme et assis son hégémonie au sein de la classe politique camerounaise. Date et lieu de naissance: 24 mars 1985 à Bamenda. Comme un phénix, le Rdpc nait des cendres de l’Unc, l’Union nationale camerounaise, le parti unique de l’ancien chef de l’Etat.

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le parti politique créé par Paul Biya, a survécu au vent d’ouverture au multipartisme et assis son hégémonie au sein de la classe politique camerounaise. Date et lieu de naissance: 24 mars 1985 à Bamenda. Comme un phénix, le Rdpc nait des cendres de l’Unc, l’Union nationale camerounaise, le parti unique de l’ancien chef de l’Etat. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais regroupe alors tous les Camerounais, sous le modèle de l’Unc, avec une organisation similaire. Mais cinq ans après sa création, le parti sera contraint d’accepter la concurrence politique au plus fort du retour de l’ensemble du continent africain au pluralisme politique. L’opposition des hauts cadres du Rdpc n’y fera rien, Paul Biya annonce l’ouverture. C’est le retour au multipartisme. Quelque temps après, la ville natale du Rdpc devient un bastion imprenable de l’opposition, notamment avec le social Democratic front (Sdf). Dans sa ville natale, le Rdpc n’a plus jamais rien gagné. L’élection présidentielle qui a suivi le retour à la démocratie mobilise les Camerounais et les tensions politiques sont à leur comble : villes mortes, casses et même assassinats.

Les résultats de cette présidentielle ont donné le résultat le plus serré jamais égalé depuis le retour au multipartisme, entre Paul Biya, et son poursuivant immédiat John Fru Ndi. La Cour suprême a proclamé le candidat du Rdpc vainqueur avec 39,9% de voix, suivi par John Fru Ndi le candidat du Sdf avec 35,9% de voix. Le candidat de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès a enregistré 19,2% de voix. Une avalanche de revendications a conduit à des violences dans certaines localités du pays avec des actes de xénophobie. Ce fut la période la plus difficile du parti des flammes. A l’élection présidentielle de 1997, alors que le Sdf n’avait pas encore digéré ce que les responsables du parti ont appelé « la victoire volée » de Paul Biya à la présidentielle de 1992, le parti de Ni john Fru Ndi ne se présente pas à l’élection législative. Néanmoins, l’opposition dans son ensemble arrache la majorité absolue des sièges au parlement avec 18 sièges pour l’Upc, 4 pour le Mdr, et 68 pour l’Undp. Le Rdpc avec une majorité relative se trouve en difficulté et est obligé de composer avec les partis de l’opposition. Le Mdr et l’Upc à l’Assemblée nationale s’allient au Rdpc pour former la majorité présidentielle. Le Renouveau va alors former son premier un gouvernement d’ouverture.

Le parti des flammes remonte la pente en profitant d’un boycott des poids lourds de l’opposition. La présidentielle du 12 octobre 1997 a été boycottée par le Sdf, l'Undp et l'Udc. Le Rdpc en profite pour donner une victoire écrasante à son candidat Paul Biya 92,54% de voix. Une avance que le parti du 24 mars 1985 ne perdra plus. Car, en juin 2002, le Rdpc va prendre sa revanche sur l’opposition au cours des élections couplées ; législative et municipale. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais remporte 149 sièges sur les 180 que compte la chambre des députés. L’Undp qui était son challenger immédiat est réduit à sa plus simple expression avec un seul député tandis que le Sdf qui est revenu dans la course arrive en deuxième position avec 22 députés seulement.

Depuis cette période, le Rdpc caracole au sommet des hitparades des consultations électorales et les scores de son candidat à la magistrature suprême ne sont plus descendus en dessous de 80%.Mais les formations politiques de l’opposition crient sur tous les toits pour dire que cette remontée en puissance du Rdpc ne s’est pas faite dans les règles de l’art. Ces derniers indexent une infiltration des partis d’opposition avec des divisions qui sont apparues dans l’Undp, à l’Upc, au Sdf, un dispositif de fraude fiable et un découpage électoral qui ne laisse aucune chance à l’opposition, et surtout les organes de gestion des élections acquis à la cause du parti au pouvoir.

Cette opposition lessivée et profondément affaiblie a déroulé le tapis rouge au Rdpc pour qui toute consultation électorale est devenue une balade de santé avec les scores qui ressemblent à s’y méprendre à ceux enregistrés à l’époque du parti unique. Mais dans une arène politique, tous les coups ne sont-ils pas permis pour accéder ou se maintenir au pouvoir ?

La Nouvelle Expression s’est fait le devoir de revisiter en quelques tableaux les 27 ans d’existence du parti de Paul Biya pour s’interroger sur la pertinence de ses choix, sa capacité à suivre à son président national. La parole est aussi donnée à des acteurs politiques du Rdpc qui donnent leur regard sur le parcours du parti des flammes.




23/03/2012
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