André Fotso, président du Gicam: «44% des patrons camerounais n’ont pas le CEP» - Le GICAM cree ne Université pour les chefs d'entreprises

DOUALA - 18 Mai 2012
© Marlyse SIBATCHEU | Le Messager

Dans l'interview qui suit, le président du Gicam précise les contours de l'université du Gicam, concept encore nouveau dans l'environnement camerounais. «Les enquêtes menées sur les dirigeants d'entreprise révèlent que 44% d'entre eux ont à peine le Cep»

Management: Une Université pour les chefs d'entreprises camerounais

C'est un concept que vient de lancer le Groupement inter patronal du Cameroun(Gicam). Il s'agit d'instituer un cadre de renforcement des capacités des chefs d'entreprises. Les premières assises sont prévues du 1er au 3 juin prochain à Douala.

Améliorer la performance des entreprises par le renforcement des capacités de leurs dirigeants. C'est l'objectif majeur de la première édition de l'université du Gicam qui se tient à partir du 1er juin prochain au siège de l'institution patronale à Douala. Pour mieux expliquer ce concept, nouveau dans l'environnement économique camerounais, André Fotso, le président du Gicam, qu'accompagnait pour la circonstance le Pr Roger Tsafack Nanfosso, enseignant émérite d'économie a rencontré les hommes de média à Douala le 14 mai 2012.

D'entrée, le patron du Gicam a tenu à préciser le cadre général de cette initiative. «La nouvelle équipe dirigeante du Gicam a fait du rassemblement de tous les acteurs économiques autour d'une dynamique d'accélération de la croissance, un véritable crédo. Pour réussir le challenge de faire du Cameroun un pays émergent à l'horizon 2035, chaque acteur doit jouer sa partition. Nous nous faisons régulièrement le devoir de rappeler aux pouvoirs publics la nécessité des mesures d'accompagnement et d'incitation. Pour ce qui concerne le secteur privé, il doit être dynamique, créatif et audacieux. La remise à niveau des capacités managériales des chefs d'entreprises est de ce point de vue une exigence. L'université du Gicam a pour objectif l'amélioration de la performance des entreprises par le renforcement des capacités de leurs dirigeants.» Selon les concepteurs de l'université du Gicam, il s'agit d'instituer un cadre de renforcement des capacités des chefs d'entreprises, car convaincus que le manager d'aujourd'hui doit pouvoir rentrer à l'école de temps en temps, pour accroître ses connaissances, découvrir les nouveaux concepts de management et échanger avec ses autres collègues chefs d'entreprises. «L'objectif peut être résumé par ces deux axes principaux, d'abord un enrichissement de connaissances grâce aux exposés des milieux universitaires technologiques, mais également un lieu d'échanges entre les chefs d'entreprises» Précise le Pr Roger Tsafack Nanfosso, le président du comité scientifique de l'université du Gicam.


Selon les chiffres, les entreprises camerounaises sont lourdement caractérisées par le niveau de formation faible de leurs dirigeants: 44% d'entre eux ont au maximum le diplôme de l'enseignement primaire. L'importance d'une telle proportion amène à s'interroger sur la qualité des dirigeants de ces entreprises et peut expliquer dans une certaine mesure nos faibles performances et le taux de mortalité élevé des jeunes entreprises, croit savoir André Fotso, le président du Gicam. Sur le déroulement de ces premières assises, l'on apprend que les exposés des universitaires seront suivis des témoignages pratiques des dirigeants d'entreprises. Ensuite, les échanges et débats aboutiront à des recommandations qui seront synthétisées à la clôture et reprises ultérieurement dans un ouvrage dédié aux travaux de ladite édition. L'université du Gicam s'avère donc un rendez-vous du donner et du recevoir. «La rencontre va se tenir pendant trois jours. Une première journée qui s'articule autour des échanges entre les chefs d'entreprises et les milieux universitaire et technologique sur des sujets concrets à vocation didactique, une deuxième journée dédiée à un partage de connaissances entre entrepreneurs expérimentés et entrepreneurs débutants sur le vécu quotidien et réel des affaires, une troisième journée axée sur les conditions de gestion et de succès d'une expertise», explique-t-on du côté du Gicam.

Côté préparatifs, les choses vont bon train. Selon Alain Blaise Batongue, Secrétaire exécutif du Gicam, l'on note un réel engouement des chefs d'entreprises pour ces assises, notamment les Camerounais de la diaspora. Le comité d'organisation s'active présentement, à régler les derniers détails. Tout a été mis en œuvre pour permettre aux étudiants-chefs d'entreprises de joindre l'utile à l'agréable. «Nous avons veillé à ce que ce retour se fasse dans une ambiance bon enfant, à la fois studieuse mais aussi de détente», promet M. Batongue.


André Fotso, président du Gicam: «44% des patrons camerounais n’ont pas le CEP»

Dans l'interview qui suit, le président du Gicam précise les contours de l'université du Gicam, concept encore nouveau dans l'environnement camerounais. «Les enquêtes menées sur les dirigeants d'entreprise révèlent que 44% d'entre eux ont à peine le Cep»

L'environnement socio-culturel camerounais n'est pas très habitué à ce concept novateur. Quel est le contenu de l'université du Gicam?

Nous sommes convaincus que le manager d'aujourd'hui doit pouvoir rentrer à l'école de temps en temps, pour mettre à jour ses connaissances et découvrir les nouveaux concepts de management. Voilà l'idée générale. La vocation de l'université du Gicam est d'améliorer les performances des entreprises en renforçant les capacités de leurs dirigeants. Nous avons convié à cette première édition, des enseignants émérites; des capitaines d'industries, des chefs d'entreprises débutants. Les exposés des éminents universitaires seront suivis des témoignages pratiques des dirigeants d'entreprises. A l'issue des débats entre les différentes parties, il y aura des recommandations qui seront synthétisées et consignées dans un ouvrage à paraitre.


Qu'est-ce qui sous-tend l'organisation d'une pareille rencontre?

Pour mieux comprendre cette initiative, il faut savoir que nous (la liste Alliance active) sommes arrivés à la tête du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) avec un programme dont le leitmotiv est de mobiliser, rassembler tous les acteurs, naturellement du secteur privé mais également de la sphère publique et administrative autour d'une dynamique d'accélération de la croissance. La croissance économique dont nous sommes persuadés qu'elle est le seul gage de développement de notre pays, pour un Cameroun émergent. Pour y parvenir, pour réussir ce challenge nous avons besoin qu'un certain nombre de mesures soient prises, naturellement prises du côté des pouvoirs publics et cela nous nous y attelons tous les jours en le leur rappelant, mais également du côté secteur privé, ou la mise à niveau des capacités managériales des chefs d'entreprises est un impératif.

Qu'est-ce qui vous fait croire qu'il y'a un réel besoin en formation, en renforcement des capacités des chefs d'entreprises. Est-ce que le problème des capitaines d'industrie aujourd'hui n'est pas ailleurs: Le casse tête des financements, la question fiscale, la crise énergétique, les infrastructures...

Vous avez parfaitement raison, l'environnement des affaires est à parfaire. Il y a encore des pesanteurs et des entraves au développement des entreprises que les pouvoirs publics s'attachent à gommer, notamment à travers le Cameroon business forum. Pour ce qui nous concerne, le secteur privé, nous devons jouer notre partition. La mise à niveau des capacités managériales des chefs d'entreprises fait partie des actions à engager. Les enquêtes menées sur les dirigeants d'entreprise révèlent que 44% d'entre eux ont à peine le Cep. L'importance d'une telle proportion amène à s'interroger sur la qualité des dirigeants des entreprises camerounaises et peut expliquer dans une certaine mesure nos faibles performances et le taux de mortalité élevé des jeunes entreprises. Il est évident que la performance globale des entreprises serait fortement améliorée si les dirigeants étaient appuyés et accompagnés dans un cadre permanent de mise à niveau. Voilà pourquoi, nous pensons que le volet formation par le renforcement des capacités est un axe majeur.


L'on ne voit toujours pas clairement ce que gagne un chef d'entreprise à l'issue de cette première édition de l'université du Gicam.

Les participants vont accroitre leurs connaissances, et découvrir les nouveaux concepts de management, mais surtout échanger avec les autres collègues chefs d'entreprises. En somme, deux objectifs majeurs sont recherchés: Un enrichissement des connaissances grâce aux exposés des milieux universitaires et technologiques d'une part, et d'autre part le bénéfice des échanges d'expérience avec les autres dirigeants.


21/05/2012
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