Anaky Kobena après sa libération, samedi dernier : “Je persiste et je maintiens mes propos” - Le président du MFA face à la presse, ce matin

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Anaky Kobena après sa libération, samedi dernier : “Je persiste et je maintiens mes propos” - Le président du MFA face à la presse, ce matin
(Le Nouveau Réveil 10/01/2011)


Détenu à la DST vendredi dernier, le président du MFA Anaky Kobéna a été remis en liberté le jour suivant, samedi vers 11h. Sitôt libéré, le président Anaky s`est rendu au siège du PDCI-RDA où le directoire du RHDP dont il est l`un des leaders, tenait une réunion de crise. Il est allé dire sa reconnaissance à tous pour le soutien que toute l`opposition lui a manifesté à travers la mobilisation qui a été faite pour demander sa libération. Après la maison du PDCI-RDA, le président Anaky a mis le cap sur Angré au siège du MFA où s`étaient rassemblés les militants de son parti. Il a été accueilli par ceux-ci sous des applaudissements nourris et des cris de joie. Le président Anaky leur a également dit merci pour la mobilisation exemplaire dont ils ont fait preuve. A la presse, le député de Kouassi-Datékro leur a fait part de ceci : "J`ai été amené à la DST vendredi aux environs de 16h30mn. On vient de me libérer ce matin (NDLR samedi) vers 11h. Le MFA va bientôt faire une déclaration et s`adresser à l`ensemble de la nation, également à la communauté internationale concernant cet événement. Mais j`invite déjà les uns et les autres à lire cet événement par rapport à la déclaration lue par le porte-parole des forces armées à la télévision nationale. Qui indique donc que les propos que j`aurais tenus sur le plateau de la télévision 1ere chaîne le mercredi dernier appellent à un soulèvement du peuple. Je pense que lors de ce plateau télévisuel, j`ai surtout insisté sur le fait que le peuple de Côte d`Ivoire se devait de se réveiller par rapport à la grande misère dans laquelle il est plongé depuis des années. Et qu`un peuple, au-delà d`un certain degré de souffrance et de misère se devait de se réveiller pour s`engager pour son propre bonheur. C`est le message que j`ai eu à donner, je persiste et je le maintiens. Ensuite, on a voulu faire un rapprochement avec l`expérience de Madagascar. Sur le plateau de la télévision, je n`ai pas invité les Ivoiriens à se soulever comme les malgaches. J`ai simplement dit que les Ivoiriens devraient retenir des malgaches qu`ils ont donné l`exemple d`un peuple qui, déterminé, et sachant ce qu`il voulait, est allé jusqu`au bout. Et ça aussi, je le maintiens, je persiste et je signe. J`invite les Ivoiriens à s`inspirer de ce genre de comportement collectif pour qu`un jour dans ce pays, leur souffrance s`abrège" a soutenu le président du MFA quelques instants après sa libération avant d`indiquer en outre qu`il sera face à la presse ce matin au siège de son parti. Il faut par ailleurs saluer le RHDP qui par sa mobilisation à tous les niveaux, a permis que le président Anaky recouvre très rapidement la liberté. Les deux grands leaders de ce rassemblement à savoir les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara ainsi que leur jeune frère Mabri Toikeusse se sont investis personnellement pour réclamer dans un bref délai la mise en liberté du président du MFA. Ils étaient soutenus dans cette tâche par leurs collaborateurs immédiats. Ainsi selon des sources dignes de foi, le président Alassane Ouattara qui est rentré du Gabon le vendredi à 19h30mn, a joint par téléphone les instants d`après sa descente d`avion le chef de l`Etat. Les ministres Amadou Gon Coulibaly, Hamed Bakayoko et Amadou Soumahoro du RDR sont le même vendredi restés en permanence au téléphone avec le ministre Désiré Tagro pour lui demander de tout mettre en œuvre afin que le président Anaky Kobéna regagne son domicile. Le président du PIT Francis Wodié s`est personnellement rendu à la DST pour s`enquérir de la situation. La commission nationale des droits de l`homme que préside Mme Victorine Wodié, présente, elle aussi le vendredi à la DST, projetait le lendemain samedi un sit-in pour ainsi protester contre l`arrestation du président du MFA. Ce sont toutes ces actions concertées qui ont amené le pouvoir FPI à revoir ses intentions le samedi.

Paul Koffi

Interpellation de Anaky Kobenan (Président du MFA)-Le ministre Yaya Ouattara : “Un militaire ne peut pas s`arroger le droit d`arrêter un député”

“Aujourd`hui, on jette un journaliste en prison pour avoir écrit" Ali Baba et les 40 voleurs ". J`ai même le document de l`époque. On dit ça et cette fois ce n`est pas supposé c`est réel Ali Baba et les 40 voleurs autour de GBAGBO y compris sa secrétaire particulière. Et ils ont donné les noms. On attrape un journaliste et on le met en prison.(…)

Voilà le premier événement grave qui est contraire au contenu de la loi que nous avons votée : la dépénalisation de la presse. Maintenant, on pousse le culot jusqu`à dire qu`il n`est pas un journaliste. Mais Gnamantêh qui ne le connaît pas, il écrit depuis des années. Et on l`arrête Ils veulent détruire le groupe "Le Réveil" parce que c`est le seul journal sur qui ils n`ont pas de pression. La deuxième chose, c`est encore plus dramatique. Un député de la nation, président d`un parti politique, représenté au gouvernement, membre d`une alliance politique d`opposition est interpellé pour avoir parlé devant la nation d`un problème que tout le monde connaît. N`eût été la réaction rapide de ses avocats, on l`aurait même enfermé. On ne peut pas arrêter un député parce qu`il a parlé c`est nulle part au monde. Même dans les pays communistes. Quand on est député on ne vous arrête pas comme ça sinon il n`y a plus de démocratie. Deuxième chose, la démocratie suppose l`opposition. Ca veut dire qu`on a des propositions différentes. Si encore c`est le président de la république, le procureur de la république qui fait ça… Mais c`est le chef d`état major, le responsable de notre sécurité à tous. Un général deux ou trois étoiles qui se permet de faire un communiqué pour dire que tous ceux qui feront la même chose subiront le même sort. Mais pourquoi se plaint-il de l`affaire malgache ? C`est la même chose. C`est les militaires qui ont dit à Marc Ravalomanana si tu ne bouges pas on t`enlève. C`est la même chose ils veulent nous faire. Si vous ne vous taisez pas on va vous enlever. Pourquoi il a peur de ça ? Il a la possibilité de se prononcer pour que Gbagbo reste. Il le dit. Il a souhaité bon anniversaire à Gbagbo : Monsieur le président, on est avec toi. Il faut rester longtemps à la tête du pays. Ça veut dire, on ne veut pas d`élection .Si on ne dit rien, ce n`est pas parce qu`on ne sait pas…Mais un militaire ne peut pas s`arroger le droit d`arrêter un député dans un pays démocratique. On a parlé sous le régime de Guéi, le régime militaire on n`a pas eu peur.

Propos retranscrits par Joël Abalo

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10/01/2011
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