Ambiance postélectorale :Les grandes manœuvres ont commencé

Écrit par Christophe Mvondo   LA Nouvelle expression


Une certaine agitation gagne la classe politique nationale. De nombreux acteurs multiplient des sorties pour taper dans l’œil de Paul Biya qui doit choisir les élus dans le nouveau gouvernement à venir.

Selon les usages, la fin d’une élection appelle systématiquement la redistribution des cartes au sein de l’appareil politique dirigeant. Les différentes parties prenantes à la réélection de Paul Biya pour un nouveau  mandat de 7 ans à la tête du pays attendent des retombées de leur implication. Même les concurrents, convaincus de leur position au sein de l’opposition ou de leur capacité de nuisance, attendent impatiemment, leur part du gâteau qui peut se décliner en termes de poste ministériel, ou tout autre poste dans la haute administration.

Paul Biya devra donc faire avec les exigences liées aux équilibres régionaux, à la particularité des deux régions anglophones,  à l’élargissement du gouvernement aux alliés et même à l’opposition dite radicale, pour un gouvernement de large ouverture.

Et les acteurs politiques se remuent déjà, chacun dans son coin, et par médias interposés. Des motions de soutien refont surface. Comme pendant la campagne électorale ou encore les opérations d’inscription sur les listes électorales, les élites rivalisent de chiffres, de taux de participation, et des scores engrangés par le candidat Biya dans leur circonscription. Ils s’autoproclament acteurs de la victoire du président-candidat et attendent, à coup sûr, des récompenses à la hauteur de leurs performances. Cette catégorie d’acteurs politiques mettent des moyens en jeu pour le faire savoir à qui veut l’entendre. Des espaces sont occupés dans la presse privée et publique pour relayer le plus loin et le plus largement possible le soutien au président réélu.

 

Espaces publicitaires

 

Il n’y a pas que dans le Rdpc que cette attitude est courante ; des alliés de Paul Biya à la présidentielle ne sont pas allés de main morte. L’un d’eux a pris des espaces publicitaires dans les journaux pour faire diffuser son message de félicitation à Paul Biya. L’avalanche de condamnations de la violence et d’appel à la paix n’ont pas toujours quelque chose à voir avec les convictions politiques de ceux qui les écrivent mais bien plus, c’est pour attirer l’attention de l’homme lion en vue une éventuelle place au soleil.

Tous les regards sont tournés vers le Prince qui, après sa prestation de serment le 3 novembre 2011, pourra juste attendre que les membres du gouvernement en place achèvent de défendre devant la Commission des finances et du budget, les enveloppes financières de leurs départements ministériels respectifs pour qu’intervienne enfin, le remaniement ministériel tant attendu. Un remaniement qui viendra mettre un terme aux spéculations qui agitent la classe politique camerounaise depuis la proclamation des résultats de la présidentielle du 9 octobre dernier.

Les espoirs sont nombreux au sein de la classe politique nationale pour ce qui est de l’entrée dans un gouvernement de large ouverture. Cependant, Paul Biya, imprévisible, peu déjouer tous les pronostics en se limitant à un simple réaménagement d’un gouvernement qui, somme toute, ne va durer qu’un an, car un autre gouvernement est attendu l’année prochaine, au terme des élections législatives et municipales théoriquement prévues pour le mois de juillet 2012.

 

Mise à jour le Mercredi, 02 Novembre 2011 10:31
 


02/11/2011
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