Amadou Ali premier Ministre ou rien. Sadou Hayatou et André Siaka attentent

Amadou Ali premier Ministre ou rien. Sadou Hayatou et André Siaka attentent

Amadou Ali:Camer.bePanique générale chez les ministres en poste à Yaoundé. Restera, ne restera pas? C’est la question qui taraude la tête des ministres à l’aube d’un remaniement qu’on qualifie déjà de grand bouleversement pour ne pas dire de grand Tsunami. Rien n’est plus sûr à Yaoundé et aucun poste n’est garanti. Si certains ministres font le tour des marabouts pour solliciter l’aide pour rester en poste, d’autres continuent à croire à des forces mystiques de leur réseau ésotérique qui les maintiendraient dans le prochain gouvernement.

Peur au sein de l’appareil gouvernement. Et pour causes?

La victoire sans combat de Paul Biya à la dernière présidentielle et la cérémonie froide et pas très courue de reprise de pouvoir sans l’avoir jamais quitté depuis 29 ans, ne fait pas que des heureux dans l’appareil gouvernemental. À commencer par l’actuel premier Ministre Philémon Yunji Yang, qui n’a pas ménagé d’efforts dans sa volonté de vouloir conserver son poste après la présidentielle. Il sait très bien que d’un coup de tête, l’homme fort d’Étoudi pourrait le dégommer sans avertissement. Et comme ses prédécesseurs, il tomberait alors dans l’anonymat total.

C’est pourquoi, c’est un Philémon Yang très combatif qu’on a vu pendant la dernière campagne présidentielle. Cet engagement sans précédent commence depuis le Comice agro pastoral d’Ebolowa, où à la surprise générale, le locataire de l’immeuble étoile de Yaoundé, fait un don de 10 millions CFA  de sa propre poche, se déclarant du fait «digne fils du sud », alors que les agriculteurs de son village natal de Jiketem-Oku, dans le Nord-Ouest, attendent aussi ce geste qui sauve de la part de son fils.

En pré campagne présidentielle, celui qu’on croyait éduqué à la démocratie occidentale, pour montrer sa détermination, va récidiver en réussissant à amasser la somme record de 550 millions de Francs CFA (La météo) dans le Nord Ouest  pour maintenir le roi Lion au pouvoir. Aucun ministre de cette partie du pays n’ayant réussi cet exploit avant lui. Pourquoi ne pas avoir souvent fait une telle levée de fonds pour différentes causes et différentes fondations au Cameroun peut-on lui demander?

Mais une chose est certaine. Son poste est aujourd’hui un des plus menacé, car en bout de ligne, l’argent ne faisant pas toujours le bonheur, Paul Biya a mordu la poussière dans le Nord Ouest. Démontrant ainsi que Philémon Yang, manager de la campagne de Paul Biya a perdu son pari dans cette partie du pays où il est originaire.

Même si je crois que Paul Biya doit lui donner une deuxième chance, on peut dire qu’aujourd’hui, dans sa volonté de se maintenir en poste, le premier ministre, qui depuis les élections, a remis son destin entre les mains de Dieu comme il est maintenant fréquent entendre dire au Cameroun, sait très bien qu’une loi non écrite voudrait que le poste de Premier ministre du Cameroun alterne entre le Nord Ouest ou le Sud Ouest. Est-ce que l’homme des coups de tête, pour ne pas nommer le président Biya, va le faire en début de sixième mandat ou va-t-il attendre? Rien n’est sûr, car la partie septentrionale du pays grogne déjà et compte bien récupérer son du, à savoir la primature.

En effet, si Biya a toujours su alterner la primature entre le Nord Ouest et le Sud Ouest, cette fois ci, c’est bien le Nord du pays, qui souhaite reprendre le poste le plus prestigieux après le président. Ainsi celui de l’Assemblée nationale retournerait au Nord-Ouest ou au Sud-Ouest comme dans le bon temps de l’UNC.

Le Nord a-t-il raison de réclamer la primature?

En tout cas, le président Paul Biya a eu de très bons résultats dans la partie septentrionale du pays. «Il serait peut être temps que le poste de premier ministre nous reviennent », pensent plusieurs élites du septentrion.

Cependant, dans cette volonté de récupérer la primature, se cache en réalité une guerre froide entre les frères du Nord, amis le jour ennemis la nuit, qui occupent pour le moment la présidence de l’Assemblée nationale et deux ministères clés que sont l’Administration territoriale et la Justice. Un rééquilibrage changerait la donne. Ainsi, advenait que la primature revienne au Nord comme par le passé, l’Assemblée nationale retournera à la partie anglophone du pays et la Justice à une autre région. Ainsi Maurice Kamto, natif de l’Ouest pourrait être promu ministre de la Justice. Et que deviendrait alors Amadou Ali, le faiseur du Roi?

L’actuel ministre de la Justice et vice premier Ministre n’en démord pas. Il se verrait bien au poste de Premier Ministre, croit-on. Ce qui serait pour lui, une consécration et une victoire sur ses adversaires Marafa Hamidou Yaya,  Ministre d'État chargé de l'administration territoriale et l’honorable Djibril Cavaye Yéguié, président de l’Assemblée Nationale. D’ailleurs il se murmure que dans les consultations pour former le prochain gouvernement, Amadou Ali refuserait mordicus de prendre sa retraite en attendant d’être nommé président du prochain Sénat. C’est une promesse, il sait. Il sait aussi très bien que la retraite est une galère au Cameroun. Parlez-en aux anciens ministres. Aussi sait-il très bien que ne croient aux promesses que ceux qui veulent se laisser berner. La présidence du Sénat pourrait très bien aller au Sud-ouest ou au Nord-Ouest. Certains pensent que l’Est est aussi bien dans la course. Mais on verra. D’abord il faut qu’il y ait un Sénat. N’attend t-on pas depuis 1996?

De son côté, le maraudeur et rendu indispensable par son charme et son calme légendaire, Garga Haman Adji, autre ressortissant du septentrion «ne retournera au gouvernement que s’il est nommé  au poste de Ministre d’États ou de préférable chargé des Postes et télécommunications» dit-on dans son entourage. Pour le moment, le Tourisme qu’on lui propose, ne l’intéresse pas. Cependant, il ferrait bien au Ministère des Sports et de l'Éducation Physique et serait bien respecté comme au temps de l’actuel Sultan et roi des Bamouns, sa majesté Ibrahim Mbombo Njoya. Mais qui sait?

Quant à Bello Bouba Maïgari, président de l’UNDP, il souhaite également quitter le garage municipal pour ne pas dire son Ministère des Transports où il se taire depuis que Biya l’y a garé depuis belle lurette. Une sorte de retraite qui ne dit pas son nom. Tout cela complique la redistribution des postes, notamment dans la région septentrionale.

Si le Nord grogne, le Littoral commence à perdre patience et à montrer des dents.

Si à Douala on discute des prochaines nominations au tour d’un bon poisson braisé dans les chantiers, nos compatriotes du littoral ne veulent plus qu’on considère leur région comme simple lieu de divertissement, où il fait bon manger, danser, boire et chanter et où le président peut visiter après chaque 20 ans. Certes, dira-t-on, ils ont le Secrétariat général à la présidence et la Cour Suprême. Mais ils aimeraient avoir plus, si non encore mieux que les maigres postes ministériels qu’ils détiennent présentement. Le littoral souhaiterait bien acquérir soit la Justice ou les Transports.

Et l’Ouest du pays dans tout cela?

Comme depuis que le Cameroun danse au rythme du tamtam de Paul Biya, la province du soleil couchant reste la moins nantie des postes ministériels importants. Les guerres d’intérêt entre élites de différentes villes de l’Ouest, entre différents hommes d’affaires faiseurs de Ministres de la région n’aidant pas leur cause à revendiquer d’une vois et à obtenir d’Étoudi un bon poste ministériel.  Dans le présent gouvernement, le seul véritable ministère tenu par l’Ouest est l’Agriculture. La Recherche scientifique occupée par Madeleine Tchuinté, fruit de l’alternance entre villes ou de la bataille des hommes d’affaires Victor Fotso et André Sohaing, remportée finalement par Soying lors du dernier remaniement, reste un ministère qui ne finance presque rien. La région de l’Ouest qui sait qu’elle n’aurait rien de plus que celle qu’elle a présentement, souhaite au moins voir son fils Maurice Kamto être promu à la Justice. L’Ouest souhaite également bien récupérer soit le Ministère de la Santé, soit des Travaux publics ou celui des Postes et télécommunications comme avant.

Et que dire de la région du soleil levant?

Bien dommage mais. L’Est, autre région pauvre en ministres clés, observe. Si c’est par là que le jour se lève au Cameroun, elle ne décide presque de rien. Aussitôt levé, aussitôt fatigué et aussitôt tomber en observation. Mais jusqu’à quand? Elle souhaiterait obtenir l’Enseignement supérieur cette fois ci. Ce qui pourrait voir la création de l’Université des technologies forestières et minières de l’Est.

Pour obtenir quelque chose, il faut d’abord rêver, dit-on. Mais avant d’y arriver, il faudra que le président Biya trouve où loger le propagandiste du parti des flammes, le professeur Jacques Fame Dongo, le présent Ministre de l’Enseignement supérieur. Qui attend patiemment, dit-on, le prochain Sénat. Il se murmure déjà qu’il sera un des locataires. Une belle façon pour Biya de s’en débarrasser sans casses. Mais à quel âge?

Biya est désormais dos au mur

Si le président nouvellement réélu annonce déjà un grand ménage avant d’entreprendre ses grands travaux, ce ne sera pas facile de gérer l’équation des répartitions régionales. Une loi non écrite qui attribue automatiquement certains postes à certaines régions de notre pays pourrait ne pas tenir cette fois et entraîner un mécontentement. Biya qui doit manager une victoire obtenue sans combat sait très bien que le taux élevé d’abstention à  la dernière élection est un avertissement de la population. Il pourrait en fin de compte retomber dans l’inaction.

S’il venait à manifester un désir de faire mieux cette fois, le Vieux Lion devra aussi composer avec la pression internationale. À cela, il faudra intégrer quelques opposants. Plusieurs partis politiques se sont montrés intéressés. Notamment  Dr Adamou Ndam  Njoya, qui joue ses derniers milles. Le Sénat lui irait bien croit-on. Comme tous les autres donc Hameni Bieuleu, Jean-Jacques Ekindi, Esther Dang, la bouillonne honorable Françoise Foning, et pourquoi pas l’homme du peuple et camarade  Mboua Massok, tout comme John Fru Ndi. Paul Biya pourrait les nommer au Sénat.

Ainsi donc si le slogan du candidat Biya à sa réélection était bien « Paul Biya le choix du peuple », il lui revient maintenant de choisir les vrais candidats qui travailleront pour le bien être de ce peuple. Aussi, pour acheter du temps dans son camp, dans la communauté Internationale et se rendre aimer par ses compatriotes, Paul Biya pourrait déjouer tous les pronostiques en moment soit Sadou Hayatou ou André Siaka à la primature. Cette nomination d’un vrai technocrate hors de l’appareil actuel pourrait neutraliser tous appétits et calmer le jeu de coulisse.

© icicemac.com : Martin Stéphane Fongang


20/11/2011
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