Alternance – Renouvellement de l’élite politique

Alternance – Renouvellement de l’élite politique

Cameroun : Alternance – Renouvellement de l’élite politiquePaul Biya aime travailler avec les caciques

Certains hommes politiques tels Bello Bouba Maïgari, Amadou Ali, Laurent Esso, Yao Aïssatou, René Sadi, Jean Nkuete sont aux affaires depuis trois ou quatre décennies au grand dam des jeunes qui piaffent d’impatience pour les remplacer. Le renouvellement de la classe politique au Cameroun est-elle à l’ordre du jour ?

I- La faute à Paul Biya

A la lecture d’un de nos récents articles sur la longévité de nos hommes politiques, des étudiants de l’université de Yaoundé I Ngoa Ekellé ont fait ce commentaire qui en dit long sur l’état d’esprit qui règne chez nos jeunes : « Ils sont en poste, aux affaires avant notre naissance et, ils sont toujours là. Qu’est-ce que ces hommes et ces femmes politiques donnent au président Paul Biya pour qu’ils les maintiennent si longtemps à leurs postes ? » L’un des jeunes hommes qui participait à cette discussion ne comprenait pas, lui qui est né en 1990, que Paul Biya ne fait de la place aux jeunes et préfère garder autour de lui des personnalités dont certaines ont des difficultés à se lever le matin pour rejoindre de manière effective leur poste de travail.

Dans cette discussion fort animée, les étudiants ont rejeté la responsabilité sur le grand cop’s qu’est Paul Biya. Un de ces étudiants ne peut pas comprendre comment un « grand père » Louis Bapès Bapès, après avoir été 25 ans directeur général de la Mission d’aménagement et de gestion des zones urbaines et rurales (Magzi) est depuis le 22 août 2002, ministre de l’Enseignement et de la Formation professionnelle et depuis le 8 décembre 2004 à ce jour ministre des Enseignements secondaires. Dans leur analyse, ces étudiants dont certains étaient originaires du département de la Sanaga Maritime comme le ministre ont dit que le président de la République fonctionnait comme s’il n’y avait pas dans ce département des gens capables de remplacer ledit ministre. Un de ces jeunes a déclaré qu’on lui a parlé du secrétaire général du comité central du Rdpc au pouvoir, Jean Nkuete qui a commencé le travail comme fonctionnaire en 1969, soit avant la naissance de sa mère qui est âgé de 42 ans.

Le vrai responsable de tout ce désordre est Paul Biya qui a le pouvoir de procéder au renouvellement du personnel politique au cas où il ne peut pas se faire de manière naturelle dans certaines régions comme celles qui composent le Grand Nord : Adamaoua, Nord, Extrême Nord. Ce n’est pas une personnalité qui décide d’elle-même de rester longtemps à son poste. Mais le président de la République qui la maintient parfois contre son gré comme on l’a vu dans certains cas. Et tel est effectivement le cas du regretté docteur vétérinaire Maïkano Abdoulaye, qui fatigué de rester à la tête du laboratoire national vétérinaire (Lanavet) de Boklé s’était tout simplement retiré chez lui et a laissé son adjoint diriger la société, lui se contentant tout juste de signer de temps à autre quelques dossiers.

Dans son discours de politique générale à l’occasion du 3ème congrès ordinaire du Rdpc tenu en septembre 2011 au palais des congrès, le président Paul Biya avait déclaré qu’il ferait de la place aux jeunes et aux femmes. Mais la suite a prouvé le contraire : le nombre de jeunes entrés dans le gouvernement se limite à Mme Koulsoumi Aladji épouse Boukar, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Forêts et de la Faune, âgée de 43 ans et au ministre des Finances Alamine Ousmane Mey qui est né le 26 février 1966 à Kousseri, département du Logone et Chari, région de l’Extrême Nord.

Aurore Plus analyse pour vous ce qui se passe dans les régions.

Adamaoua : Le renouvellement de l’élite politique est moyen dans cette région qui n’a plus un grand poids politique depuis la mort de Sadou Daoudou qui avait occupé le poste de ministre des forces armées pendant plus de 20 ans sous Ahmadou Ahidjo et dont il avait fêté l’anniversaire avec faste. C’est cet homme dont on disait qu’il était originaire du département du Mbam et Kim qui avait tenté de dissuader les putschistes du 6 avril 1984 de ne pas faire leur coup parce que les soldats sudistes étaient plus compétents, mieux formés qu’eux et que les galons qu’ils portaient, c’était tout juste par pur népotisme, favoritisme de la part d’Ahidjo.

II- Hamadjoda Adjoudji

Ce docteur vétérinaire qui a obtenu son diplôme de vétérinaire en 1968 est le parrain politique de la région de l’Adamaoua en général et du département du Mayo Banyo en particulier dont il est originaire. Après avoir occupé le poste de directeur de la Sodepa, il a été ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales de Biya du 7 juillet 1984 au 8 décembre 2004. Mais cette longévité de vingt ans au même poste ne l’empêchait pas d’appeler grande sœur Mme Yao Aïssatou, actuelle directrice générale de la Société nationale d’investissement (Sni) pour la raison qu’elle était entrée au gouvernement avant lui, le 4 février 1984 comme ministre de la Condition féminine. Hamadjoda Adjoudji qui est l’un des plus grands éleveurs de gros bétail au Cameroun est encore aux affaires du fait du haut poste qu’il occupe au sein du comité central du Rdpc dont il est par ailleurs membre. Il travaille depuis environ 44 ans, d’abord comme fonctionnaire, ensuite comme ministre et enfin comme haut responsable du Rdpc et président du conseil d’administration de l’Armp.

Le renouvellement du personnel est moyen dans l’Adamaoua car même si Hamadjoda Adjoudji est encore aux affaires il y a des gens qui sont en train d’assurer la relève. Il n’y a pas longtemps, Baba Hamadou était ministre du Tourisme jusqu’au 9 décembre 2011 pour le compte du Rdpc. Le gynécologue Nana Aboubakar Djalloh né en avril 1954 à Ngaoundéré assure la relève même s’il est de l’Undp de Bello Bouba Maïgari. Du 24 août 2002 au 7 septembre 2007 il était secrétaire d’Etat aux Transports et depuis cette dernière date, il est ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement et de la protection de la Nature.

Le vrai renouvellement du personnel politique est venu dans l’Adamaoua avec la nomination le 9 décembre 2011 de Abba Sadou comme ministre délégué à la présidence chargé des marchés publics et de Mme Koulsoumi Aladji épouse Boukar comme secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Habitat et du Développement urbain.

II- Le Nord

Le renouvellement ici est insignifiant

Le Dr. Maïkano Abdoulaye est mort il y a quelque temps à l’âge de 80 ans. Marafa Hamidou Yaya, l’ancien ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation est un « has been » tout comme Mme Haman Adama née Mahonde qui tous deux sont en prison. Les actuels ministres Bello Bouba Maïgari, Issa Tchiroma Bakary, Alim Garga Hayatou sont du vieux personnel politique. Il n’y a qu’une nouvelle figure politique en la personne du ministre de l’Education de base, Mme Youssouf née Adidja Alim qui a remplacé numériquement Haman Adama lors du remaniement du 30 juin 2009.

Bello Bouba Maïgari, le leader de l’Undp est l’un des plus anciens ministres en activité dans notre pays. Il travaille depuis 1966, soit 46 ans. Il a été secrétaire général adjoint de la présidence de la République le 30 juin 1975 à 28 ans si c’est son vrai âge qu’il porte. Il a été ministre d’Etat à l’Economie et au plan lors du remaniement du 7 janvier 1982. Premier ministre du 6 novembre 1982 au 22 août 1983. Il s’est exilé volontairement au Nigeria où il a profité de son séjour pour apprendre l’anglais. Il est rentré au Cameroun et le 7 décembre 1997 il est devenu ministre d’Etat en charge du Développement industriel et commercial. Depuis lors il n’est plus sorti du gouvernement passant du Commerce et de l’Industrie, aux Postes et Télécommunications, aux Transports et enfin depuis le 9 décembre 2011 au Tourisme et aux Loisirs.

Les autres

Alim Garga Hayatou, le lamido de Garoua est secrétaire d’Etat à la Santé publique depuis le 19 septembre 1996. Issa Tchiroma Bakary est depuis le 30 juin 2009 ministre de la Communication après avoir été ministre des Transports de 1992 à 1996. Il n’est donc pas un nouveau venu. Mme Youssouf Adija Alim, c’est la dernière venue en entrant dans le gouvernement du 30 juin 2009. Yao Aïssatou, la Directrice générale de la Sni a passé 20 ans au gouvernement. Elle est présidente nationale de l’Ofrdpc. On peut citer d’autres personnalités du Nord qui sont aux affaires soit sur le plan politique soit sur le plan économique. La famille Fadil, si elle est connue pour ses activités dans le monde des affaires, elle a aussi un pied dans la politique. Oumarou Fadil est maire Rdpc de la Commune d’arrondissement de Douala IIIème et son aînée Bayero est un responsable local du Rdpc à Douala et Pca de l’Anor. Tous les deux ne sont donc pas des nouveaux venus en politique.

III- L’Extrême Nord

Cavayé Yéguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale depuis 1996 est député depuis 1973. Cette longévité exceptionnelle à l’Auguste chambre irrite de temps en temps certains députés de cette région qui veulent eux-aussi accéder au perchoir et concluent que Cavayé Yéguié qui leur fait barrage et tant qu’il aura le soutien de Paul Biya eux ne pourront pas émerger. D’où de temps en temps la fronde du député du Mayo Kani Adama Modi qui présente sa candidature contre Cavayé Yéguié pour la présidence de l’Assemblée nationale. Ce qui crée souvent des remous à l’hémicycle et dans les rangs du parti au pouvoir. Comme fonctionnaire Cavayé Yéguié a commencé le travail avant 1970, il est donc en activité depuis plus de 40 ans.

Amadou Ali, il est entré au gouvernement depuis 1983 comme délégué général à la gendarmerie nationale et n’en est plus sorti. Il totalise donc 29 ans d’expérience gouvernementale. C’est le record man actuellement puisque sa carrière ministérielle n’a jamais été rompue comme chez Bello Bouba Maïgari ou Hamadou Moustapha ministre chargé de missions à la présidence de la République.

Hamadou Moustapha comme Bello Bouba Maïgari, il est entré pour la première fois au gouvernement le 30 juin 1975 comme vice-ministre des Finances (il avait alors 30 ans). En novembre 1979, il devient ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. Après une longue traversée du désert, Moutafesse comme on l’appelait revient au gouvernement sous l’ère Paul Biya et parvint à se hisser au rang de vice-Premier ministre en charge de l’Habitat et de l’Urbanisme. Il est ministre chargé de missions à la Présidence de la République depuis le 8 décembre 2004 pour le compte de son parti, l’Andp.

Zacharie Perevet, cet agronome, originaire du département du Mayo Tsanaga est un vieux briscard. Il est aux affaires depuis une éternité comme Amadou Ali. L’actuel ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle totalise plus de 20 ans au gouvernement.

Pierre Helé, le nom de l’actuel ministre de l’Environnement et de la protection de la nature apparaît pour la première fois dans une liste gouvernementale lors du remaniement du 13 avril 1983 avec le titre vice-ministre des Finances. Le 4 février 1984, il devient ministre de l’Education nationale. Il va connaître une traversée du désert pour revenir aux affaires en 2000 comme ministre du Tourisme après avoir quitté l’Undp pour le Rdpc. Et depuis décembre 2004 il est ministre de l’Environnement et de la protection de la nature ;

Adoum Gargoum, ce natif de Kousseri (7 août 1954) est depuis le 7 décembre 1997 ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargés des Relations avec le monde islamique.

Il n’y a pratiquement pas de renouvellement dans la région. Les anciens sont aux commandes depuis des décennies. On constate que tout le personnel politique actuel est en place depuis de longues années, même ceux qui n’occupent pas des fonctions ministérielles. Comme Sali Daïrou, membre du bureau politique du Rdpc, ancien ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, ex-directeur de Cabinet de l’ancien Premier ministre Sadou Hayatou.

On peut dire que le renouvellement s’est effectué dans cette région avec l’entrée au gouvernement du 9 décembre 2011 au poste de ministre des Finances de Alamine Ousmane Mey, le fils de l’ancien gouverneur du Nord sous Ahidjo, El Hadj Ousmane Mey.

IV- Le Centre

Le renouvellement du personnel politique est assez bien assuré dans cette région. Qui sont les anciens au gouvernement ?

Grégoire Owona, l’actuel ministre du Travail et de la Sécurité sociale est entré au gouvernement le 7 décembre 1997 comme ministre délégué à la présidence de la République chargé des Relations avec les Assemblées jusqu’au 9 décembre 2011. C’est le vice-doyen des ministres du Centre après René Sadi.

Catherine Bakang Mbog, elle est entrée » au gouvernement comme ministre de la Condition féminine le 27 avril 2001 et depuis le 8 décembre 2004 elle est aux Affaires sociales.

Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre du Commerce est en place depuis le 8 décembre 2004, ce qui est peu comparé à d’autres ministres.

Robert Nkili, le docteur d’Etat en était depuis le 27 avril 2001 ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale. Et depuis le 9 décembre 2011, ministre des Transports.

René Emmanuel Sadi, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, originaire du département du Mbam et Kim est le doyen des ministres de la région du Centre puisqu’il devient directeur-adjoint du cabinet civil de la présidence de la République.

Les autres

Les autres ministres du Centre n’ont pas une longue expérience ministérielle même si parmi eux il y a des revenants tels Philippe Mbarga Mboa, ministre chargé de mission à la présidence de la République et Ismaël Bidoung Mkpatt, de la Jeunesse et de l’Education civique. Henri Eyebe Ayissi du Contrôle supérieur de l’Etat a suivi un itinéraire similaire puisqu’il avait déjà été ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat (remaniement du 7 décembre 1990) jusqu’au 27 novembre 1992. La plupart des ministres du Centre sont issus du remaniement du 30 juin 2009 tels Pierre Mama Fouda de la Santé publique, Mmes Abena Ondoa née Obama Marie Thérèse de la Promotion et de la Famille mais surtout de la cuvée du 9 décembre 2011 : -Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République ; - Patrice Amba Salla des Travaux publics ; - Jacqueline Koung à Bessike des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières ; - Benoît Ndong Soumhet, Mme Dibong Marie Rose née Biyong Marie Rose.

V- L’Est

Jean-Baptiste Bokam, il a été ministre du Travail et de la Prévoyance sociale à la fin des années 1980, puis des Travaux publics qu’il quitte en 1997. Il revient au gouvernement à la faveur du remaniement du 22 septembre 2006 comme Secrétaire d’Etat à la Défense.

Emmanuel Bonde, il a été de décembre 1997 à septembre 2002 secrétaire d’Etat aux Travaux publics, puis est passé à la Fonction publique et à la Réforme administrative qu’il a quitté le 9 décembre 2011 pour les Mines, l’Industrie et le Développement technologique.

Joseph Le, Il est depuis avril 2007, directeur adjoint du Cabinet civil de la présidence de la République.

Michel Ange Angouin, le petit dernier est entré dans la famille comme ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative le 9 décembre dernier.

Le renouvellement est minime. Dans le gouvernement actuel, il y a deux vrais anciens, Jean Baptiste Bokam et Emmanuel Bonde. Le journaliste Joseph Le qui cotoie les arcanes du pouvoir depuis quelque temps a son mot à dire contrairement au nouveau venu, Michel Ange Angouin. Ce qu’on peut reprocher au chef de l’Etat s’agissant de la région de l’Est qu’un seul département, le Haut-Nyong a à lui seul trois des quatre ministres de cette région : Bokam, Le et Angouin. En revanche, Emmanuel Bonde étant originaire de la Kadey.

VI- Le Sud

Le ministre le plus ancien de la région du Sud est Edgar Alain Mebe Ngo’o qui est entré au gouvernement le 7 décembre 1997 comme directeur du cabinet civil de la présidence de la République, puis est passé Délégué général à la Sûreté nationale et a atterri à la Défense. Il est suivi par Jacques Fame Ndongo de l’Enseignement supérieur qui est entré au gouvernement le 18 mars 2000 comme ministre de la Communication, poste duquel il est parti pour celui de l’Enseignement supérieur le 8 décembre 2004.

Le directeur du cabinet civil de la présidence de la République Martin Belinga Eboutou est lui-même un ancien puisqu’il avait déjà occupé ce poste de 1996 à 1997 avant d’aller exercer ses talents ailleurs comme représentant permanent du Cameroun aux Nations unies à New-York de 1997 à 2007.

Dans l’actuel gouvernement tous les six ministres du Sud sont restés même si quelques uns ont changé de poste comme Jules Doret Ndongo. Ce sont les mêmes visages qui sont connus pour certains depuis au moins une décennie. Et dans cette équipe, la personnalité la plus âgée est le ministre Belinga Eboutou qui est septuagénaire.

VII- Le Littoral

Laurent Esso, ministre d’Etat en charge de la Justice est resté en place. C’est l’un des dinosaures du régime Biya qui est entré au gouvernement comme secrétaire général adjoint de la présidence de la République le 16 mai 1988, mais il était déjà aux côtés du président Biya comme conseiller spécial en 1986.

Pierre Titi, le ministre délégué auprès du ministre des Finances chargé » du Budget est dans ce département ministériel depuis de très longues années.

Pierre Moukoko Mbonjo, est un revenant. Il a été ministre de la Communication du 8 décembre 2004 au 22 septembre 2006.

Louis Bapès Bapès, le ministre des Enseignements secondaires comme nous l’avons signalé au début de cet article aux affaires depuis une trentaine d’années sans discontinuer.

Il n’y a pas de renouvellement, que ce soit dans l’actuel gouvernement en particulier ou sur l’ensemble de la classe politique en général dans le Littoral, il n’y a donc pas de renouvellement de personnel politique. Hormis le gouvernement, ce sont les mêmes noms qui circulent depuis des décennies : Thomas Tobbo Eyoum qui cordonne les activités du Rdpc dans le Wouri, c’est Louis Yinda, administrateur directeur général de la Sosucam, c’est Geneviève Tjoues, membre du bureau politique du Rdpc, c’est Françoise Foning, maire de Douala Vème, etc.

VIII- Nord-Ouest

Rien n’a changé là-bas. Le Premier ministre Philemon yang est resté en place. Pour les ministres, il n’y a eu qu’un seul changement : Dooh Jerome Penbaga a remplacé Ngafeeson Emmanuel Bantar au poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Justice garde des Sceaux chargé de l’Administration pénitentiaire. Les deux hommes sont natifs de la même région. Les autres ministres se sont maintenus : Ama Tutu Muna, Paul Atangan Nji, Fuh Calixtus Gentry.

Ce sont les mêmes visages connus qui sont là depuis des lustres, que ce soit au sein du Rdpc au pouvoir que dans l’opposition avec Ni John Fru Ndi du Sdf.

Philemon Yang, le Premier ministre, chef du gouvernement est lui-même un dinosaure politique. On dit que c’est un enfant naturel de l’ancien président de l’Assemblée nationale qui aurait favorisé son ascension politique. Nous n’en sommes pas sûrs.

Philemon Yang est né le 14 juin 1947 à Jikyim-Oku, département du Bui, région du Nord-Ouest. A peine sorti de l’Enam, option magistrature, en 1974, il est bombardé vice-ministre de l’Administration territoriale. Il devient ministre des Mines et de l’Energie en 1979. Le 26 juillet 1984, il est nommé ambassadeur, puis Haut Commissaire du Cameroun au Canada pendant 20 ans. Paul Biya le rappelle et le nomme le 8 décembre 2004 secrétaire général adjoint de la présidence d’où il partira pour devenir le 30 juin 2009 Premier ministre chef du gouvernement.

IX- L’Ouest

Dans cette région, deux ministres sont restés dans le gouvernement : Emmanuel Nganou Djoumessi qui a fait un saut qualitatif en devenant ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, il était Sga du Premier ministère, Madeleine Tchuinté est restée à la Recherche scientifique et à l’Innovation. Deux personnalités sont entrées dans le gouvernement : Jean Pierre Fogui, comme ministre délégué auprès du ministre chargé de la Justice garde des Sceaux et Jean Claude Mbwentchou au Développement et à l’Habitat.

Dans cette région, le renouvellement du personnel n’est pas au rendez-vous. Ce sont les mêmes caciques du Rdpc qui sont là depuis et qui ne veulent pas bouger.

X- Le Sud-Ouest

Sur quatre ministres, trois ont conservé leur poste : Peter Agbor Tabi, secrétaire général adjoint de la présidence de la République ; Mengot Arrey Nkongho, ministre chargé de mission à la présidence de la République, tout comme Joseph Dion Ngute qui est depuis le 7 décembre 1997, ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé du Commonwealth. Seul Elvis Ngolle Ngolle a perdu son poste de ministre des Forêts et de la Faune en remplacement de son cousin Philip Ngole Ngwese qui était secrétaire général du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative au moment de sa nomination.

Au total, c’est donc le statu quo qui règne non seulement au sein du Rdpc où ce sont les personnes qui sont aux affaires parfois depuis des décennies et qui ne veulent pas partir. Ce renouvellement du personnel politique ne concerne pas seulement le Rdpc mais ceux également de l’opposition. Au Sdf, Ni John Fru Ndi est en place depuis la création du parti en 1990 avec les « Founding Fathers » « Les pères fondateurs qui font la loi, à l’Undp Bello Bouba Maïgari est aux commandes et n’entend pas se laisser déborder par les jeunes loups aux dents longues. A l’Udc c’est la même chose, Adamou Ndam Njoya tenant fermement la barre.

© Aurore Plus : Michel Michaut Moussala


30/06/2012
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