Alliance des Forces Progressistes: Saïdou Maïdadi passe le témoin à Alice Sadio

DOUALA - 03 Février 2012
© Souley ONOHIOLO | Le Messager

Au cours d'une cérémonie de passation de service sobre, le secrétaire général sortant de l'Alliance des forces progressistes (Afp), passe la direction des choses à celle qui jusque-là, assumait les fonctions de secrétaire nationale à la communication.

De la fonction d'assistant au secrétaire général à la communication, à celle de secrétaire général de l'Alliance des forces progressistes (Afp), il n'y a qu'un pas. Et ce pas vient d'être franchi par Alice Sadio. Réputée pour sa verve tranchante et pour son engagement militant aux côtés de Bernard Acho Muna, Alice Sadio qui se distingue comme «l’aile dure» de la gent féminine de l'Afp, officie désormais au poste de secrétaire générale par intérim, cumulativement avec ses fonctions de secrétaire nationale à la communication. Elle devrait porter cette nouvelle casquette de Sg, tout au moins jusqu'à la tenue du congrès électif qui est supposé se tenir après les prochaines municipales et législatives. Soulignons que les mandats des membres en poste ont expiré depuis le mois de mars 2011. «Je suis invité chez Ndam Njoya. Le 2ème vice président va assurer la cérémonie protocolaire entre toi et Alice».

Il est un peu plus de 10 heures 30 minutes, lorsque hier, au siège de l'Afp, sous un ton amical, Bernard Acho Muna, prend congé de Saïdou Maïdadi, son secrétaire général démissionnaire. Le président national de l'Afp, a choisi d'honorer l'invitation du président national de l'Udc, qui organisait une rencontre entre les leaders des partis politiques et la société civile. «Je constate que le président national du parti n'en veut plus. On aurait dit qu'il a dépensé de faramineuses sommes d'argent depuis le double scrutin municipal et législatif de 2007. A ce qui paraît, rien n'indique que l'Afp soit prête à investir les candidats aux prochaines élections municipales et législatives. Après la participation du président Bernard Acho Muna, candidat au scrutin présidentiel du 9 octobre 2011, on croyait pouvoir capitaliser nos efforts pour nous relancer à la course aux prochaines élections. Hélas. Or, rester dans le parti dans ces conditions de l'immobilité politique, c'est comme mourir un peu», explique le Sg démissionnaire.

Depuis le scrutin du 09 octobre 2011, il résulte pour qui connaît et suit le déroulement des affaires de l'Afp, que les choses ne vont pas dans le bon sens. Le mauvais score enregistré par le candidat Bernard Acho Muna a fait perdre toute sérénité. L'espoir fou de faire un bon score, a cédé le pas à l'illusion; au point d'amener même les plus durs à déchanter. Il se raconte que beaucoup de militants de l'Afp, à commencer par Bernard Muna lui-même, n'y croient plus. D'ailleurs, ce dernier a annoncé sa retraite politique et son intention de quitter la présidence du parti. Le 28 janvier dernier, il a réitéré cette volonté, lors d'une réunion du comité exécutif. Dans la même lancée, il aurait exprimé son intention de créer un directoire, chargé de conduire le destin du parti, après la dissolution de la présidence. Pourtant, il est clairement indiqué dans les statuts que, en cas de vacance du président, l'un des vices présidents assume la continuité de la conduite des affaires. A cette entorse statutaire manquée et qui doit gêner Saïdou Maïdadi, s'ajoutent les querelles de leadership et les guerres de positionnement qui gangrènent le parti en ce moment. Autant des raisons qui, même s'il ne l'avoue pas, l'ont poussé à quitter le bateau en «tourmente».


Une nomination «statutairement» incorrecte

La cérémonie de passation de service entre les deux Sg, a consisté en la présentation du personnel, la présentation des documents, la situation financière du parti, la gestion du siège, l'inventaire du matériel (tables, chaises, parc informatique...). Après le rituel de passation de service qui s'est fait à huis clos sous la vigilance du vice président Pascal Zamboué, les deux Sg devaient passer à la banque pour le transfert des signatures. Le président Bernard Acho Muna, de l'Alliance des forces progressistes (Afp), n'a pas attendu plus de 24 heures après la démission de son Sg Saïdou Maïdadi, pour coopter en signant «d'autorité», le texte qui porte Alice Sadio au poste de Sg. Cette prérogative est dévolue au comité exécutif du parti, si on s'en tient à la lecture de l'article 54 des statuts de l'Afp. Il est écrit que: En cas de démission dûment constaté d'un membre du bureau par le bureau exécutif, celui-ci procède à son remplacement par son adjoint ou par quelqu'un d'autre devant assurer l'intérim jusqu'à la fin du mandat. L'ex-député, Ngam Chia qui assure les fonctions de secrétaire général adjoint de l'Afp, doit se sentir à l'étroit de savoir qu'il va devoir recevoir des instructions de celle qui jusque là était sous ses ordres. Pauvre démocratie... Allez encore dire qu'il n'y a qu'au Rdpc que ça se passe comme ça...


03/02/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres