Allemagne/Karlsruhe: Appel à contribution pour le rapatriement du corps de Nazaire Baneuzwe

Allemagne/Karlsruhe: Appel à contribution pour le rapatriement du corps de Nazaire Baneuzwe Jamais les journées n’auront été à la fois longues, pénibles et douloureuses pour la communauté africaine de Karlsruhe, telles en ce mois d’octobre, où les médecins de la clinique urbaine (Städtisches Klinikum) de cette ville leur ont annoncé la fin du moindre espoir de vie future pour leur patient, Nazaire Baneuzwe, depuis peu débranché, et plus du tout artificiellement alimenté.

Titulaire d’un BTS en Marketing, Nazaire Baneuzwe quitte le Cameroun en 2006, pour poursuivre ses études en Allemagne, où il avait obtenu un visa étudiant. C’est à Karlsruhe qu’il posera ses valises la même année, pour un séjour dont personne, n’aurait jamais pu imaginer une fin aussi brusque et meurtrie, six années seulement après.

Début de la maladie

Il y a exactement 4 mois, plus précisément le 21 juin dernier, Nazaire s’écroule alors qu’il est dans son petit travail d’appoint que font la plupart des étudiants pendant les congés ou leurs heures creuses. Les symptômes visibles sur son faciès ressemblent à s’y méprendre à un accident vasculaire cérébrale(AVC). C est d’ailleurs aussi le diagnostic que feront les médecins du centre hospitalier (Städtliches Klinikum) où Nazaire sera transporté pour soins intensifs. Lesquels soins aboutiront à une progression satisfaisante de son état de santé, des semaines après. Il sortira d’ailleurs du dit centre pour suivre dans un autre centre approprié, des séances de rééducations de l’après AVC.

Pendant la traversée de la première partie de cette dure épreuve, de ses propres dires, Nazaire, l’un des garçons d’une famille de plusieurs frères et sœurs, n’aura jamais ressenti l’absence d’un frère, d’une sœur, pas même du père ou de la mère. Car toute la communauté camerounaise de Karlsruhe, ses amis, ses proches, des connaissances, et des sympathisants, s’étaient serrés les coudes afin qu’il ne soufra d’aucun manque, et garde un mental fort pour vaincre cette pénible et douloureuse épreuve. Il est un euphémisme de parler de solidarité sans faille dont la communauté camerounaise de Karlsruhe fit montre autour de ce compatriote dont les heures se seraient peut-être même arrêtées, en ce moment où nous mettons sous presse.

Le jour où le plus dur lui est annoncé

Alors qu’il se fait suivre régulièrement au centre de rééducation après son AVC, convaincu que le plus dur est derrière lui, Nazaire est appelé 3 semaines plus tard par les médecins de la clinique urbaine de Karlsruhe, qui viennent de découvrir à partir des analyses encore en cours que Nazaire est sévèrement atteint d’un cancer en phase de métastases. Lui et ses proches amis en seront informés. Les médecins sont formels : C’est impossible de sauver quoi que ce soit à ce stade. Il est condamné. Il a encore maximum 3 à 6 mois à vivre au plus

Une assistance sociale commis à sa personne lui dira sans détour qu’il doit choisir entre mourir loin de ses parents, sis en Allemagne, ou alors auprès de sa famille.

Une vérité difficile à accepter quand on est seulement en plein « midi » de son séjour terrestre. Nazaire veut croire à la magie, au progrès de la science et surtout à l’efficacité qu’on connait aux hommes du pays de Konrad Hermann Joseph Adenauer et choisit de rester en Allemagne. Il passera tout au plus 3 semaines à la clinique, où on lui administre des antidouleurs afin de lui permettre d’être recevable dans un avion pour le Cameroun.

Mentalement et spirituellement rodé depuis le début de ces épreuves particulièrement éprouvantes, Nazaire continue de gratter plusieurs jours au sort qui s’acharne sur lui.

Une proposition de billet d’avion lui est faite par les services sociaux de karlsruhe pour lui permettre de rejoindre le Cameroun. Mais animé à raison d’ espoir, et poussé par la volonté de vivre, Nazaire croit toujours au miracle et remet à plus tard cette proposition.

Ayant fait le choix de rester en Allemagne, les services sociaux lui aménageront une chambre où il réside désormais. Du fait de ses douleurs récurrentes, il se rend de temps à autres à la clinique où seul des calmants lui sont donnés jusqu’ à ce jour fatidique.

Son dernier effort pour le städtliches Klinikum(Clinique Urbaine)

La semaine dernière, fortement marqué par une douleur au dos, il se rend à l’hôpital. On lui détecte une infection qui sera traitée pendant deux jours. Les médecins lui signifient par la suite qu’il doit sortir maintenant que l’infection est soignée. Un taxi est appelé pour le raccompagner. Il dit ne pas se sentir bien, d’avoir mal à la tête. Qu’il ne sent pas son corps. Les infirmier(e)s/et ou médecins lui rétorquent qu’il n’y a de toutes les façons rien à faire pour lui. Car il est depuis longtemps condamné à mourir. Ils ne le prennent pas au sérieux. Nazaire ne sait subitement plus répondre à leur question. Ils le croient entrain de simuler une comédie pour ne pas repartir avec le taxi qui l’attend dehors. Il vient pourtant de perdre l’usage de la parole. Il aligne trois crises d’épilepsie de suite.

Un médecin trouve anormal cet état de fait. La parole ne sort plus du tout. Le médecin demande qu’il soit transporté en salle de scanner pour y voir plus clair. Selon son ami présent à ce moment là, ca se voyait qu’il voulait tellement dire quelque chose, mais n’en avait plus les moyens. De l’expression de son regard posé sur son ami présent à cet instant, on y décelait aisément ses A dieux et probablement sa grande désolation d’être contraint à quitter de cette façon inacceptable, cette grande famille de ses compatriotes qui l’a tant soutenu. Toujours selon cet ami présent, Nazaire fit couler les larmes, incapable de parler. Elles en disaient long. Son ami fondit à son tour en larmes devant ce regard ô combien expressif de Nazaire, impuissant devant l’acharnement de ce sort tragique qui lui refuse la parole au moment si ultime, pour dire ne serait-ce qu’un : « soyez fort mes frères et sœurs après moi. Ainsi va la vie ».

Tous les deux ne se parlèrent plus qu’à travers leur regard respectif tout larmoyant. Les brancardiers vinrent les séparer. Il fallait transporter Nazaire dans la salle de scanner. Il s’éloignait, ses yeux dégoulinant de larmes, traduisait son impuissance, tout aussi comprise par son ami, devant cette autre triste réalité de la vie qu’est la mort, le sommant de se rendre.

Le diagnostic des médecins revenus quelques heures après retrouver cet autre inoxydable ami de Nazaire qui attendait, était sans appel : Le cerveau a été atteint par le cancer. Il a une grosse hémorragie dans le cerveau. C’est pourquoi il a perdu l’usage de la parole et fait autant de crise d’épilepsie. Il n y a plus rien à faire. Ici en Allemagne, nous n’avons pas le droit d’euthanasier les personnes en fin de vie. Nous devons juste l’accompagner jusqu’à ce qu’il rende son dernier soupir. Il ne sert plus à rien de le laisser brancher.

Témoignages

De l’avis de toute la communauté africaine de Karlsruhe ayant connu Nazaire, c’était un mec calme, sans histoire, serviable, aimant rigolé et très amusant. C’est ce qui explique cette grande mobilisation autour de lui. Plusieurs personnes se retrouvent chaque soir au chevet de son lit d’hôpital où il se bat toujours pour prolonger son séjour parmi nous. Un comité, constitué de 6 personnes, en charge du rapatriement de son corps au Cameroun a été mis sur pied. Tous les africains de la ville de Karlsruhe en appellent aux contributions de bonnes volontés pour aider à l’acheminement de son corps à sa famille meurtrie et pétrifiée par ce fauchage de leur enfant en « plein midi » de sa vie.

Procédure de rapatriement du corps et appel à mobilisation des africains et sympathisants de Karlsruhe et d’ailleurs

Il peut paraître inique de parler de corps au sujet de quelqu’un encore envie. Nous nous en excusons d’emblée auprès de ceux que cela pourrait choquer. Ce vocabulaire nous est hélas imposé par la situation actuelle et réelle de l’état (débranché, et plus du tout alimenté artificiellement) de Nazaire à la clinique urbaine de Karlsruhe. Situation à laquelle s’ajoute le verdict(état végétatif, miracle impossible) sans appel des médecins.

Nous nous voulons simplement réalistes. En effet, le compatriote Nazaire qui n’avait pas encore de situation stable en Allemagne n’avait pas d’assurance vie ou rapatriement de corps. En Allemagne, les familles ont maximum 3 jours pour récupérer le corps de leur proche après son décès pour un coup de 8000 euros. Passé ce délai, celui-ci est simplement incinéré si la famille ne l’a pas récupéré. Le montant de la quête financière actuellement disponible, ne permettant pas de répondre aux frais exigés pour entrer en possession du corps, il nous a semblé judicieux d’anticiper sur la situation.

Pour toutes vos contributions ou besoin d’information supplémentaires, veuillez svp vous referez aux contacts ci-après :

Madame Seumi en appelant le Nr de tel 0049179 2384965

Un cahier a également été ouvert au « Café Parlement » (pour les résidents de Karlsruhe) de même que chez Saly à Entenfang.

Pour toute contribution par virement bancaire :

Titulaire du compte : FKSK e.V.  ( Association des camerounais de Karlsruhe)

Banque :Deutsche Bank Karlsruhe

Compte Bancaire : 038 263 0        Code bancaire: 660 700 24   bénificiaire/objet : Baneuzwe Nazaire

Pour plus d’info appellez Mr Tamo :004917677070098 ; Henri:004917662345717

© aeud.fr : Ngassa H. Lewe


28/10/2012
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