Agressions dans les transports: Gare aux biscuits du voisin! Des agresseurs usent de ce mode opératoire pour droguer et dépouiller leurs victimes

Yaoundé, 24 Mai 2013
© Jeanine FANKAM | Cameroon Tribune

Des agresseurs usent de ce mode opératoire pour droguer et dépouiller leurs victimes.

Dans le taxi qu'il a emprunté, la conversation s'anime autour de l'actualité. Bernard Z. ne résiste pas et donne son point de vue dans cette discussion enflammée. La familiarité s'installe. Un des passagers propose des biscuits. Bernard Z. mis en confiance cède à la proposition et prend deux biscuits qu'il mange. Résultat: réveil quatre heures de temps plus tard dans un coin reculé d'un quartier qu'il ne reconnaît pas d'emblée. Le jeune homme se rappelle qu'il a dû prendre encore davantage de temps pour retrouver ses esprits et comprendre qu'il était tombé dans les griffes de malfaiteurs. Il a été dépossédé de sa mallette avec tout son contenu: ses diplômes, son argent et d'autres pièces importantes. Arrivé à Yaoundé pour suivre un dossier au Ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, il se compte désormais parmi les nombreuses victimes d'agresseurs aux «appâts» drogués.

Le fléau prend de l'ampleur. Il est répandu sur l'ensemble du pays. Autre histoire, se déroulant cette fois-là l'an dernier. En novembre 2012, l'hôpital central de Yaoundé reçoit aux services des urgences, un patient ayant perdu connaissance. Il y est conduit par des passants qui l'ont retrouvé dans une broussaille. Le patient, chauffeur de taxi, assure avoir embarqué des passagers qui lui ont fait consommer une boisson gazeuse contenant de la drogue. La suite? Il ne se rappelle plus très bien. Il constate simplement qu'il a été dépossédé de son taxi. Récemment encore, le nommé Wola Kodoma débarquait dans une gare routière de Garoua dans un état comateux. D'après les témoignages, il aurait été drogué à bord d'un car de transport en commun avant d'être spolié de toutes ses économies: une centaine de mille. Dans ce cas-ci, les filous ont aussi utilisé des biscuits empoisonnés qu'ils ont proposés à leur victime.

Des nombreux témoignages collectés, il ressort que les sandwichs, les yaourts constituent également des appâts. Le malfaiteur prend le soin d'y introduire une dose de drogue susceptible d'endormir un éléphant. C'est comme ça qu'on a eu Joséphine D. dans un bus de transport en commun. Elle se souvient qu'elle a rencontré un monsieur à la gare routière qui s'est montré très aimable, en lui épargnant la longue file devant les guichets. En attendant, le malfrat a eu le temps de tirer l'information essentielle de sa victime: «elle est venue toucher la pension trimestrielle de son vieux père, ancien haut fonctionnaire». Au cours du voyage, ce qui devait arriver arriva: un bout de pain est proposé par ce nouveau compagnon. Puis, c'est le sommeil comateux. A destination, le bandit disparaît, abandonnant la victime à son sort. La Police affirme qu'elle est régulièrement saisie pour des cas similaires. Parfois, elle contraint la compagnie de transport à conduire les victimes à l'hôpital. Mais la meilleure protection reste individuelle. Prudence et prudence.



26/05/2013
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