Affaire Vanessa: Un député tchadien se prononce

YAOUNDÉ - 02 Avril 2012
© JEAN DE DIEU BIDIAS | Mutations

L'honorable Bomra Kamkam soutient que le gouvernement camerounais devrait tirer cette affaire au clair.

La plateforme sous-régionale des Organisations paysannes d'Afrique centrale (Propac), a tenu un atelier du 26 au 31 mars derniers à Mfou dans la Région du Centre du Cameroun. En marge de ces travaux, elle a organisé samedi dernier un dîner de presse sur le thème: «l'implication des femmes et des jeunes dans les espaces de prise de décisions en Afrique centrale». Les participants à ces travaux venaient du Burundi, du Gabon, du Congo, de la Guignée Equatoriale, du Tchad, de l'Angola, de la République Centrafricaine et du Cameroun.


Un premier sous-thème ayant porté sur «le rôle des femmes et des jeunes dans le développement socio-économique en Afrique centrale» a fait éclore des avis divers. Pour Joséphine Atangana, représentante des jeunes de la Chaîne de solidarité et d'appui aux actions de développement durable de Mfou (Chasaadd-M), «les parents et les maris et les politiques sont responsables de la marginalisation de la femme dans les sphères de décisions». Elle pense en effet que ces derniers limitent l'accès de la jeune fille à l'éducation. L'honorable Bomra Kamkam, député à l'Assemblée nationale du Tchad quant lui, se situe aux antipodes de cette opinion. «La femme, fut-elle intellectuelle ou paysanne, doit se battre pour être dans les espaces de prise de décisions. Elle doit être réaliste c'est-à-dire: Lorsqu'une femme est fonctionnaire, elle doit revendiquer auprès de sa hiérarchie des postes de responsabilité au même titre que les hommes, parce qu'ils ont les mêmes diplômes», pense-t-il. Avant de poursuivre que: «les hommes ne confisquent pas les espaces de prise de décisions. Le politique veut bien voir cette femme-là qui est notre mère et notre sœur être à la hauteur. C'est pour dire que l'homme ne confisque rien, c'est la féminine qui se délaisse».

Cette thématique qui intervient au lendemain de la célébration par la femme de sa journée internationale, célébration marquée par la répression de toutes les manifestations pro Vanessa Tchatchou (du nom de cette jeune fille dont l'enfant a disparu quelques minutes seulement après sa naissance le 20 août 2011 à l'Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé), le parlementaire pense que «c'est parce que certains de nos dirigeants en Afrique éprouvent encore des difficultés de compréhensions. C'est pour cela qu'on réprime la moindre manifestation». Avant d'ajouter que: «Pour cet enfant disparu dans un hôpital de référence, sans vouloir faire de leçons, le gouvernement camerounais devrait mettre la lumière sur cette affaire. On devrait retrouver cet enfant parce qu'il est certain que cet enfant qui ne marchait pas encore n'a pas pu sortir seul de l'hôpital», se convainc l'élu du peuple tchadien. Comme pour enfoncer le clou, l'honorable Bomra Kamkam ajoute que «si l'enfant était un mort-né, il fallait qu'on remette son corps à sa famille. Que de le faire disparaître et proférer par la suite des menaces à l'endroit des victimes. Les dames qui sont à la maternité devraient en principe dire où se trouve l'enfant».

À la fin de cet atelier, la présidente de la Propac, Elisabeth Atangana annonce un bilan de l'action que mène son Association en matière de développement des couches défavorisées en 2015, soit l'année de bilan des Objectifs du millénaire pour le développement fixés en 2000 par l'Organisation des Nations unies (Onu).





03/04/2012
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