Affaire Vanessa Tchatchou: Paul Biya récompense la magistrate de Mfou

YAOUNDÉ - 20 Avril 2012
© Boris Bertolt | Mutations

Ancien substitut du procureur, elle a été promue au ministère de la Justice, comme chargée d'Etudes assistant.

On ne connaîtra peut-être jamais la vérité dans l'affaire Vanessa Tchatchou. En référence au bébé de Vanessa Tchatchou enlevé et volé à l'hôpital gynéco-obstétrique de Ngousso le 20 août 2011, quelques heures seulement après l'accouchement. Le dernier conseil supérieur de la magistrature, qui s'est tenu le 18 avril dernier avait nourri plusieurs attentes au sein de l'opinion publique dans la mesure où le nom de Medjang Caroline Ndikum Athe épouse Bikoué, magistrat 2ème grade, précédemment substitut du procureur de la république près les tribunaux de première et de grande instance de Mfou, est régulièrement cité dans le dossier. Elle est accusée d'avoir planifié, en complicité avec des responsables de l'hôpital gynéco-obstétrique de Ngousso, le vol du bébé de Vanessa. L'homme politique, Vincent Sosthène Fouda va plus loin en indiquant que «le bébé que la magistrate détient chez elle est celui de Vanessa».

Paul Biya semble avoir été sourd aux cris de l'opposition et de la société civile. Mercredi dernier, à l'issue du dernier Conseil supérieur de la magistrature, suite au décret portant nomination de magistrats au ministère de la Justice, Medjang Caroline Ndikum Athe épouse Bikoué a été nommée chargée d'études assistant à la sous-direction du contentieux administratif, financier et des comptes. D'après nos sources, c'est elle qui a personnellement appelé plusieurs personnes pour les informer qu'elle venait d'être «promue». Plus son salaire devrait subir une augmentation de près de 15 000 FCFA, ainsi que des avantages de service. Pourtant, Sylvie Jueyep, qui agit pour son compte personnel et celui de son enfant mineur Vanessa Tchatchou, a porté plainte avec constitution de partie civile contre plusieurs personnes physiques et morales auprès de la Cour suprême. Dont la magistrate et la ministre des Affaires sociales, Catherine Bakang Mbock.

Dans sa plainte, la grand-mère du bébé volé a formulé sept motifs à savoir, «traite, trafic d'enfants et de personnes, pratique de l'esclavage, en coaction et en complicité; enlèvement d'enfant avec fraude, en coaction et en complicité; non représentation d'enfant, atteinte à la filiation, en coaction et en complicité; fabrication des preuves, en coaction et en complicité; séquestration, tortures, en coaction et en complicité, abus de fonctions en coaction et en complicité». Caroline Medjang Ndikum était personnellement accusée «d'héberger actuellement le bébé soupçonné être celui enlevé à l'Hgopy sur la base d'une adoption frauduleuse».

Les autres mis en cause par Sylvie Jueyep sont, entre autres, Béatrice Ndemba et les autres infirmières qui ont «facilité l'enlèvement du bébé disparu», le Dr Serge Tenkeu, «signataire du certificat d'accouchement de l'enfant déclaré abandonné», le commissaire Pierre Nith, «signataire d'abandon d'enfant frauduleux», le commandant et les éléments de la brigade de gendarmerie de Nkolmesseng. Il y a également le Pr Doh Aderson Sama, l’ex directeur de l'hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso.

Lui, est «soupçonné d'être le facilitateur de l'enlèvement de l'enfant, et l'instigateur des souffrances physiques et morales endurées jusqu'à ce jour par les victimes en coaction avec certains éléments de la police et de la gendarmerie», signale la plainte adressée au premier président de la Cour suprême. Par ailleurs, l'hôpital gynéco-obstétrique et l'Etat du Cameroun sont appelés à répondre en tant que personnes morales.


21/04/2012
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