Affaire Vanessa Tchatchou: Les résultats des tests ADN contestés

YAOUNDE - 08 MARS 2012
© Irène Fernande Ekouta | Le Jour

Pour bien des Camerounais, les informations délivrées par le procureur de la République près le tribunal de Grande instance du Mfoundi ne sont pas crédibles.

Les prélèvements effectués sur l’enfant décédé et inhumé à Nkoteng se sont heurtés à des difficultés d’exploitation en raison de l’état de décomposition avancée des restes mortels ».

Cet extrait du communiqué du procureur de la République près le tribunal de Grande instance du Mfoundi au sujet de l’affaire Vanessa Tchatchou suscite des questions s’appuyant sur les nombreux exemples qui contredisent l’affirmation du procureur. En 1998, par exemple, un test Adn a été réalisé sur une momie vieille de 3500 ans pour déterminer qu’il s’agissait de Thoutmôsis Ier, un pharaon d’Egypte ayant régné de 1506 à 1493 avant Jésus-Christ.

Quels laboratoires spécialisés n’ont-ils pas pu retracer la carte génétique d’un cadavre mort et enterré six mois plus tôt ? Là-dessus, aucune précision du communiqué du procureur. La seule assurance que Jean Fils Ntamack donne, c’est qu’ «il n’y a aucun lien de maternité entre l’enfant en vie et mademoiselle Tchatchou ». Cette information, la première relayée dans le document rendu public par le magistrat, est censée lever une équivoque. Seulement, ils sont nombreux à ne pas y croire. Me Meli, l’avocat de Vanessa Tchatchou en premier. Il va jusqu’à douter de l’existence de ces tests.

Mensonge judiciaire
Pour le conseil de l’adolescente, « le procureur de la République n’a pas le droit de se prononcer sur une affaire pendante. En plus, ce n’était pas à lui de publier ces informations, mais plutôt au juge d’instruction à qui il a transmis le dossier depuis le 13 février 2012. C’est un mensonge judiciaire ».

Me Meli part de la règle du privilège des juridictions, qui accorde une certaine protection aux magistrats. Ainsi, argumente l’avocat, la magistrate ne peut pas être entendue par un officier de police judiciaire ni par le procureur de la République. De la même manière, son domicile ne peut faire l’objet d’une perquisition. C’est donc le président de la Cour suprême qui aurait dû désigner une personne pour effectuer les prélèvements des échantillons d’Adn de l’enfant hébergé par la magistrate. C’est ce qui lui fait dire que « rien ne prouve que des prélèvements ont été faits sur le bébé détenu par la magistrate. Nous avons déposé auprès du juge d’instruction, une requête aux fins de délivrance des copies des résultats de ces tests». Pour Vincent Sosthène Fouda, homme politique, « le magistrat aurait mieux fait de se taire, puisqu’en essayant de dire le droit, il a humilié le Cameroun ». De son côté, Shanda Tonme, le président du Comicodi, affirme qu’il s’y attendait. «Nous ne sommes nullement surpris par une action qui relève de la panique suscitée par les appels au boycott du 8 mars», a-t-il soutenu.


08/03/2012
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