AFFAIRE VANESSA - ELLE N'A PAS QUITTE SON LIT: DECLARATION N°5 DU COMICODI relative au Bébé volé à l’hôpital Gynéco Obstétrique de Yaoundé

AFFAIRE VANESSA - ELLE N'A PAS QUITTE SON LIT: DECLARATION N°5 DU COMICODI relative au Bébé volé à l’hôpital Gynéco Obstétrique de Yaoundé

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination annonce que dans la suite des instructions nouvelles en provenance de la présidence de la république, concernant l’affaire du Bébé volé de Vanessa Tchatchou survenu à l’hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé le 20 Août 2011, les éléments ci-après constituent les derniers développements:

1 - Les enquêtes sont dorénavant menées par des équipes conjointes de la Police judiciaire et de la délégation générale de la recherche extérieure, sous le contrôle direct et permanent des chefs de ces organes de l’Etat, et sous la haute supervision du Secrétaire général de la présidence de la république.

2 - Les conditions dans lesquelles les enquêtes sont conduites, sont dégagées de toute impartialité et nous inspirent une relative confiance, contrairement à ce que l’on a connu avant.

3 - Les prélèvements ont été effectuées sur la jeune maman Vanessa Tchatchou en date du vendredi 03 février 2011, entre 19h30 et 20 heures. Cette opération s’est faite sans que ni la jeune maman ni sa famille, ait été prévenue au préalable. En conséquence elle s’est déroulée dans des conditions qui ont donné lieu à quelques bousculades, pleurs et relatives violences, et regrets, à cause de la résistance compréhensible opposée par Vanessa et sa famille qui exprimaient ainsi des inquiétudes légitimes.

A ce propos il importe de rappeler que dans l’après midi du jeudi 02 février, une tentative de prélèvement avait échouée, parce que la famille exigeait que les prélèvements soient faites selon un protocole précis et consensuel, en présence de toutes les parties impliquées, en l’occurrence la magistrate mise en cause, le bébé qu’elle dit avoir adopté, et celui que l’on dit avoir été enterré puis exhumé.

4 - Les prélèvements qui ont eu lieu faisaient suite à une réquisition du Procureur de la république demandée et obtenue par la Direction nationale de la Police judiciaire. La Commission (COMICODI) avait souhaité que le Conseil de la famille Tchatchou, en l’occurrence Maître Hyppolyte Meli, Avocat au barreau du Cameroun et président de l’Assemblée générale de l’ordre des Avocats commis par elle, soit présent pour garantir la transparence et l’impartialité. Cette demande n’a pas été acceptée, la police ayant décidé de faire prévaloir des instructions urgentes de la haute hiérarchie et de la justice.

5 - La Commission a néanmoins obtenu des assurances, sur le fait que toutes les autres parties impliquées, en somme la magistrate, “son bébé adopté“, et le troisième bébé exhumé, ont été prélevés.

6 - S’il est établi que la magistrate s’est dans un premier temps opposée à l’épreuve de prélèvement, il n’en n’est point de même pour la jeune maman Vanessa, dont les réticences au départ, se fondaient simplement sur l’exigence d’un prélèvement collectif au même moment et au même endroit, sur la base d’un protocole consensuel, et avec des garanties de transparence.

7 - Après le prélèvement, Vanessa, accompagnée de sa maman Sylvie, de sa tante, de son jeune fiancée (le père de son enfant volé), et du compagnon de sa maman, ont été auditionnés dans les locaux de la police judiciaire, aux fins de bouclage du dossier des enquêtes relancé et réinitialisé, suite aux instructions de la présidence de la République. La jeune maman a été normalement reconduite dans sa chambre à l’hôpital à 1heure du matin.

8 - Il importe de signaler que des personnes certainement payées et commanditées par des mains obscures, malveillantes et mal intentionnées, sont apparues aux abords de l’hôpital avec pour mission d’invectiver Vanessa et sa famille, poursuivant ainsi une campagne commencée par la radio Amplitude FM à Yaoundé sous le micro d’un certain Duval Ebalè, et reprise en cœur par certains journaux de réputation plutôt bizarre.

9 - Dans la soirée du vendredi 04 février 2012, nous avons eu, sur son invitation, une séance de travail avec monsieur le Délégué Général à la Sureté Nationale. Le Grand commis de l’Etat, ancien Ambassadeur, Commissaire de police Divisionnaire émérite et Patron de la police, nous exprimé les plus hautes préoccupations de la présidence de la république sur ce dossier et sa détermination du Chef de l’Etat à faire triompher la vérité au plus vite.

- Il nous a assuré que les enquêtes ont été reprises à zéro et vont être menées de la façon la plus impartiale

- Il nous a assuré que Vanessa allait demeurée dans sa chambre à l’hôpital jusqu’à aboutissement des enquêtes

- Il nous informé que les résultats des prélèvements ne seraient pas connus avant une semaine voire une dizaine de jours.

- Il nous assuré que des mesures exceptionnelles ont été prises pour garantir la sécurité de toutes les parties.

- Il nous a déclaré que s’il avait été possible d’aller plus vite pour connaître les résultats des prélèvements, le gouvernement ne lésinerait sur aucun moyen, mais que malheureusement, il s’agit des délais prescrits par les scientifiques.

- Il nous a dit qu’il souhaite que toute personne de bonne foi ayant une autorité morale quelconque dans ce contexte et en mesure de conseiller valablement les parties, s’implique dans le bon sens.
Nous avons réitéré à monsieur le Délégué Général à la sureté Nationale, l’ensemble de nos convictions, recommandations, appréhensions, méthodes de travail, et engagements citoyens pour la lutte contre la corruption, contre toutes les formes de discrimination, et pour le triomphe de la vérité dans toutes les situations où une telle démarche s’impose.

Pour conclure, le Chef de la police nous réitéré sa volonté de ne pas laisser s’installer ce qu’il considère comme “une exploitation inconsidérée et inacceptable de l’affaire par quiconque à des fins inavouées“

Les échanges, de notre point de vue, ont été francs, courtois et sincères, dans le respect de la stature et de l’autorité de monsieur le Délégué Général à la sureté nationale.

Le samedi 05 Février dans la matinée, nous avons rencontré Vanessa à l’hôpital. Elle était calme et avait retrouvé toute sa sérénité. De même, les policiers missionnés pour sa garde, quatre femmes et de deux hommes, étaient tous de bonne humeur et n’affichaient aucune hostilité. Nous avons demandé à la jeune maman éplorée de coopérer librement et pleinement dans toutes les étapes des nouvelles enquêtes en cours.

Dans l’après-midi de ce samedi 05 février 2011 et jusqu’en début de soirée, l’équipe mixte des enquêteurs DPJ - DGRE, a procédé à des auditions d’une importance capitale dont il est inopportun de révéler la quintessence, compte tenu du secret entourant la procédure, et surtout l’exigence de réserve et d’équidistance pour la manifestation finale de la vérité. Toutes les parties ont été impliquées et Vanessa y a participé avec satisfaction. La jeune maman et sa famille ont de toute façon exprimé leur soulagement de voir enfin les enquêtes connaître un développement impartial, contrairement à leur calvaire depuis six mois.

Compte tenu de tous ces nouveaux développements, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination s’étonne de la teneur, de la virulence, des invectives, et des conclusions pour le moins inappropriées et même vexatoires, de monsieur le Ministre de la communication, lesquelles ne reflètent ni la quiétude et la convivialité montrées par le Délégué général à la sureté nationale et monsieur le Directeur général de la recherche extérieure agissant sous les hautes instructions du Chef de l’Etat, ni l’exigence de respect, de dignité, d’humilité, et de sérénité tant à son propre égard en tant que membre du gouvernement de la république et porte parole, qu’à l’égard des autres citoyens, de la société civile, des corps politiques, du corps diplomatique, de l’opinion publique nationale et internationale, tous implicitement et automatiquement saisies de ce drame regrettable.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination rappelle, que tout citoyen et toute personne résidant régulièrement sur le territoire camerounais, toute personne humaine s’exprimant au nom des droits de l’Homme et des libertés individuelles consacrés par la déclaration universelle des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et ses protocoles additifs, est habilitée à faire connaître son point de vue sur toute affaire portée sur la place publique, et mettant en exergue des situations graves.

La Commission rappelle à ce propos pour mémoire à monsieur le Ministre de la communication, que c’est presque un dogme sacré dorénavant dans la vite publique et l’évolution politique et sociale du Cameroun, la déclaration du Chef de l’Etat, SEM Paul Biya, et selon lequel, “il n’est plus besoin d’aller au maquis pour exprimer ses idées“. Tant que les citoyens s’exprimant dans l’affaire Vanessa restent dans le cadre des lois, des usages et des coutumes conviviales et respectueuses, le Ministre ne devrait pas par conséquent, faire des sorties sous forme de déclaration de guerre, lesquelles peuvent être considérées comme une volonté voire une manœuvre de censure et d’intimidation pour étouffer la vérité.

En tout état de cause, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination réitère, sa position fondées sur les principes cardinaux du droit selon lesquels, nul n’est coupable jusqu’à établissement de sa culpabilité par des preuves irréfutables, et nul n’a raison jusqu’à confirmation de ce statut par la justice à la suite d’un procès équitable mené dans le respect des droits de toutes les parties.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination rappelle à ce propos, que le Conseil de Vanessa Tchatchou, Maître Hyppolite Meli, président de l’assemblée de l’ordre des Avocats du Cameroun, reste la seule personne habilitée à porter un jugement sur la validité de toutes les procédures déjà engagées, sur celles à venir, et sur les consclusions.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination, au regard des récents développements, exprime ses espoirs légitimes, qu’une manifestation prompte et satisfaisante de la vérité, interviendra très prochainement, comme conséquence logique des efforts conjuguées de tous les moyens, de toutes les voies, et de tous les services et organes spécialisés de l’Etat, principalement la DGSN, la DGRE, et la CONAC./.

Fait Yaoundé, le 06 février

Le président de la commission
SHANDA TONME
Médiateur universel


05/02/2012
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