Affaire Sonara : Les premières vérités de John Ebong Ngolle

Cameroun - Affaire Sonara : Les premières vérités de John Ebong NgolleLe Pca de cette entreprise a confié devant la cours qu’il ne reconnaissait pas le by Text-Enhance">document brandi comme autorisation à Charles Metouck, et que c’est lui qui avait donné des instructions aux forces de maintien de l’ordre.

C’est à un peu plus de 18 heures que le président du conseil d’administration de la Sonara, John Ebong Ngolle a été appelé à rentrer dans le box pour ses dépositions, ceci après une longue journée d’attente, non dans la salle d’audience où se sont poursuivies les auditions des deuxième et troisième coaccusés, Jean-Joules Eddynguelle Eddynguelle et Ngalle Mouelle Noe respectivement, mais plutôt dans les bureaux du greffier en chef où il est resté maintenu, puisque ne pouvant suivre les dépositions des accusés. D’entrée, le juge Théophilus Tassi demandera au Pca de remettre à la cour le statut de la Sonara. Celui – répondra par l’affirmatif, mais lorsque le document en sa possession sera brandi pour exploitation, le procureur Eni Mokube fera remarquer qu’il s’agissait d’une photocopie, et ne pouvait fait faire foi devant le tribunal.

Instruction sera donc donnée au nouveau directeur général Ibrahim Talba Malla qui était dans la salle au coté des témoins, d’en trouver une copie. C’est alors qu’il quittera la salle pour se rendre à la raffinerie selon des sources crédibles pour en chercher. Le tribunal optera alors d’entendre le Pca en attendant le retour du Dg avec ledit document. Après les formalités d’usage liées à son identification, le président du tribunal ouvrira le bal des questions en demandant au pca ce qu’il sait du document brandi comme autorisation à Charles Metouck et intilulé « A qui de droit». La réponse de John Ebong Ngolle ne se fera pas attendre : «je ne reconnais pas ce document ; la signature qu’il porte ressemble à ma signature. Ce document porte la date du 15 février 2013 alors que j’avais signé un document daté du 18 février 2013» ; et le juge de poursuivre : «quel était le titre de ce document que vous aviez signé?» ; à ceci, le Pca dira «honnêtement, je ne peux me rappeler de comment ce document était intitulé ». À la question de savoir s’il lisait bien, John Ebong Ngolle répondra «oui» ; le juge poursuivra en demandant s’il l’avait lu ce document, et il répondra par l’affirmative.

Alors, il lui sera demandé de le décrire, surtout sur son contenu. Sur ce, John Ebong Ngolle fera savoir que «ce document portait essentiellement sur notre réunion prévue pour le 20 février qui devait porter sur l’appui à apporter au nouveau DG. Nous nous sommes rencontrés le 15 février 2013 après l’installation du nouveau DG à trois dont Talba Malla, Charles Metouck le DG sortant et moi – même. J’ai décidé que nous devions nous retrouver le 20 février» ; ici, le juge va l’interrompre en lui demandant quel était le but de cette rencontre. Il poursuivra donc que «pour examiner la situation de la Sonara, puisqu’on a entrepris un énorme projet d’expansion de la raffinerie. J’avais précisé ce jour que quand l’ex – DG devait se présenter le 20, il devait au préalable se présenter aux forces de maintien de l’ordre, lesquels devaient nous informer, l’administration et moi – même pour que nous nous rendons tous à la Sonora». Au juge de demander « donc la réunion avait pour objet le projet d’expansion de la Sonara?», et Ebong Ngolle repondra : «oui ! Et j’avais aussi exigé la présence du responsable de ce projet Mr. Yenwo. Lorsque nous avions raccompagné le ministre de l’eau et de l’énergie après l’installation, je me suis rendu compte que les mesures de sécurité devaient être prises pour sécuriser les bureaux et services du directeur général.

Heureusement, j’avais contacté les responsables de sécurité pour leur demander de veiller à la sécurisation des bureaux du DG. Je ne peux pas reconnaitre lequel des responsable j’avais effectivement contacté, mais je reconnais ce gentleman (pointant le commissaire de police principal Ntoh Denis, responsable régional du contrôle des services qui était assis sur le banc des témoins) qui nous avait aidé à rentrer en possession des ordres de paiement retenus par la police à Buea; c’était une journée terrible. J’avais instruit aux forces de l’ordre que nul ne puisse y rentrer et qu’aucun document ne soit porté hors de l’enceinte de la Sonara, et ils n’ont rétorqué que leur hiérarchie leur a donné ces même instructions. Donc, comme je le disais, l’atmosphère à la Sonara ce jour était celui d’un environnement à exploser une bombe ; on pouvait palper la peur dans l’air. Les gens flânaient, pris de confusion. Au cours de cette réunion, l’ex – DG a exprimé le voeu de se rendre à son domicile à Edéa, et le nouveau Dg a indiqué qu’il allait se rendre à Yaoundé ; j’avais donc décidé de rester présent». Ici, le juge va lui indiquer qu’«il y a des évidences devant ce tribunal indiquant que l’ex – DG est rentré dans son bureau le 18 février» ; à ceci, le PCA dira qu’il n’en a aucune idée. Et au juge de marteler «y avait – il entente entre vous ? « ce jour il était convenu que nous devions revenir à la Sonara le 20 et qu’en dehors de nous trois, le chef de projet d’extension de la raffinerie devait être présent», répondra Ebong Ngolle, avant de préciser qu’il avait encore des éléments à ajouté.

Il poursuivra que « à la date du 18 février, Ndembasson, responsable adjoint des services du personnel m’a dit au téléphone qu’ils avaient des problèmes avec les ordres de paiement saisis par la police, documents concernant la cérémonie de remise de médailles aux employés prévue pour vendredi 22 février, et que ces documents étaient au service régional de la sureté nationale à Buea. Puisque je ne voulais pas ajouter la frustration sur les employés, j’ai opté d’aller à Buea avec lui, même si cela ne rentre pas dans mes attributions. Je suis reparti de Buea aux environs de 14 heures pour me rendre à Limbe, puis à ma résidence au Guest house de la Sonara. Autour de 16 heures 30 minutes, Eddynguelle Eddynguelle a débarqué à mon bureau avec une chemise et m’a dit qu’il avait contacté le ministre de tutelle et qu’il avait besoin du communiqué ; il m’a dit que le ministre a dit m’avoir laissé une copie du communiqué» ; le juge demandera due quel communiqué il s’agissait – il ? Et il rétorquera que la fin de la cérémonie d’installation était sanctionnée par un communiqué, avant de poursuivre : «je lui ai remis ce document tout en précisant de me ramener ma copie, et de préférence l’original. Au moment où il ressortait, il est revenu me dire Mr. Le Pca, vous vous êtes convenus pour une réunion le 20 février, et j’ai préparé un document destiné à l’ex – DG qu’il présente aux forces de maintien de l’ordre à son arrivée ce jour à la raffinerie.

Je lui avais donc répondu que c’est très bien fait. Donc, j’ai signé le document. Et je lui ai dit, Eddynguelle, en votre qualité de juriste, faites copies aux forces de maintien de l’ordre et assurez – vous que copies soient faites et remis aux concernés. Plus tard, j’ai entendu des bruits au rez de chaussée de ma résidence avec insistance. J’ai demandé, puis on m’a dit que l’ex – DG a été interpelé. Ce qui m’a dérangé. J’ai demandé à mon chauffeur de m’accompagner à Buea ; j’étais en sandale. Chemin faisant, au niveau de plantecam à Mutenguene, j’ai reçu un appel téléphonique d’Eddynguelle me demandant que si je suis questionné au sujet d’un document, il faudrait que je réponde que c’est moi qui l’avais initié. J’étais confus de l’insolence de cette demande d’un subordonné et j’ai pressenti qu’il y avait un problème.

Je me suis donc rendu à la police judiciaire à Buea où j’ai porté plainte ; puis je me suis sui rendu chez le délégué pour demander s’il pouvait me permettre d’exprimer mes condoléances à mes collaborateurs interpelés, mais il m’a dit que c’est impossible puisqu’ils étaient en train d’être entendu». Sur ce, John Ebong Ngolle conclura ses propos, et c’est à ce moment que le DG Talba Malla fera son retour, à un peu plus de 18h40 minutes. Cette déposition du Pca suivait ainsi celle du chef de services des affaires juridiques Jean – Joules Eddynguelle Eddynguelle qui avait pourtant soutenu avoir porté le document au PCA à sa résidence où il avait signé après avoir lu et posé des questions sur son contenu. Il réfutera les allégations selon lesquelles il avait scanné la signature du Pca pour confectionner ce document. A presque 19heures, le juge a renvoyé l’audience au 09 février pour cross – examination du Pca par les avocats de la défense et le ministère public.

© La Nouvelle Expression : Pierre – Alexis KAPTCHOUANG


09/04/2013
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