Affaire Rio Del Rey: Harris Robert Mintya écrit à l'Anecdote

YAOUNDE - 19 JUILLET 2010
© Harris R. Mintya (Corresp.) | L'Anecdote

HARRIS ROBERT MINTYA MEKA
Toute la vérité sur l'affaire Rio Del Rey



Du fond de sa cellule de la prison centrale de Kondengui, Robert Harris Mintya, le Directeur de publication du journal «Le devoirs», et l'un des coaccusés dans l'affaire du Rio Del Rey, nous a fait parvenir une correspondance qui permet de revisiter ses contours. Sur la motivation du choix de l'Anecdote, le porteur de la missive explique que c'est l'intérêt que notre journal a pour l'affaire Bibi Ngota qui justifie cette discrimination. Harris Robert Mintya revient sur les noms de certaines personnalités citées au sein de l'opinion, mais laisse un certain nombre de questions en suspens. Raison pour laquelle notre rédaction entend, au cours de ses prochaines enquêtes lever toutes les équivoques qui pourraient survivre dans les esprits à la lecture de cette « confession ». Voici dans son intégralité la lettre de Robert Harris Mintya, telle que parvenue à notre rédaction vendredi dernier.

«En date du 9 Octobre 2009, sur information de Biby Ngota, j'ai rencontré le nommé Hervé Nko'o alors qu'il présentait une émission à Magic Fm. Le but était l'achat d'un document ayant trait à un détournement de près de 20 milliards de francs Cfa à la S.N.H.

Au terme de cet entretien, il m'a avoué le détenir, et un rendez-vous a été fixé de commun accord pour la transaction, au lieu dit Kondengui.

Après son émission, il nous a retrouvés. Il faut relever au passage que le dossier qu'il devait me vendre était composé selon ses déclarations, d'un document signé de Laurent Esso, Ministre d'Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République, instruisant l'ADG de la SNH, le payement, et la répartition des commissions suite à l'achat du bateau Rio-Del-Rey, et d'une pièce comptable, attestant ladite répartition et cela devait revenir à 100 000frs.

A ma grande surprise, il m'a plutôt présenté un seul document, celui qui portait la signature, et non celui faisant office de répartition. N'ayant pas approuvé cela, je lui ai tout simplement remis 30 000 frs, en promettant de lui donner le reste, à savoir 70 000 frs, une fois qu'il m'aura apporté la preuve qu'il y a eu cette opération.

A ma grande surprise, il n'est plus jamais revenu.

Faisant contre mauvaise fortune bonne mine, j'ai adressé deux protocoles d'interviews au SGPR, et à l'ADG Adolph MOUDIKI. Et sur le terrain, j'ai procédé à des investigations, qui ont duré jusqu'au mois de février 2010.

La première personne que j'ai rencontré était Monsieur Mendim Nko'o, Directeur Administratif et Financier de la SNH lequel, au terme de notre entretien, m'a donné l'information selon laquelle il n'en savait rien, mais m'a assuré qu'il allait procéder aux vérifications.

Et compte tenu de ses nombreuses occupations, je l'ai plus revu jusqu'au jour de mon arrestation.

D'autre part j'ai rencontré le ministre Alain Mebe Ngo'o qui n'est pas passé par quatre chemins pour me dire de vive voix que ce document était faux, et qu'il n'était pas signé du ministre d'Etat Laurent Esso. Mieux, son secrétaire particulier du nom de Ateba, qui m'a dit avoir longtemps travaillé à la Présidence de la république m'a confirmé la même chose.

Toujours dans le cadre des mes investigations, un confrère du nom de Ndiomo Flash m'a amené rencontrer Emmanuel Etoundi Oyono, Directeur général de la MAETUR, lequel était également curieux de découvrir ledit document.

Dès que je le lui ai présenté, il l'a observé pendant longtemps sans rien dire. Mais qu'à cela ne tienne, il m'a demandé de lui tirer une copie dudit document, sans me donner la raison de son utilisation, ce que j'ai refusé de faire tout de suite... Pendant cinq mois, je n'ai pas eu la preuve que ce document était signé de Laurent Esso dans le cadre de mes investigations, jusqu'au moment de mon arrestation.

Et à l'heure où j'ai été interpellé, j'étais déjà entrain de préparer une édition spéciale pour apporter la preuve au grand public que ce document était faux et qu'il n'était pas signé de Laurent Esso, d'autant plus que je l'avais annoncé dans mon édition n°101 du mois d'Octobre.

Il est également à noter que dans cette scabreuse affaire, le nom du Ministre Jacques Fame Ndongo a longtemps été cité. Mais alors, je dis que ce dernier m'a fait la réprimande par la suite et m'a demandé de ne jamais écrire contre un ministre en fonction, ou un ancien.

Ayant donc été suffisamment édifié, je réitère le caractère faux du document et j'ai déjà préparé une édition spéciale pour clarifier ce lectorat pour lequel j'ai un grand respect et disculper le Ministre d'Etat en clarifiant tous les points d'ombre».

Harris Robert Mintya Meka
Prison centrale de Yaoundé-Kondengui
Quartier 1 local (4)
Le 16 juillet 2010


19/07/2010
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