Affaire P.W Mandio - Polycarpe Abah Abah : Controverse autour de deux ordonnances



Elles ont été signées en l’espace de 72H pour des faits fortement contestés

La procédure ouverte depuis quelques mois commence à faire du sur place. L’une des parties majeures du procès, P.W Mandio, ne s’est jamais présentée au tribunal. Il a été le déclencheur, à l’amont de cette affaire, en dénonçant Polycarpe Abah Abah, alors directeur des impôts. Il avait relayé en son temps par le biais de sa publication ‘’Le Front indépendant’’ les faits de détournement de deniers publics qu’auraient perpétrés Abah Abah du temps où il était directeur des impôts. Ce dernier l’avait ester en justice pour diffamation par voie de presse.

Le 21 avril 2006, le Tribunal de Première instance de Yaoundé-centre administratif avait condamné Mandio et Henriette Ekwé à six mois de prison avec sursis et une amende de 500.000Fcfa pour diffamation par voie de presse. Mais comme l’eau dormante, le Ministère public avait ‘’récupéré’’ la dénonciation à son compte. Une dizaine d’années plus tard, le juge d’instruction du Tsc va signer le 21 novembre 2014 une ordonnance de renvoi et notifiée à Abah Abah. Elle porte sur la somme de 1.211.601.571Fcfa détournée et reprochée à l’ancien directeur des impôts. Trois jours plus tard, le 24 novembre 2014, le même magistrat signe une deuxième ordonnance qui porte le montant à 1.811.601.571Fcfa pour les mêmes faits. La défense crie à la manipulation, alléguant de ce que le juge d’instruction a ajouté la somme de 53.219.178Fcfa. Me Nouga, porte-parole du pool des avocats de la défense, a d’ailleurs qualifié de tricherie l’attitude du juge d’instruction qui dit-il, a grossi frauduleusement le montant. La défense est formelle : « Le juge d’instruction a usé de la manipulation à travers son ordinateur ». Pour les défendeurs, leur client n’a pas été entendu pour les seconds faits. Bref, les faits portés à la connaissance du juge d’instruction l’ont été par P.W Mandio.

Bien avant la saisine de la justice par Abah Abah, l’autorité administrative compétente, en l’occurrence le Ministre des Finances au moment des faits, Michel Meva’a M’eboutou. Va ordonner une enquête administrative. Elle sera diligentée par le Sed qui, n’aura rien constaté comme détournement de deniers publics. Selon le rapport du Sed, les faits relevaient de la dénonciation anonyme. Dans la mesure où, les sommes initialement virées et comptabilisées à tort sur le compte personnel d’Abah Abah ont été corrigées le même jour et créditées sur le débit du compte de ‘’Remboursement de TVA’’ domicilié à la Commercial Bank of Cameroon (CBC), agence de Yaoundé.et sous bonne date de valeur. The last, not the least, le Ministre Meva’a M’eboutou répondant à une question orale relative à cette affaire devant la Représentation nationale le 30 juin 2001 déclarera : «Il n’ya eu ni DDp, ni plainte administrative, ni faute commise par le directeur des impôts». Le Sdf va demander l’ouverture d’une enquête parlementaire qui, malheureusement n’aura jamais lieu.

Au finish, et au bénéfice de tout ce qui précède, la défense d’Abah Abah demande la nullité de la procédure et de tous les actes conséquents. Son argumentaire s’adosse sur le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs édités par la Constitution, à savoir dans le cas d’espèce, que’’ le juge administratif avait déjà rendu son verdict dans cette cause, en disant que l’Etat n’a subi aucun préjudice’’. Les témoins de l’accusation sont attendus le 07 Mai 2015. La partie civile (l’Etat du Cameroun/Minfi) n’a pas de témoins à faire entendre

© La Nouvelle Expression : Charles-Olivier Mbami



29/04/2015
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