Affaire Ndédi Eyango - Me Charles Tchoungang: «Il est des fonctions qui ne sont réservées qu'aux nationaux»

Yaoundé, 17 Mars 2014
© Ludovic Amara | La Météo

L'ex-bâtonnier du Cameroun s'est exprimé vendredi 14 mars sur la décision de la Cour suprême et la Chambre administrative, qui ont confirmé la nationalité américaine de l'artiste Ndédi Eyango.



Me Charles Tchoungang
Photo: © Archives
Un point de presse pour expliquer la décision des autorités judiciaires sur l' «affaire Ndédi Eyango Pierre Adolphe contre Etat du Cameroun (Ministère des Arts et de la Culture)». C'est ce qu'a fait maître Charles Tchoungang, conseil du ministère des Arts et de la Culture (Minac) dans l'affaire suscitée. Pour l'ex-bâtonnier, le droit camerounais ne reconnaît pas la double nationalité et par conséquent Ndédi Eyango, qui a «acquis la nationalité américaine et donc titulaire du passeport n°2092929334 délivré le 1er juin par les Etats-Unis d'Amérique», a perdu automatiquement la nationalité camerounaise et ne saurait par conséquent occuper les fonctions de Pca de la Société camerounaise de l'art musical (Socam) en application des prescriptions de l'article 4 du code électoral de ladite société.

L'avocat du Minac soutient qu'en décidant le 13 décembre 2013 de la mise en demeure de l'ex Pca, sommé de s'expliquer sur les soupçons pesant sur sa nationalité camerounaise, le Minac n'a fait qu'appliquer la législation de l'Etat du Cameroun. «Vous ne pouvez empêcher un Etat de se protéger, c'est ce qu'a fait la ministre», déclare-t-il, avant de poursuivre: «il est des fonctions qui ne sont réservées qu'aux nationaux. Ce n'est pas une particularité camerounaise, tous les pays du monde pratiquent cette logique».


Un chasseur chassé.

Et comme pour mettre fin à une polémique qui établissait le parallèle Ndédi Eyango avec d'autres Camerounais occupant de hautes fonctions dans l'appareil de l'Etat, Me Tchoungang fera cette remarque: «il y'a bien des Camerounais qui disposent d'une autre nationalité à des postes qu'on qualifierait d'importants. Il ne faut cependant pas oublier qu'ils sont nommés. Et leur nomination tient du pouvoir discrétionnaire du Chef de l'Etat, qui pour une raison ou pour une autre, peut convoquer les énergies qu'il estime nécessaires, fussent-elles d'ailleurs. Rien à voir avec le code électoral et les statuts de la Socam qui disqualifient d'office ceux qui ne sont pas Camerounais ou ont perdu cette nationalité».

Selon lui, les textes de la Socam ne sont pas créés ex-nihilo. Ils se fondent sur la loi n° 68/LF du 11 juin 1968, portant code de la nationalité. Celle-ci souligne les conditions d'acquisitions et de perte de la nationalité camerounaise et ses articles servent de base à plusieurs législations.

Le conseil du ministère de tutelle de la Socam a profité de l'occasion de cette rencontre avec la presse pour dire que son client et lui-même allait ester en justice contre Pierre Adolphe Ndédi Eyango pour «faux et usage de faux». «Il a utilisé son titre de Pca de la Socam pour porter plainte au Minac. Or selon le res nullius (loi de la non existence), tout ce qu'il a fait depuis la perte de sa nationalité camerounaise jusqu'aujourd'hui, n'existe pas pour le Cameroun», a-t-il soutenu.

Affaire à suivre!




17/03/2014
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