Affaire Mintya et Cies contre Laurent : Esso Requalification des faits sur fond d’excuses

Affaire Mintya et Cies contre Laurent : Esso Requalification des faits sur fond d’excuses

Lundi, 12 Juillet 2010 09:07 ARTHUR G BAKANDE
 

bateau10Harris Mintya et Serge Sabouang viennent d’être auditionnés  par le juge d’instruction Donhou. Ils sont désormais accusés de « contrefaçon de marque et signature.» Une information judiciaire a été ouverte contre deux journalistes de la presse privée incarcérés à la prison centrale de Yaoundé Kondengui. La procédure vise Serge Sabouang, directeur de publication du bimensuel La Nation, et Robert Mintya, du journal Le Devoir, écroués.

Ils étaient présents jeudi dernier au tribunal de grande instance de Yaoundé-administratif. Serge Sabouang "a été entendu par un juge d'instruction. Son compagnon de misère Robert Mintya a vu son audition renvoyée parce que celle de son confrère s'est achevée tardivement. Selon la législation pénale camerounaise, cette information judiciaire peut durer 18 mois. Une nouveauté après le décès en prison de Bibi Ngota Ngota Germain. On sait que les trois journalistes avaient été jetés en prison pour avoir « imité la signature du secrétaire général de la présidence de la République." Maintenant, la qualification de faux et usage de faux a été évacuée. On parle maintenant de « coaction de contrefaçon de marque et signature. » Il s’agirait d’un document dans lequel M. Laurent Esso "demande" au patron de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) de payer une commission d'environ 1,4 milliard de Fcfa (2,1 millions d'euros) à trois personnalités locales pour leur implication dans l'achat d'un "bateau-hôtel" baptisé "Rio Del Rey". Un quatrième journaliste, Simon Nko'o, présenté comme "le cerveau des faussaires", est en fuite. La demande de mise en liberté provisoire des journalistes détenus a été rejetée.

Les excuses de Mintya au Sgpr

« […] Je  vous présente mes excuses de la manière la plus sincère devant Dieu et les Hommes […] », voilà en substance, un extrait de la demande d’excuse de Robert Harris Mintya rédigée depuis les cellules de la maison d’arrêt de Kondengui et parvenue au secrétariat de la présidence le 23 Avril 2010. Le principal mis en cause dans l’affaire Rio Del Rey, après s’être livré à cœur ouvert en reconnaissant entre autre son rôle d’indic des journalistes auprès du chef de l’Etat, fonction qu’il a exercé presque bénévolement pendant dix ans, exprime ses regrets dans cette affaire qui l’a conduit en prison en causant la mort du défunt Bibi Ngota. Après s’être rendu compte qu’il s’agissait d’un complot, monté de toute pièce pour détruire M. Esso et certains dignitaires Sawa qu’on a taxé d’appartenir pour le premier, à des sectes, objet de son ascension fulgurante dans les hautes sphères de l’Etat. Position que Harris Mintya soutient dans son protocole d’interview et selon laquelle le Sgpr voulait utiliser pour accéder à la magistrature suprême par le truchement des armes commandées par le biais d’un parent en provenance du Nigeria.

Pourtant, le directeur de publication, Dp de le devoir, qui a servi les hommes du sérail hier, est aujourd’hui ignoré de tous après ses déclarations dans les services de renseignement et à travers ses correspondances.  Jeudi dernier, il s’est justement confié au confrère du quotidien Le Messager, édition de vendredi, en s’étonnant notamment de la manière dont il a appris  l’annonce de son passage chez le juge d’instruction Donhou . Comment pouvait-il en être autrement puisque l’on se souvient que l’une des révélations fracassantes d’Harris Mintya dans la dite correspondance de huit pages, révélait pêle-mêle les noms de certaines personnalités en fonction, dont celui du Dg de la Maetur Etoundi Oyono, qui l’auraient « aidé » à préparer cette cabale contre le Sgpr. Mais l’on sait à présent, que les amis d’hier sont sur le point de l’abandonner à son propre sort. D’où certainement les appels de pied de ce dernier à l'endroit du Sgpr, sans doute pour bénéficier d’un pardon.

Si Mintya  reconnaît aujourd’hui que le document qu’il détenait était un faux  mais qu’il n’a pas été à l’origine de sa fabrication, cela signifie bien que les véritables auteurs de celui-ci doivent être inquiétés. Pourquoi veut-on, au nom du protectionnisme, éluder les aspects importants de l’affaire du faux document alors que leurs auteurs réels courent toujours et ont été aidés à quitter le pays grâce à certaines complicités ?  Qui se cachent véritablement derrière tout cela ?

A ces questions, les réponses sont pendantes. Peut-être pourra- t-on les avoir dans la suite de l’affaire surtout qu'avec l'ouverture du procès, l'opinion attend que d'autres complices du complot soient démasqués. Et en attendant, le Dp du journal Le Devoir qui avoue avoir été manipulé, avait pourtant orienté des questions non pas sur l’affaire Rio Del Rey, mais plutôt, sur certains pans de la  vie privée d’une personnalité au nom de la manipulation.

Au moment où le pot au rose est découvert, qui assumera toutes ces salissures provoquées par cette mascarade ? Quelque soit le cas, les proches de Laurent Esso qui crie haut et fort que leur parent n’a jamais porté plainte au nom de sa clémence, est semble -t-il , tout aussi réceptif au repentir du Dp de le Devoir qui prend l’opinion à témoin en faisant ce serment : «  Je vous promets que cela ne va plus jamais se répéter[…] Maintenant, et au terme de mes enquêtes, je me suis rendu compte que le document acheté auprès de Hervé Nko’o actuellement en fuite, était faux et que cela était fait dans le but de vous nuire[…]  regrette t-il avant de solliciter comme pour se racheter, les moyens nécessaires pour la préparation d’une édition spéciale de le Devoir dans laquelle, beaucoup d’eau va certainement coulée sous les ponts. Une sorte d’édition révélation. Une chose est sûre, une telle demande risque de trouver une fin de non recevoir au regard des manigances tissées. Car, il serait judicieux de déplorer cet acte de mendicité qui anime certains Directeurs de publication qui écument les bureaux feutrés à la recherche de financement de leurs journaux, lesquels une fois imprimés, deviennent des instruments de règlement de compte politique aux adversaires du principal bailleur. Laurent Esso va-t-il céder à un tel désir après avoir essuyé tout genre de mépris ?

 

Arthur G. Bakande



12/07/2010
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