Affaire Michel Thierry Atanagana: François Hollande demande la libération du Franco Camerounais

YAOUNDÉ - 18 Octobre 2012
© Henriette Assen | La Météo

Le président de la République française l'a signifié à Paul Biya samedi 13 octobre dernier à Kinshasa.

En marge des travaux du XlVe sommet de la francophonie tenu du 12 au 14 octobre 2012 en République démocratique du Congo (Rdc), François Hollande a reçu son homologue Paul Biya en audience. La rencontre entre les deux chefs d'Etat a eu lieu entre la séance plénière du sommet sur la situation politique internationale et la conférence de presse du président français. C'est-à-dire entre 15h 30 et 18h 00 dans l'espace France du Palais du peuple, où se tenaient les assises. Pour le confidentiel français, La Lettre du Continent, journal très introduit dans les palais présidentiels africains: «Avec Paul Biya, François Hollande a longuement évoqué, pour mieux le défendre, le cas de Michel Thierry Atangana, Français emprisonné au Cameroun depuis 1997...» Selon des informations parvenues à notre rédaction, le locataire de l'Elysée aurait surtout confié au président camerounais que la déclaration de Bruno Gain du 05 octobre dernier, était la position officielle de la France.


Diplomatie.

Au lendemain de la condamnation du Franco-Camerounais à 20 ans de prison, l'ambassadeur de France au Cameroun avait fait une sortie publique. Le diplomate indiquait: «J'ai pris connaissance avec déception du jugement rendu hier 04 octobre... Qu'il me soit néanmoins permis d'observer que la peine infligée à M. Atangana est particulièrement lourde». Et de poursuivre: «Ce dernier a déjà purgé une peine d'emprisonnement considérable. Cela fait plus de 5475 jours, soit 15 années qu'il est incarcéré. Une durée aussi longue est de nature à briser le plus résistant des hommes». Pour chuter «J'exprime ainsi le vœu instant que Michel Thierry Atangana puisse dès que possible recouvrer sa liberté...». Un message plein de significations en langage diplomatique. Pour un diplomate à la retraite ayant requis l'anonymat: «Cette dernière phrase est plus qu'un vœu».

Toujours ce même 05 octobre 2012, en fin d'après-midi; Bernard Valero, le porte-parole du Quai d'Orsay, indiquait au cours d'un point de presse: «J'attire votre attention sur une déclaration qu'a faite ce matin notre ambassadeur au Cameroun, Bruno Gain, dans laquelle il a déclaré avoir pris connaissance avec déception du jugement rendu hier... La France fait part aux autorités camerounaises de sa préoccupation». Dans les milieux français de Yaoundé, il se rapporte que c'est cette préoccupation et ce vœu de voir Michel Thierry Atangana recouvrer sa liberté, que François Hollande a bien voulu porter «intuitu personae» à l'attention du chef de l'Etat camerounais.


Communication.

Alors qu'en Hexagone, la diplomatie se déploie au plus haut niveau, au Cameroun, l'on semble plutôt assister à des messes basses. Nos sources généralement bien introduites soutiennent que la sortie médiatique du ministre de la Communication le 09 octobre dernier, ne serait que la partie visible de ces mosquées souterraines. La déclaration lue sur les antennes de la télévision nationale serait née de cette volonté de continuer à garder M. T. Atangana en prison. Dans les couloirs du palais de justice centre administratif de Yaoundé, l'on commente avec humour: «Le verdict du 04 octobre n'est nullement une décision de justice, mais une décision administrative».

Alors que nous allions sous presse, des informations en provenance de Paris soutenaient que l'Affaire Michel Thierry Atangana aurait été évoquée lors du conseil des ministres tenu hier à l'Elysée. François Hollande aurait fait aux ministres, un briefing de sa rencontre avec Paul Biya. Une déclaration du Quai d'Orsay est attendue dans les prochains jours. Celle-ci pourrait être déterminante pour l'avenir des relations entre la France et le Cameroun.

«Attendons voir comment vont réagir les concepteurs de la théorie du rouleau compresseur. C'est vrai qu'ils sont prêts à embarquer tout le monde, les juges, le Mincom... ils ont fait croire que c'est le président de la République qui tirait les ficelles», murmure-t-on dans les milieux proches de la Justice au Cameroun.



18/10/2012
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