Affaire MARAFAT : si j’étais le juge SCLICK….

Cameroun - Affaire MARAFAT : si j’étais le juge SCLICK….Au moment où la collégialité de magistrats en charge de l’affaire MARAFAT va rendre sa décision et après avoir retourné cette affaire dans tous les sens, il se dégage à l’évidence de juger une affaire au confluent du judiciaro-politico-financier.  C’est à partir de ces trois considérations que j’assoirai mon intime conviction : l’arme fatale du procès pénal.
Je me poserai alors 3 questions fondamentales : 

  1. L’instruction présidentielle fût-elle verbale ou écrite de doter le Chef de l’Etat du Cameroun d’un avion est-elle en soi une infraction ?
  2. Cette affaire est-elle pénale ou alors est-elle uniquement guidée par la volonté des autorités camerounaises d’éliminer des concurrents politiques par l’instrumentalisation de la justice ?
  3. Tous les initiateurs et les acteurs du déblocage des fonds et du suivi de cette affaire avaient-ils la ferme intention de détourner l’argent viré pour l’achat d’un avion présidentiel ?

Après m’être posé ces questions, MOI JUGE, je pourrai répondre sur le premier point qu’il n’est pas interdit à un Président de la République de décider de l’achat d’un avion présidentiel. Sur le deuxième point : je constaterai que les 29 milliards de dollars ont été virés par le gouvernement en vue de l’achat de l’avion et à ce jour il n’ya ni argent, ni avion. Ce qui est la preuve d’un détournement de deniers publics. MOI JUGE, je ne me positionnerai pas à entrevoir l’instrumentalisation de la justice quand il y a  une infraction. La récupération politique qui peut en être faite par qui que ce soit n’est pas de mon ressort.MOI JUGE, Je veillerai tout simplement à vérifier l’existence d’un fait punissable, qui est ici le détournement de l’argent public. Par contre, ce qui me tarauderait l’esprit c’est d’établir ma conviction sur la responsabilité pénale de Monsieur MARAFAT.

A t-il vraiment participé avec l’intention de le faire au détournement des 29 millions de dollars. En fait je m’interrogerais sur sa prise de risque ? Pensait-il qu’en prenant cet argent ,  le gouvernement qui avait contourné le FMI  n’allait pas exposer cette affaire, de peur des représailles économiques sur le Cameroun ; comme ce fût le cas avec la Zambie qui avait été obligée de rembourser tous les financements reçus des bailleurs de fonds après une inflexion aux procédures et conditionnalités des bailleurs de fonds alors que le pays se trouvait en plein programme PPTE ?

Ou alors avait-il surestimé Monsieur Yves Michel FOTSO en le prenant pour un très grand financier qui allait réussir l’opération et lui versé des commissions ? Je ne saurai établir de convictions sur ces aspects même si ce n’est pas à exclure. Par contre, je pourrais en toute sérénité conclure que M. Yves Michel FOTSO n’avait aucune expertise avérée dans le domaine des montages financiers, surtout dans des opérations financières offshore, encore moins la CBC une banque locale au fonctionnement rudimentaire qui n’a l’ouverture internationale qu’au travers des banques occidentales. YMF s’est comporté comme un fils à Papa qui voulait se donner une image de Golden Boy qu’il n’est pas du tout.

C’est du pédantisme. Cet enfant pas très humble, je le croirais sincèrement a honte de reconnaître qu’il a été roulé par une bande de financiers ayant constaté son incompétence et sa méconnaissance des rouages de « la finance à la MADOFF ». Malheureusement, sa fierté mal placée  a entrainé de hauts fonctionnaires camerounais avides de pots de vins. Est-ce à dire qu’il n’y aura pas de responsabilité pénale ? Que non. Car, Monsieur MARAFAT aura tout de même facilité  non intentionnellement le détournement de cet argent. Il a voulu à tout prix  faire traiter cette affaire complexe par « un ami » dans l’espoir des rétros commissions. C’est ce qui justifie le passage du milliard de francs CFA viré par AVIPRO dans son compte à la CBC.

MOI JUGE, ne sachant pas réellement ce qui s’est passé dans les places offshores et aux Etats –Unis, et ne pouvant pas dire exactement qui a récupéré cet argent là-bas, j’accorderai à MARAFAT le bénéfice du doute sur l’accusation de détournement des deniers publics. Mais, je le sanctionnerai d’avoir eu un intérêt dans cette affaire en le condamnant pour : concussion ou prise d’intérêt dans un acte faits prévus et réprimés par le code pénal camerounais. C’est ce qu’on appelle la corruption. Sur le plan civil, je le condamnerais au paiement des dommages-intérêts et surtout je prononcerais des déchéances civiques contre ce haut commis de l’Etat notamment en lui interdisant de diriger pendant 10 ans toute structure étatique, y compris la Présidence de la République. Car, on ne peut pas diriger un pays si on est corrompu. Pour Yves Michel FOTSO, je punirai son mensonge et sa mauvaise foi. Je dirai qu’il est complice du détournement des deniers publics et de concussion. Mais comme je ne suis pas juge, j’imaginais juste….

© Correspondance de : JASON BIGOND


11/09/2012
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