Affaire Marafa – Presse pute: Coucheries incestueuses avec un crotale

DOUALA - 31 Mai 2012
© La Rédaction | Aurore Plus

Marafa Hamidou Yaya est presque aussi dangereux qu'un méchant crotale. Lorsque des journalistes prennent aussi éhontément le parti d'un homme politique qui ne représente pas une menace pour un régime qu'il a activement servi, il faut se poser des questions.

On connait la presse poubelle, ou la presse caniveau au Cameroun depuis longtemps avant les années 90. Mais on parle très peu de la presse pute, celle qui mange à tous les râteliers au gré des saisons, celle dont tout le monde sait qu'elle est la fille de la prostitution intellectuelle la plus abjecte, la cousine de l'hypocrisie, et qui s'en nourrit goulument, au nom du gombo.

Une petite question: qui finance les journaux qui accordent généreusement cet opportun droit d'asile pour loger, souvent sur trois ou quatre pages, les brûlots de l'ex ministre d'Etat et ex-secrétaire général de la Présidence de la République? Qu'on vienne donc nous dire que personne n'aura reçu le moindre centime pour le service rendu. Le journaliste a son droit, tout son droit absolu, de choisir son camp. Mais les retournements de veste sont pour le moins suspects dans la conjoncture politique actuelle du Cameroun.

Marafa Hamidou Yaya est presque aussi dangereux qu'un méchant crotale. Il est inquiétant qu'on en soit aujourd'hui à fricoter avec lui. Un autre journal en début de semaine l'a portraituré comme un homosexuel impénitent qui aurait décidé d'institutionnaliser la pratique jusqu'au sommet de l'Etat. Un homme d'affaires à Douala ne se fatigue pas pour tirer la bonne conclusion: «ils seraient donc tous devenus des pères-la-gratouille?»

Rien n'est à exclure. Et rien ne devrait nous surprendre. Au milieu des années 90, un certain Tchouta Moussa organisait au Port de Douala (alors ONPC) le premier plus gros scandale financier. Avec un lampiste nommé Nana Isaïe et sa formidable centrale d'achats dénommée SFIC. Les audits ordonnés sur la gestion de l'ancien fonctionnaire international ont établi des détournements évalués à 53 milliards. Personne n'a jamais dégainé son crayon. Pour une bonne raison. Tchouta Moussa était un frère du village, le cousin de Françoise Foning, et puis, et puis... De plus, 53 milliards, ce n'est pas 53 millions ou 530 millions. Il y avait de quoi arroser tout le monde, y compris des magistrats, et faire taire toutes les plumes de la coterie bien pensante. Avant Tchouta Moussa, il n'y aura eu que Monchipou Seidou au Ministère des Postes et Télécoms, pour seulement 11 milliards avec, à la clé, une vingtaine de hauts fonctionnaires en prison. Ce Monchipou là n’était qu’un joueur de baby foot. Arriveront après Tchouta Moussa qui n’y allait jamais avec le dos de la cuillère. Il y a eu Polycarpe Abah Abah qui, en bon Père Noel d'un genre plutôt saumâtre, rassasiait toute la presse des milliards volés dans les caisses de l'Etat. Ils y fonçaient tous, culottes aux genoux, «et nous! et nous!» pendant que des titres comme «Aurore Plus» prenaient des scellés à ses portes et que la confrérie publiait de pleines pages de listes de fournisseurs créanciers fantômes de l'Etat. Très curieusement, ces listes interminables n'existent plus depuis qu’Abah Abah est dans les fers. Quelqu'un s'est-il amusé à compter les milliards que le grand argentier a distrait? Inutile de s'y risquer, on en aurait le vertige. Notre Abah Abah va inspirer deux autres monstres. Yves-Michel Fotso et Paul Ngamo Hamani. Le second a battu tous les records, 114 milliards pour une seule entreprise d'Etat. Mais il est surclassé par le premier, dans la main duquel Marafa a eu la malencontreuse idée de bouffer lui aussi.

Les rapports de la justice suisse épinglent nommément un certain Marafa Hamidou Yaya comme ministre d’Etat ayant bénéficié d’un virement de l’argent destiné à Gia. L’opération a certes été freinée, mais il reste le fait d'une tentative de détournement ou, pour le moins, d'un recel, de tentative de détournement. Marafa est bien sympathique. Mais il cesse de l'être lorsqu'il nie avoir jamais reçu le moindre centime de Michel Fotso. Pas des deniers de la banque du fils du milliardaire, mais au moins une fois, de l'argent du Boeing 747-Combi de la Camair.

Le Cameroun est en train de filer un très mauvais coton. Avec seulement la perspective d'un retour du Nord au pouvoir à Yaoundé, on n'en finira plus de régler les comptes des affaires non classées depuis 1984. C'est malheureusement le péril qui guette le Cameroun, bien servi par sa presse pute: celle qui se fait sauter par le premier client qui pointe et paye bien, quitte à ce qu’elle y chope un bon sida.



01/06/2012
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