Affaire Franck Biya: Les confidences d'un membre de l' «Alliance pour la défense du bien public» - Sous anonymat, l'un des signataires se confesse

Yaoundé, 10 Décembre 2012
© Mamouda Labaran | La Météo

Sous anonymat, l'un des signataires se confesse.


Franck Biya
Photo: © L'Oeil du Sahel
A la suite des commentaires les plus volcaniques provoquées par la lettre ouverte de «l'Alliance pour la défense du bien public» aux députés, l'on apprend aujourd'hui que l'un des signataires de cette fameuse correspondance ne se reconnaîtrait pas dans tout ce qui y est écrit. En petits comités, ce dernier réfute que l'appareil d'État est complice de Franck Emmanuel dans le pillage du Trésor public, comme allégué dans la fameuse correspondance aux députés. «La lettre n'est pas, en tout point, le reflet de la vérité», reconnaît après coup celui qui l'a cosignée.

En tant que membre de cette association - officiellement à l'origine de la dénonciation, notre interlocuteur s'attendait à ce que des preuves accompagnent les mots. «Il y a beaucoup trop d'accusations verbales, d'extrapolation et de confusion», regrette le confident. Interrogé sur la légalité de l'association dont il est membre (puisqu'il n'a pas encore démissionné), bégaie, puis baisse la tête comme un petit enfant pris en faute. Ce qui est édifiant!

Puis avec l'agilité d'un singe qui passe aisément d'une branche à l'autre; notre interlocuteur abandonne une question embarrassante pour un aveu moisi. «Je pense, et je suis sincère en le disant que nous servions autre chose que la vente en faisant publier cette lettre». Pas nouveau çà!


Conspiration patronymique

Pour beaucoup d'observateurs avertis, derrière l'activisme épistolaire de la fameuse association se cachent des barons du régime ayant maille à partir avec la justice et qui pensent qu'en mêlant Frank Biya à des scandales financiers, le président de la République mettra un bémol à l'opération épervier. Ou alors, c'est l'une des manifestations des jeux de massacre en prélude à la succession du prince, que d'aucuns voient si imminente qu'ils ferraillent d’ores et déjà pour déjouer un scénario à la gabonaise. Le fils ayant remplacé le père décédé au pouvoir.

«Je n'ai aucune idée si le remboursement anticipé par Camtel du crédit obtenu auprès de la Société financière africaine (Sfa), objet du nantissement des titres de Camtel a posé quelques problèmes à la Sfa» avoue notre confident.

«Comment peut-on interpeller les élus du peuple si les preuves du pillage du Trésor public par Franck Biya ne sont pas formellement établies?», s'interroge le militant repenti, avant de conclure: «cette histoire des 100 milliards est loin d'être close, surtout qu'il me semble que même si des milliards seraient sortis des caisses publiques, ce n'est forcément pas dans les poches de Franck Biya qu'ils ont atterri».

Qui sont donc ces hommes du sérail qui auraient utilisé le nom du fils de l'Etat pour parfaire leur crime? La Météo enquête...




11/12/2012
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