Affaire Etoundi Oyono: Les avocats du Dg du Pad dénoncent un procès en urgence

Yaoundé, 10 septembre 2013
© EVARISTE MENOUNGA | Mutations

Lors du point de presse d'hier, Maîtres Nouga, Fousse et Ndongo ont, par ailleurs, justifié l'absence de leur client du tribunal.

Pour la deuxième audience consécutive, les débats n'ont pas pu s'ouvrir hier, lundi, devant le Tgi du Mfoundi statuant en matière criminelle dans le cadre de l'affaire Etoundi Oyono. La raison? L'absence à l'audience de l'accusé pour cause de maladie. C'est pour s'expliquer sur les raisons de «cette non présence de leur client et éviter. ainsi tout amalgame» que les avocats du Dg du Pad ont tenu un point de presse hier, lundi 09 septembre 2013, au central hôtel de Yaoundé, S'expliquant sur les raisons de l'absence de son client au tribunal, Me Nouga fait valoir un empêchement pour des raisons médicales.

«M. Oyono, poursuit-il, est une personnalité qui occupe d'importantes fonctions au sein de l'appareil étatique, il n'est donc pas question de donner l'impression qu'il cherche à se dérober, contrairement à ce qu'on a pu lire çà et là. A la salle d'audience du 04 septembre dernier, précise l'avocat, il a été victime d'un malaise. Il s'est vu accorder un repos médical de 10 jours par son médecin. Certificat médical a l'appui, nous avons saisi le tribunal d'une demande de renvoi. Seulement, déplore-t-il, les cinq jours concédés n'ont pas suffit pour le rétablissement de notre client. D'où cette autre absence à l'audience de ce lundi, Il s'agit donc, réitère Me Nouga, d'un problème de santé».

Sur les circonstances dans lesquelles les poursuites ont été enclenchées, l'avocat pointe du doigt Laurent Esso qui avait demandé l'ouverture d'une enquête contre Etoundi Oyono. On lui reprochait d'avoir utilisé les fonds Maetur pour financer la publication d'un faux document. Dénonçant une procédure au pas de charge, Me Nouga indique que son client n'a pas disposé d'assez de temps pour préparer sa défense devant le juge d'instruction. «Me Ndongo, qui ne connaissait pas le dossier, s'est substitué à moi en mon absence. Et c'est ainsi, en Violation des droits de la défense, que notre client a été renvoyé devant le tribunal».


Instructions

L'instruction, rappelle l'avocat, s'est déroulée en un mois, et notre client a été inculpé avant même qu'il se présente à l'instruction. Dans le même registre, Me Ndongo évoque la non prise en compte par le tribunal des exceptions soulevées par la défense. «Il s'agit, notamment, de l'incompétence sur laquelle, explique-t-il, le tribunal devrait se prononcer in liminitis (avant tout débat au fond). Le juge devrait se déterminer sur la nature de l'infraction dont il est saisi pour permettre à la défense d'affiner ses moyens de défense».

Au sujet de la partialité ou non des juges, Me Nouga indique que ce qui les intéresse avant tout, c'est le rendu serein de la justice. «Une justice indépendante et exempte de pression extérieure. Il appartient aux asticots, martèle-t-il, de rappeler les magistrats à leur serment, synonyme de probité et d'intégrité. On nous impose un procès en urgence alors qu'on est en matière criminelle. Nos exceptions sont des demandes légales qui visent à freiner les ardeurs du juge qui entend aller trop vite en besogne; ce sont nos moyens de défense. «Pouvons-nous, s'interroge Me Fousse, continuer valablement un procès lorsque nos demandes ne sont pas prises en compte? Et de conclure qu'il n’a eu des manquements au niveau de l'instruction et devant la barre. Les droits de notre client ont été bafoués et continuent de l'être. Où est l'urgence dans ce dossier? Notre client doit être jugé dans des délais raisonnables». Dans le cadre d'un procès qui reprend le 16 septembre 2013, après le renvoi ferme de ce lundi décidé par le juge Schlick.


10/09/2013
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