Affaire Etoundi Oyono: Laurent Esso comparaîtra-t-il comme témoin de la défense?

Yaoundé, 12 Août 2013
© EVARISTE MENOUNGA | Mutations

Les by Savings Wave">avocats du Dg du Pad entendent obtenir la version des faits du garde des Sceaux sur le fameux document apocryphe.

Comparaîtra, comparaîtra pas? La question taraude les esprits des quatre avocats membres du collectif de défense d'Emmanuel Etoundi Oyono, qui affichent une détermination à toute épreuve pour obtenir du Tribunal que Laurent Esso dépose comme témoin sous serment devant le Tgi du Mfoundi. D'emblée, la tâche ne s'annonce pas aisée pour maîtres Nouga, Assira, Ndongo et Fousse. Mais ils affirment vouloir user de toutes les voies de recours pour parvenir à leurs fins. La comparution de Laurent Esso, à en croire la défense du Directeur général du Port autonome de Douala (Pad), permettra la manifestation de la vérité dans un procès qui a tous les relents d'un règlement de comptes entre deux personnalités qui, pour dire le moins, ne s'aiment pas du tout.

Fait marquant, à l'occasion de la troisième audience du mercredi 07 août 2013, c'est une collégialité autrement composée qui a ouvert les débats devant le Tribunal de grande instance ,(Tgi) du Mfoundi siégeant en matière criminelle, dans l'affaire Ministère public contre Etoundi Oyono, poursuivi pour «complicité d'usage de documents timbre ou poinçons contrefait ou falsifié». Au bénéfice de la demande de récusation adressée au Président de la Cour d'appel du Centre par le Dg du Pad, le juge Aoudou a été remplacé par Mevoula Ekani, qui siège désormais comme premier vice-président aux côtés de dame Essama et du Président Schlick.


Exceptions

L'autre incongruité de cette audience, qui dénote de l'empressement avec lequel l'accusation entend régler ce dossier, c'est la présence de deux témoins de l'accusation sur les quatre attendus devant la barre. En l'absence de convocations à eux adressés formellement, tous auraient pu être aux abonnés absents, Amvene et Mintya ne s'étant retrouvés là que fortuitement. Les deux témoins ne déposeront finalement pas, en raison des exceptions portant nullité de toute la procédure soulevées par la défense.

Entre autres exceptions soulevées, la défense du Dg du Pad relève la violation des droits de la défense, le risque de contrariété, pour le Tribunal de céans, qui pourrait se retrouver dans une situation où il condamnerait M. Etoundi Oyono alors que son complice principal, Serge Sabouang, serait acquitté en appel. Dans le même registre, Me Assira condamne «l'intrusion dans la mêlée» du garde des Sceaux. Il parle de l'immixtion de l'Exécutif dans la sphère judiciaire et dénonce une procédure qui viole les engagements internationaux du Cameroun sur le droit un procès équitable. Et ce en dépit de toutes les assurances données dans ce sens à l'audience du 02 août 2013 par le président Schlick: «Le Tribunal s'engage à ce que le procès soit équitable. Nous sommes dans un système accusatoire qui voudrait que la première phase du procès soit consacrée à l'accusation. Et le procès peut s'arrêter à ce niveau si le Tribunal n'a pas des éléments à charge suffisants Contre l'accusé».

C'est le sens d'un procès équitable qui, a-t-il conclu, n'a rien à voir avec sa durée dans le temps, bien au contraire. Le premier test grandeur nature de l'engagement du juge Schlick, ce sera ce 14 août avec le délibéré sur les exceptions.



13/08/2013
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