Affaire Edzoa Titus : Je ne dirai rien à propos des instructions du chef de l’Etat

Affaire Edzoa Titus : Je ne dirai rien à propos des instructions du chef de l’Etat

Cameroun - Affaire Edzoa Titus : Je ne dirai rien à propos des instructions du chef de l’EtatL’ex-Sgpr s’est refusé de répondre à plusieurs questions de l’accusation, au nom du devoir et du droit de réserve.

Le Tgi du Mfoundi siégeant en matières dans l’affaire Ministère public et Etat du Cameroun contre Edzoa Titus et autres a repris ses auditions hier, jeudi 12 janvier 2012. Dans le box des accusés pour répondre aux questions du représentant du ministère public et des avocats de l’Etat du Cameroun comme témoin sous serment, l’accusé principal, Edzoa Titus. Les questions de l’accusation tourment autour des sources de financement du 32ème sommet de l’Oua.

Question du procureur de la République : «maintenez-vous que au moment où vous invitez les directeurs des sociétés d’Etat à vous rencontrer aucune prévision budgétaire n’était encore prévue pour l’organisation du Sommet de l’Oua ?». «A la date du 7 août 1995, affirme l’accusé, il n’y a aucune prévision budgétaire de l’Etat pour l’organisation du Sommet».

Interrogé sur l’arrêté portant création d’une caisse d’avance à la présidence de la République par visa du 1er juillet 1995, l’accusé en profite pour dénoncer une attitude délibérée de l’accusation qui considère que la caisse d’avance a commencé à fonctionner le 4 juin 1995. C’est plutôt le 4 juin 1996, selon l’ex-Sgpr, que cette caisse a été libérée. Réagissant à l’affirmation du procureur de la République qui affirme que c’est dans la loi des Finances 1995-1996 qu’ont été puisés les 9 milliards Fcfa ayant servi à l’organisation du Sommet de l’Oua, l’accusé demande à l’accusation d’apporter la preuve d’une telle affirmation. L’intervention de l’Etat, poursuit-il, ne veut pas dire que l’argent a été prévu pour l’organisation du Sommet. D’ailleurs, l’accusation se borne à indiquer que les 9 milliards ont été débloqués, sans précision sur la date, et c’est ce flou, déplore-t-il, qui a fait dire que j’ai reçu les directeurs des sociétés après le déblocage de cette somme : ce qui est absolument faux. La vérité est que ces fonds ont été libérés 10 jours avant le début des travaux du Sommet de l’Oua.

Justin Ndioro
Sur les demandes de contributions adressées aux Dg des sociétés d’Etat, notamment Gilles Roger Belinga et Etoundi Oyono, l’ex-Sgpr dit assumer et reconnaît les avoir convoqué pour parler du financement de l’Oua, mais réfute les propos que leur prête le procureur de la République à propos des instructions du Chef de l’Etat. «Au nom du devoir de réserve, lance-t-il, je ne dirais rien à propos de ces instructions».

Question du Procureur de la République : «Aviez-vous pris connaissance de la lettre du Minfi, Justin Ndioro, interdisant aux Dg de débloquer les fonds ?». Réponse de l’accusé : «Non. Je me trouvais en mission à l’étranger, c’est à mon retour que j’ai eu vent de cette suspension. Par devoir de réserve, je ne dirais pas qui m’a rendu compte de cette lettre. Mais, en son temps, je n’avais pas relancé les Dg.
Répondant par la suite aux Avocats de l’Etat du Cameroun, l’accusé révèle que le budget de 9 milliards destiné à l’organisation du Sommet de l’Oua avait été approuvé le 3 juin 1996 au cours d’une réunion présidée par le chef de l’Etat.

Et de réitérer que le financement du Sommet a été fait hors budget : c’est une société d’Etat qui a libéré les fonds.
A la question de savoir de qui lui venait l’habilitation de solliciter les contributions des sociétés d’Etat, l’accusé rétorque que les affaires d’Etat ne se passent pas toujours par des documents signés. De plus, explique-t-il, le décret créant le Comité national d’organisation donnait l’opportunité et le devoir au président de préparer le Sommet en cherchant les financements.

Accusé d’avoir ouvert le 14 septembre 1995 un compte au nom du Sgpr qu’il était, Edzoa Titus dément et réaffirme que le compte n° 31904308-3716R intitulé : «Oua 96 et infrastructures routières» a été ouvert sous l’égide de la présidence de la République dans un souci de transparence. «J’ai pensé que si cela aboutissait le Sgpr ne pouvait pas gérer seul un tel compte. D’où la signature parallèle du président du Copisur, Atangana Abega qui n’était pas, rappelle l’accusé, un repris de justice». Suite de la déposition de Edzoa Titus ce vendredi matin.

© Mutations : Evariste Menounga


13/01/2012
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